Le canal de Nantes à Brest
Voilà quelques semaines que nous préparons notre prochain périple : marcher le long du canal de Nantes à Brest. « Mais y'a pas la mer !? » dit maman... non, nous avons décidé de marcher en centre Bretagne, un peu loin de tout. Pourquoi ? Pour avoir une expérience un peu "roots", nature, non-civilisée. Une aventure à côté de chez nous, mais au plus proche de l'itinérance en autonomie : bivouac et popotte tous les soirs. Nous avons emprunté deux livres à la médiathèque qui décrivaient le tracé : le premier était écrit par quelqu'un qui l'a parcouru avec un âne (plus facile pour le portage), l'autre était dédié au cyclotourisme (avec des étapes trois à quatre fois plus longues que ce qu'on peu faire à pied). Enfin, OpenStreetMap est toujours d'une grande aide quand il s'agit d'imaginer la topologie d'un lieu... Avec tout ça, nous avons construit un planning avec une dizaine d'étapes.
Aujourd'hui, il faut d'abord se rendre à Nantes : train jusqu'à Rennes, puis bus. Oui, bus... en gare de Rennes et en fin de matinée, seul un bus circule entre Rennes et Nantes. Il arrive avec une demi-heure de retard, et nous pose avec 15 min de retard au nord de Nantes : Cécile nous y attend avec sa voiture. Le luxe ! Elle va se joindre à nous pour le déjeuner et quelques kilomètres.
Plutôt que de commencer au centre de Nantes, nous avons préféré sauter la partie urbanisée : c'est au lieu dit La Blanchetière, entre Sucé et Nord-sur-Erdre, au plus près du canal, que Cécile se gare. Nous marchons d'abord vers la première écluse de Quiheix - en fait, c'est la seconde, mais celle qui existait au centre de Nantes a disparu quand a été enterrée la Loire au pied du Château des Ducs de Bretagne...
Après 2 km, nous voici donc au "kilomètre zéro" de notre périple. Nous y prenons un déjeuner pic-nic à l'ombre de quelques arbres, vue sur l'Erdre et la première écluse. Puis nous repartons dans l'autre sens. Cela fait bien longtemps que nous ne nous étions pas vus, et la discussion fait que le temps passe vite : +4,5 km et nous voici à l'écluse de la Tindière. Après un goûter de cookies maison, nos routes se séparent : elle fait demi-tour pour retrouver sa voiture. Nous avons une moitié d'après-midi pour rejoindre notre première zone de bivouac. Sur notre plan de route, voilà ce qui était prévu :
(e) Quiheix [km 0]
(e) La Tindière [4,5 km 4.5]
(e) La Rabinière [2,7 km 7.2]
(e) La Haie Pacoret [1,1 km 8.3]
(e) Crazemeul [1 km 9.3]
(e) Le Pas d’Héric [1,3 km 10.6] … traversée C80, HD.
(e) Bout de Bois [5,8 km 16.4] - WC, eau, aire PN à prox. de Le Pommain. Restos.
La Tindière comme la Rabinière offrent un visage sympatique, entretenu et accueillant - il est visiblement possible d'y boire un verre. Il fait beau, nous croisons de nombreux promeneurs, à pied ou en vélo. Mais au fil des kilomètres, l'impression est qu'on est en train de virer dans un espace plus reculé, plus sauvage, plus abandonné aussi - certaines écluses ne sont pas habitées, et ressemblent plus à des ruines dont les fenêtres et les portes sont barricadées pour éviter les squatteurs. Vers 16h, la lumière est belle et un chemin silencieux s'ouvre devant nous.

Après le Pas d'Héric, nous en avons un peu plein les pattes, mais nous ne sommes plus très loin. Sur la carte, nous avions remarqué une zone de loisir très vaste, avec tables de pic-nic et sanitaires. À son approche, nous déchantons : nous avions omis que la N137 passe à proximité, et le bruit de la circulation est intolérable - on ne s'imagine pas chercher à dormir ici.
Nous passons sous la nationale - le temps de remarquer que les sanitaires mentionnés par les guides ont été vandalisés et fermés depuis bien longtemps... la seule inconnue, est de savoir dans quel ordre ! Nous continuons la route, péniblement : nous avons 18,5 km dans les jambes, ce ne serait pas tant si nous n'avions pas le paquetage (raisonnable, encore : 7 kg environ chacun) sur le dos.
Nous arrivons à l'écluse de la Remaudais, 2,5 km plus loin. Nous bivouaquerons là ce soir... L'éclusier nous remplit gracieusement deux bouteilles d'eau, nous pourrons nous cuire un bouillon de pasta. Le soleil se couche tôt en cette saison : nous feront comme lui !
























