QTBSO - Plan B par Pentrez
Ce matin le calme est revenu au camping, qui s'éveille tranquillement. L'unique dormeur en tente nous interroge sur notre équipement de randonneurs à vélo. Deux retraités armés d'un facturier viennent régulariser notre situation - et écouter nos récriminations. Ils sont confus et déçus mais malheureusement pas surpris : ce n'est pas la première fois que ce gîte est réservé par des groupes pour faire des fêtes (illégales) trop bruyantes et peu respectueuses du voisinage.
La mer est à nouveau basse - cette nuit, elle est montée tout près de nous, juste de l'autre côté de la haie. Une chance, le temps est pour l'instant à l'éclaircie, et nous profitons d'un moment de soleil pendant le petit déjeuner. Cependant les applis météo sont formelles : aujourd'hui, le vent devrait souffler à plus de 50 km/h, avec rafales jusqu'à 80 km/h et pluie. Ce n'est pas vraiment une journée à faire le tour de la presqu'île de Crozon... Hier nous avons donc arbitré un changement de programme. Plan B : mini-étape vers Douarnenez, en s'arrêtant du côté de Pentrez - essentiellement parce que c'est là que j'ai trouvé un camping qui veut bien nous louer un mobil home pour une seule nuit.
La montée pour ressortir de Landévennec est sacrément violente, surtout avec notre barda. Des VTTistes et cyclo-routes du dimanche (nous sommes dimanche...) nous doublent en danseuse... L'occasion de rappeler qu'il n'est pas recommandé de se mettre en danseuse avec un vélo chargé à l'arrière : ça manque de stabilité.
Un petit tronçon d'une dizaine de kilomètres nous amène jusqu'à Argol, où nous hésitons devant la boulangerie. Pas beaucoup de choix dans ses rayonnages - maman dirait que c'est l'Union Soviétique ici ! -, mais trouvera-t-on mieux plus loin ?... Nous parions sur la chance : nous irons voir plus loin.
À partir d'Argol, nous suivons la (future ?) V45 - qui n'est matérialisée par rien, aucun panneau, aucun coup de peinture au sol, rien. Mais comme elle se compose essentiellement de petites routes sans trafic, elle est agréable - surtout à la sortie du tronçon sur la départementale D887 et qu'on plonge dans une énorme descente à travers champs avec vue sur l'océan ! Tout cela nous amène en 8 km à Saint Nic où... banco, une boulangerie avec des tables en terrasse ! Nous y prenons une pause café-crumble, et achetons du pain.
Les 6 derniers kilomètres continuent plein sud, et nous avançons de plus en plus difficilement contre le vent - parfois, les rafales nous freinent tellement qu'il faut pédaler même en descente... Il est 13h quand nous arrivons au camping de Goulit Ar Guer. L'accueil est vide, et vu l'heure j'hésite à appeler le n° de téléphone portable indiqué : les gérants sont certainement en train de manger. Mais pas besoin d'attendre ou de réclamer : une dame arrive déjà, elle nous a vu débarquer. Le temps de s'enregistrer et d'acheter deux bouteilles de cidre, d'obtenir quelques informations sur les restos alentours, et nous voici à poser les vélos contre un mobil home et le barda dedans.
Nous descendons directement vers la mer : effectivement, on tombe très rapidement sur la paillotte puis sur le restaurant, tous les deux ouverts, qui nous ont été indiqués. Si tôt en saison, et vu le peu de monde, je n'y croyais pas ! Nous choisissons la première option : galette, burger ou omelette, il y en a pour tous les goûts. La terrasse de la paillotte est relativement abritée du vent, qui souffle toujours aussi fort - ou peut-être déjà un peu plus ?
Le déjeuner englouti, nous décidons d'aller marcher un peu le long du GR côtier. En réponse à ma question « vers quel côté partir si on veut se balader, nord ou sud ? » le garçon de la paillotte est formel : vers le sud, il y a des criques, c'est plus joli. Nous voici donc partis vers l'océan : la plage, les vagues, l'écume, ... et la volée de marches pour entrer sur le sentier qui attaque directement par une falaise. Le vent souffle vraiment très fort en bord de mer ! Le temps est maintenant très gris, et on n'a pas fait 500 m qu'il se met à pleuvoir - pas encore une grosse pluie, mais bien cinglante. Nous ne persistons pas longtemps, inutile de choper la crève... demi-tour.


Toute l'après-midi, nous regardons la pluie tomber, ou plutôt cingler les fenêtres du mobil home, et les branchages autour ployer sous le vent. La baie est couverte de vagues moutonneuses... Emitouflés dans des couvertures, nous n'avons aucun regret d'avoir choisi le plan B - si ce n'est qu'un jeu de cartes n'aurait pas été inutile pour passer le temps, qui s'écoule très lentement. Notre occupation principale : tenter d'extraire la carte SIM du téléphone d'Étienne, bloquée suite à trois codes erronés... Sans la SIM, il pourrait peut-être avoir au moins accès au tracé GPX ? On ne saura pas. Seconde occupation, qui ne nous a pas tenus longtemps en haleine, mais qui a alimenté nos discussions (à ce niveau d'ennui tout est bon à prendre) : nous avons pris nos douches et constaté que la température de l'eau était... sinusoïdale. C'est le terme exact et parfaitement approprié. Nous avons aussi un peu cuisiné : polenta condita avec tomates séchées et comté au dîner.
Ce n'est que vers 21h que la tempête se calme... juste à temps pour voir le soleil se coucher plein ouest sur la baie. En attendant, nous avons eu largement le temps de nous décider pour le planning du lendemain : un direct jusqu'à Douarnenez, suivi d'une virée sans le barda à Locronan. L'idée est de compenser notre ennui d'aujourd'hui par une petite visite touristique le lendemain.
Les stats
> Étape : Landevennec - Goulit Ar Guer
> À vélo : 24 km en 1h51 (soit 13 km/h)
> Camping Goulit ar Guer
> On aime : la mobil home loué à la nuité qui nous a sauvé de la tempête !
> On regrette : RAS















