La veille, nous nous sommes donc arrêtés avant la fin de l'étape prévue. Il nous reste donc ce tronçon à parcourir :
`(e) Pont-Miny [5 km 5] - au sud : WC, eau, aire PN. Au nord à 1.5 km : Fégréac.`
`(e) Le Bellion [5 km 10] - HD : aire PN, WC, eau. Confluence avec La Villaine. // au train !`
Comme les marais, ce n'est pas glamour au petit-matin, nous partons sans petit-déjeuner : c'est à Pont-Miny que nous irons nous faire une petite eau chaude et grignotter des sablés bretons (le beurre : de l'énergie en barre). Ici se trouve la Maison du canal (fermée en cette saison) et une énorme aire de pic-nic / parking avec un point d'eau et des sanitaires - le luxe ! Les sportifs du dimanche ne s'y trompent pas, ils sont quelques uns à pied ou à vélo.
Après cette pause, nous continuons jusqu'au Bellion : à la confluence du canal et de la Villaine. À nouveau, une aire de pic nic : à celle-ci, nous déjeunons. Un type étrange débarque, la petite cinquantaine abîmée, visiblement pas du profil à posséder un des bâteaux qui mouillent au port voisin, peut-être même un peu alcoolisé. Il dit vouloir prendre son bain hebdomadaire et fait tomber chaussures, chemise et pantallon : striptease rapidement suivi d'un plouf retentissant ! Elle est fraîche, il commente, rigole, fait du bruit, et nage jusqu'à la rive d'en face - la villaine est large.
Nous ne saurons pas s'il reviendra sans ambages, car nous reprenons la route. Pendant quelques kilomètres, nous allons longer la voie ferrée, et sur une portion de presque 1 km, canal et chemin de halage sont très artificiels : pour faire passer tout au même endroit, a été édifiée une digue très droite, très haute, le chemin de halage en parapet, et le chemin de fer en surplomb à notre droite. La rive gauche est une colline escarpée, qui donne un aspect très resserré et presque étouffant au site.
Au fait, reprenons le plan de route du jour...
(e) Quinssignac [3,8 km 3.8] - Aire PN et WC à 1 km ? Croisement Vélodyssée.
Redon [2,4 km 6.2] - Aire PN, enjamber la Villaine, carrefour city r. douves. Garder HD !
(e) Mussain [4.6 km 10.8] - aire PN - à La Potinais, traverser : HG ! Belvédère, île aux Pies.
(e) La Maclais (ou Painfaut) [5,6 km 16.4] - début d’une ligne droite !
(e) ancienne écluse de Limur [4,4 km 20.8]
Pont d’Oust [3.3 km 24.1] - Camping municipal, WC, eau, aire PN. Au sud : Peillac (1.6 km), commerces, WC. Au nord : Les Fougerêts (1.2 km), supérette.
Nous avons déjà pas mal de km dans les jambes, donc inutile de penser qu'on couvrira la distance, surtout que les ampoules sous les pieds, loin d'avoir disparu, ont plutôt joué à la multiplication. À Quinsignac, impossible de trouver l'aire attendue - on comptait un peu dessus... En plus, on commence à sentir qu'on se rapproche d'une ville (Redon) : les promeneurs sont plus nombreux. Après une pause, nous poursuivons... pour atteindre les joies de la civilisation : la circulation, et la zone commerciale qui couvre un bon kilomètre linéaire de rive (n'y avait-il pas mieux à faire qu'un Leclerc près du canal ?... un parc peut-être, ou même un lotissement ?...). On est dimanche, et tout est fermé.
Il faut maintenant quitter la ville : le chemin de hallage est surpeuplé... à la sortie de Redon, le site de Cargill finit de vacciner de la société industrielle - c'est bruyant et ça pue. Nous n'avions pas fait le rapport « Cargill = alimentation », et visuellement l'usine nous évoque une raffinerie ou même une fabrique de ciment, mais après vérification... c'est de la pectine qui est produite ici ! Miam, les bons fourrages de gâteaux industriels aux fruits...
Ensuite, des marais à notre gauche, une route passante à droite. Continuer, dépasser le bois de Bahurel. Au pont suivant, nous changeons de côté : malheureusement, ce qui ressemblait sur la carte à un espace possible pour dormir est bien trop exposé aux regards. Nous continuons : toute la suite est en marais, avec aucun espace pour poser la tente... Nous arrivons enfin à une zone plus large, au pied d'une falaise, la Roche du Theil. Au fond du champ passe une petite rivière : le Bras de Mélétant. Passent aussi quelques promeneurs ! Mais c'est décidé, nous dormirons ici. Tente, tambouille, ... les pieds sont à bout. Une deuxième décision est prise : ce sera le dernier jour.
Le lendemain, nous revenons sur nos pas : déjeuner à Redon, dans le parc municipal au-dessus de la gare. Nous en profitons pour visiter Redon, son marché, sa grande rue déserte (on est lundi de Pâques, n'oublions pas !), et son Carrefour contact ouvert qui nous permet d'agrémenter le pic nic : tarama, crèmes aux oeufs, cidre... c'est festif ! Vers 15h, le train nous embarque pour Rennes : il est archi-complet, nous sommes nombreux à voyager debout. Il était temps : le temps a viré, et la pluie drache fort sur les vitres du train. La correspondance pour Combourg est toute en contraste, avec un taux de remplissage d'à peine 1/10e. Nous voici rentrés !
Il faudra (ou pas) reprendre le chemin un jour, mais cette fois-ci, ce sera plus certainement en vélo : d'une part, le mal de pied nous a vacciné des voies vertes mal gravillonnées, et surtout trouver des points d'eau et des lieux où bivouaquer n'était pas du plus facile à pied. Le vélo offre tout de même d'autres possibilités...