Journal de Bottes

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature (la suite).

dimanche 23 mai 2021, 21:17

QTBSO - Plan B par Pentrez

Ce matin le calme est revenu au camping, qui s'éveille tranquillement. L'unique dormeur en tente nous interroge sur notre équipement de randonneurs à vélo. Deux retraités armés d'un facturier viennent régulariser notre situation - et écouter nos récriminations. Ils sont confus et déçus mais malheureusement pas surpris : ce n'est pas la première fois que ce gîte est réservé par des groupes pour faire des fêtes (illégales) trop bruyantes et peu respectueuses du voisinage.

La mer est à nouveau basse - cette nuit, elle est montée tout près de nous, juste de l'autre côté de la haie. Une chance, le temps est pour l'instant à l'éclaircie, et nous profitons d'un moment de soleil pendant le petit déjeuner. Cependant les applis météo sont formelles : aujourd'hui, le vent devrait souffler à plus de 50 km/h, avec rafales jusqu'à 80 km/h et pluie. Ce n'est pas vraiment une journée à faire le tour de la presqu'île de Crozon... Hier nous avons donc arbitré un changement de programme. Plan B : mini-étape vers Douarnenez, en s'arrêtant du côté de Pentrez - essentiellement parce que c'est là que j'ai trouvé un camping qui veut bien nous louer un mobil home pour une seule nuit.

La montée pour ressortir de Landévennec est sacrément violente, surtout avec notre barda. Des VTTistes et cyclo-routes du dimanche (nous sommes dimanche...) nous doublent en danseuse... L'occasion de rappeler qu'il n'est pas recommandé de se mettre en danseuse avec un vélo chargé à l'arrière : ça manque de stabilité.

Un petit tronçon d'une dizaine de kilomètres nous amène jusqu'à Argol, où nous hésitons devant la boulangerie. Pas beaucoup de choix dans ses rayonnages - maman dirait que c'est l'Union Soviétique ici ! -, mais trouvera-t-on mieux plus loin ?... Nous parions sur la chance : nous irons voir plus loin.

À partir d'Argol, nous suivons la (future ?) V45 - qui n'est matérialisée par rien, aucun panneau, aucun coup de peinture au sol, rien. Mais comme elle se compose essentiellement de petites routes sans trafic, elle est agréable - surtout à la sortie du tronçon sur la départementale D887 et qu'on plonge dans une énorme descente à travers champs avec vue sur l'océan ! Tout cela nous amène en 8 km à Saint Nic où... banco, une boulangerie avec des tables en terrasse ! Nous y prenons une pause café-crumble, et achetons du pain.

Les 6 derniers kilomètres continuent plein sud, et nous avançons de plus en plus difficilement contre le vent - parfois, les rafales nous freinent tellement qu'il faut pédaler même en descente... Il est 13h quand nous arrivons au camping de Goulit Ar Guer. L'accueil est vide, et vu l'heure j'hésite à appeler le n° de téléphone portable indiqué : les gérants sont certainement en train de manger. Mais pas besoin d'attendre ou de réclamer : une dame arrive déjà, elle nous a vu débarquer. Le temps de s'enregistrer et d'acheter deux bouteilles de cidre, d'obtenir quelques informations sur les restos alentours, et nous voici à poser les vélos contre un mobil home et le barda dedans.

Nous descendons directement vers la mer : effectivement, on tombe très rapidement sur la paillotte puis sur le restaurant, tous les deux ouverts, qui nous ont été indiqués. Si tôt en saison, et vu le peu de monde, je n'y croyais pas ! Nous choisissons la première option : galette, burger ou omelette, il y en a pour tous les goûts. La terrasse de la paillotte est relativement abritée du vent, qui souffle toujours aussi fort - ou peut-être déjà un peu plus ?

Le déjeuner englouti, nous décidons d'aller marcher un peu le long du GR côtier. En réponse à ma question « vers quel côté partir si on veut se balader, nord ou sud ? » le garçon de la paillotte est formel : vers le sud, il y a des criques, c'est plus joli. Nous voici donc partis vers l'océan : la plage, les vagues, l'écume, ... et la volée de marches pour entrer sur le sentier qui attaque directement par une falaise. Le vent souffle vraiment très fort en bord de mer ! Le temps est maintenant très gris, et on n'a pas fait 500 m qu'il se met à pleuvoir - pas encore une grosse pluie, mais bien cinglante. Nous ne persistons pas longtemps, inutile de choper la crève... demi-tour.

La côte sous la pluie

La lande de la côte

Toute l'après-midi, nous regardons la pluie tomber, ou plutôt cingler les fenêtres du mobil home, et les branchages autour ployer sous le vent. La baie est couverte de vagues moutonneuses... Emitouflés dans des couvertures, nous n'avons aucun regret d'avoir choisi le plan B - si ce n'est qu'un jeu de cartes n'aurait pas été inutile pour passer le temps, qui s'écoule très lentement. Notre occupation principale : tenter d'extraire la carte SIM du téléphone d'Étienne, bloquée suite à trois codes erronés... Sans la SIM, il pourrait peut-être avoir au moins accès au tracé GPX ? On ne saura pas. Seconde occupation, qui ne nous a pas tenus longtemps en haleine, mais qui a alimenté nos discussions (à ce niveau d'ennui tout est bon à prendre) : nous avons pris nos douches et constaté que la température de l'eau était... sinusoïdale. C'est le terme exact et parfaitement approprié. Nous avons aussi un peu cuisiné : polenta condita avec tomates séchées et comté au dîner.

Ce n'est que vers 21h que la tempête se calme... juste à temps pour voir le soleil se coucher plein ouest sur la baie. En attendant, nous avons eu largement le temps de nous décider pour le planning du lendemain : un direct jusqu'à Douarnenez, suivi d'une virée sans le barda à Locronan. L'idée est de compenser notre ennui d'aujourd'hui par une petite visite touristique le lendemain.

Les stats

> Étape : Landevennec - Goulit Ar Guer 
> À vélo : 24 km en 1h51 (soit 13 km/h) 
> Camping Goulit ar Guer 
> On aime : la mobil home loué à la nuité qui nous a sauvé de la tempête !
> On regrette : RAS
samedi 22 mai 2021, 21:17

QTBSO - Landevennec en mode véner

Toute la nuit, la pluie résonne sur la toile de tente de la lodge - la pluie, ou peut-être simplement les gouttes par le vent dans les arbres. Dehors, tout est mouillé, mais nous sommes matinaux et motivés : aujourd'hui c'est une grosse journée. Nous battons tous les records et sommes prêts à partir dès 8h30.

La route nous ramène à Huelgoat, nous fait longer le lac, puis vire plein sud au Petit Moulin - et surtout en plein dans la côte. La journée s'annonce longue et avec un important dénivellé : mon moral chute, et il ne faut pas beaucoup d'autres côtes pour que je passe le VTT et sa chariotte à Antoine.

Suite à une petite erreur d'itinéraire - on manque un virage à gauche - nous changeons de plan, et tant pis pour le Chaos de Mardoul prévu sur l'itinéraire : des chaos, nous en avons vu assez hier ! Nous suivons plutôt le chemin qu'on a pris sans trop le vouloir : il nous faut environ 15 km pour atteindre le lac de Brennilis.

Le temps était gris, maintenant il pleut : la pause se prend debout en Kway, face à un lac gris et dont la surface ondule légèrement sous le vent. Pour en repartir, nous passons au plus près de la vieille centrale nucléaire - arrêtée depuis 1985 et toujours en cours de démantèlement... suite à de nombreuses controverses sur l'art et la manière de procéder, il est prévu que cela prenne encore vingt ans (et probablement plus).

L'itinéraire est maintenant sur route : 12 km de petites routes vides avec très peu de voitures, mais pas mal de côtes. Nous arrivons au village de Brasparts à l'heure de déjeuner : une boulangerie pourvoit à tous nos besoin, et une aire de pique nique près du centre ville nous permet de nous installer confortablement. Le soleil est revenu !

Nous quittons Brasparts par une départementale qui va droit vers Le Faou (à 21 km de là). Inutile de vous parler du du dénivelé ? La météo joue au yoyo, mais quand le soleil brille nous avons rapidement trop chaud, et quand il se cache, il fait frisquet... Nous prenons une première pause au bout de 11 km, car des ruines attirent notre regard : c'est l'église Saint-Pierre de Quimerch.

Les ruines de l'église de

Un ciel plein de promesses... tenues

Le ciel est menaçant, mais nous sommes encore sous le soleil pendant les 10 km qui nous amènenet au Faou - une charmante petite ville nichée au fond de la rade de Brest. Nous y achetons un peu de fromage et de crème fraîche pour la tambouille du soir, et reprenons la route... Les 10 km suivants, indiqués sur les cartes cyclos comme la prochaine voie vélo V45, sont particulièrement déplaisants : certes, elle est parfois en bord de mer, mais elle est surtout très fréquentée : mille énorme camping cars nous doublent sur cette route étroite non protégée pour les vélos. Juste avant le pont, nous nous accordons une pause carambar pieds à terre tout en gardant les vélos entre les jambes - il n'y a nulle part où les poser, et nulle part où nous pauser nous-mêmes. Nous commençons à être salement entâmés, et c'est le moment que choisissent les nuages gris pour creuver : nous avons juste le temps d'endosser les kway, et c'est la grosse averse avec une pluie glaçante.

Qu'à cela ne tienne : le pont est en vue, nous sommes repartis ! Heureusement, une piste cyclable est prévue sur le pont pour nous séparer correctement des voitures - mais la traversée sous le vent glacial et la pluie battante reste une épreuve. Surtout que comme de bien entendu, c'est à la sortie du pont que nous attend le pire : une côte annoncée à 7%... de l'autre côté. Les gars tiennent bon, mais je finis par mettre pied à terre et pousser le vélo sous la pluie... qui s'arrête dès que nous arrivons tous en haut de la côte.

Nous décidons alors de couper au plus court pour quitter cette départementale extrêmement passante, et rejoindre celle qui mène à Landévennec : par Ty ar C'hoat, qui nous offre une belle descente sur chemin goudronné... puis une énorme remontée par un chemin agricole impossible à pédaler ! Nous nous retrouvons tous les trois à pousser. Pari gagné cependant : nous voici sur les petites routes bordées de champs et de petites maisons qui mènent à Landévennec. Un peu avant le bourg, nous nous arrêtons face au cimetière de bateaux.

Cimetière de bateaux

Il ne reste plus que 2 km et nous voici au bourg, et juste à côté, son camping : un simple terrain d'herbe entretenu mais sans haies, comme si aucun emplacement n'était défini. Il est sans doute presque 19h, mais nous sommes samedi soir : comme prévu, pas d'accueil ce soir dans ce mini-camping - ni à la mairie, ni à l'épicerie. Une seule tente est plantée du côté est, mais une petite dizaines de campers sont installés - certains ont même monté des abris pour se constituer une terrasse couverte. Nous nous installons au plus près des haies côté ouest pour nous protéger du vent qui souffle encore, et allons prendre nos douches. Le bloc sanitaire est vétuste mais le service rendu reste correct : un simple alignement d'une dizaine de cabines en bétons, la moitié en douches, l'autre en toilettes (généralement à la turque, les meilleures pour les connaisseurs !), et quelques lavabos perdu entre les deux. La température de l'eau est correcte - en tout cas, jusqu'à nous, mais les cris des suivants nous ont fait pensé que le chauffe-eau s'était peut-être mis en grève après nous... Nous cuisinons ce soir avec notre barda : en prévision du temps humide (c'est peu dire), nous n'avons pas amené le rocket stove maison, mais des recharges de gel qu'on utilise normalement avec les caquelons à fondue. Cela s'avère un peu délicat à manipuler, mais une fois qu'on a pris le pli c'est relativement efficace - si ce n'est qu'il faut être patient pour réchauffer quoique ce soit. Ce soir, au menu : saucisson en apéro, aligot (en flocons) agrémenté d'un pot entier de crème fraîche (peut-être un peu plus que demandé sur la recette...), ossau iraty et gâteau en dessert.

Les journées sont déjà longues - tellement longues en fait, qu'à l'heure du « couvre-feu » (21h), il fait encore assez jour pour avoir envie de se promener. En quittant le camping on remarque un groupe de djeuns dans ce qui nous semble être le gîte municipal - annoncé complet. On se dit qu'effectivement, nous n'avions pas envie d'en être !

Nous marchons un peu le long de la rade, puis prenons un sentier vers une abbaye, mais à cette heure-ci, tout est fermé, nous n'allons pas bien loin et revenons au camping. La nuit tombe, nous nous couchons comme les poules. Dehors, les djeunz semblent plutôt calmes. Pour l'instant. Ciel serein du soir

En fait ils ne sont pas si calmes : ils font du karaoké ou quoi ? De temps en temps, ça beugle. Pas fins, et sans doute pas mal alcoolisés, les djeunz. Plus tard, ils sortent du gîte, et se baladent en parlant fort vers le camping - personne leur a dit que le couvre-feu consistait à ne pas sortir ?... Et que les regroupements de plus de 6 personnes sont interdits ? Ils se rapprochent des tentes, on entend distinctement leurs conversations, ils ne sont ni malins ni discrets. À leur troisième tournée vers le camping, Antoine dit “je vais m'en péter un” et sort de la tente... je suis le mouvement. Une fois dehors, on leur dit “c'est pas bientôt fini oui ?... y'a des gens qui dorment ici !...” et leur petite bande décampe comme une volée de moineaux.

Antoine en profite pour aller aux toilettes. Ils reviennent. “Qui a dit ça, qu'il allait en péter un ?!...

  • C'est moi.” L'aplomb ça fait tout, à un contre six ou sept. Ces djeunz sont juste des petits cons, mais relous. Ils insistent un peu, on monte le ton, ils se barent. La fête et le bruit continuent, mais en provenance du gîte.

C'est à peine si on a le temps de se rendormir, qu'ils reviennent près des tentes. Ils sont deux, visiblement éméchés - à moins qu'ils ne soient naturellement cons. On ressort de la tente, un brin énervés... les autres sont relous, ils font mine de vouloir parler - genre on n'a que ça à foutre à parler à des couillons en plein milieu de la nuit ? Antoine lâche l'affaire et upgrade : il part directement vers le gîte chercher le responsable. Les deux couillons me restent sur les bras et font leurs relous, s'approchent de la tente, commentent tout, ça les fait marrer, l'un d'eux sort son portable et active la lampe torche pour éclairer l'autre et évaluer la tente - “c'est une 2s de chez Décat, c'est ça ?” Bande d'ignares... Je m'empresse de fermer la tente, histoire qu'ils aillent pas chercher des trucs dedans ou je ne sais quoi, et je répète plusieurs fois au couillon qui me met la lumière dans la gueule d'éteindre ça - il filme ou quoi ?!

Je deviens sacrément énervée et je monte encore le ton, le petit con qui joue au débile et qui fait le show devant son pote au téléphone me dit “hey mais t'as mangé quoi, tu pues de la bouche !” et à ce moment là, je pourrais être tentée de le décapiter avec les dents. Je les repousse et les éloigne de la tente, cette fois-ci manu militari. L'autre me colle la lumière de son téléphone dans les yeux, c'est la fois de trop : d'une main je lui fais lâcher son téléphone qui tombe dans l'herbe, de l'autre je lui décoche une bafe derrière la tête - pauvre chou, fallait pas m'énerver, c'est parti tout seul... réflexe.

Pour un peu il chouinerait, mais la première chose qui l'intéresse, c'est son portable qui fonctionne toujours - ouf, il est rassuré ! L'autre croit pouvoir me menacer, je crois qu'il n'a pas bien compris. Je leur répète de dégager à nouveau, ils partent toujours pas, ils ont décidé de s'enraciner juste à côté de notre tente, et là je commence à m'impatienter. En fait, non, trop tard : j'ai perdu patience. Antoine revient avec d'autres djeunz - ça discute, ça n'avance pas. Je vais à la tente, récupère mon téléphone portable, je m'éloigne de quelques pas, et je pianote le 17. De son côté, Étienne sort de sa tente - ça commence à faire du rafut, c'est étonnant que personne au camping ne soit réveillé... les gens n'ont pas de couilles.

À l'autre bout de la ligne, ça répond plutôt vite : “Police nationale, je vous écoute !?” et j'embraie aussitôt, peut-être un peu vite - le flic au bout du fil me demande de parler moins vite. J'explique aussi clairement que possible, et il me répond que ce soir, des petits cons qui font la fête il y en a plein, et qu'ils ne pourront pas se déplacer tout de suite, mais qu'au pire ils inculperont le responsable qui a loué le gîte. Il m'encourage à trouver le responsable et à lui passer, alors je lui passe une certaine Géraldine, une des seules filles (la seule fille ?) du groupe, c'est-à-dire la seule qui ait encore sa tête sur les épaules.

Dans le groupe, ils sont complètement paniqués, ils voulaient que je raccroche, qu'on s'arrange, ... oui, je veux bien qu'on s'arrange : qu'ils se barrent de notre emplacement et ça s'arrête là ! Géraldine me repasse le téléphone, le flic me fait un récap et me réassure qu'ils séviront en fin de nuit si ça ne s'arrange pas, alors que de son côté Géraldine calme ses couillons de copains... ils repartent tous, mais pas sans que le petit con se plaigne que je l'aie frappé et que je lui ai fait mal ! Mais bien sûr. Je m'excuse et lui dit de déguerpir...

Il ne reste plus que quelques heures pour récupérer de cette longue journée.

Les stats

> Étape : Huelgoat - Landevennec 
> À vélo : 73 km dénivelé positif estimé 666 m en 5h36 (soit 13 km/h) 
> Camping municipal du Pâl 
> On aime : l'accueil inconditionnel sans personne le samedi soir, et le lendemain matin les anciens avec leur petit carnet pour faire la facture 
> On regrette : la wouaille des petits cons qui font la teuf à côté...
vendredi 21 mai 2021, 21:17

QTBSO - La forêt de Huelgoat

Ce matin nous sommes au taquet, mais quand même moins qu'Étienne, qui lui est sans doute tombé du lit pour aller prendre son tégève. Nous, on démarre Partner un peut avant 9h, tranquilles nous n'avons qu'une heure trente tout au plus de route pour Guingamp. Nous arrivons même avant l'heure, et avons largement le temps de constater que le vent souffle fort et frais... la rando s'annonce météorologiquement tendue !

10h35 le train entre en gare, à l'heure, il faut savoir le reconnaître quand ça arrive ! Étienne fait partie des voyageurs, tout va bien, hop, en voiture Simone, il nous reste une petite heure de route sur une départementale : à l'entrée de Carhaix, le parking du Leclerc nous tend les bras, et voilà Partner garée pour une semaine.

Nous déchargeons les vélos, nous fixons sacoches et chariotte, et chacun sur son vélo, voilà, il est presque midi et nous sommes partis ! Le parking n'a pas été choisi par hasard : la vélodyssée passe juste devant, et nous allons la suivre sur 16 km. Les premiers kilomètres nous obligent à quelques menus réglages. Pour les bouteilles d'eau qui ne veulent pas tenir en place, c'est vite vu : elles se font sévèrement arrimer à coup de lanières. Par contre, pour les sacoches qui glissent vers l'avant et tapent dans les talons des gars à la moindre descente (et au début, ça descent fort) nous laissent un peu plus dans l'embarras.

Il faut pas attendre longtemps pour se prendre une première averse, heureusement vite passée - juste le temps de mouiller les kway, puis de les ranger. Un peu optimiste, j'ai pris le VTT et la chariotte - testée et validée lors de quelques sorties par chez nous mais... avec moins de kilos qu'aujourd'hui ! J'ai l'impression de tirer un âne mort, quand les gars avancent tranquillement devant sur la cyclable. J'ai dans l'idée que je vais pas la tenir longtemps...

Depuis quelques kilomètres déjà, la piste traverse des parcelles avec des arbres (je n'ose pas encore parler de forêt). Après avoir passé l'ancienne gare, nous quittons l'eurovélo pour la route : seulement 4 kilomètres nous séparent du camping, où nous arrivons vers 13h45. L'accueil est vide, mais ça ne dure pas longtemps. Après l'averse, nous sommes prudents, et réservons pour ce soir une « tente lodge » : deux « chambres », et un espace cuisine (frigo, gazinière, vaisselle) avec une table abritée par la toile.

J'aurais apprécié manger sur la terrasse du bar pour profiter de l'éclaircie, mais malgré un camping absolument désert, la gérante est formelle : la terrasse est réservée aux les clients qui consomment au bar. Je n'en attendais pas tellement plus dans un camping qui « vend » la recharge électrique des téléphones portables 50 cts...

Après un déjeuner façon pique-nique dans notre tente, nous laissons les vélos et partons visiter la forêt de Huelgoat à pied. Un sentier quitte le camping à 10 mètres de la tente : il longe par le sud la départementale qui mène au village. Le paysage au début n'a rien de fantastique, et la forêt n'est qu'une pâle image de ce qu'on peut attendre d'un lieu si réputé. Heureusement, il ne faut que le temps d'arriver à la mare aux fées (15 minutes) pour que ce soit déjà tout de suite mieux.

Moins de 100 m plus loin, voici le gouffre... le soleil tente à nouveau une éclaircie, mais la lumière est plus généralement grise et l'ambiance un peu triste. Nous choisissons de poursuivre le sentier en repiquant vers le sud-ouest, puis plein ouest : nous suivons maintenant un canal, qui nous amène jusqu'à l'entrée du village. Un court tronçon de route goudronnée, et le canal traverse la route : nous le suivons. C'est ainsi que nous évitons tout le centre du bourg, et débouchons au bout du lac, du côté du Moulin du Chaos. L'endroit est moins sauvage, mais c'est ici que commence l'attraction touristique de Huelgoat : d'énormes rochers déposés de manière chaotique...

La grotte du diable

Le masque à portée de nez - car il est toujours obligatoire en extérieur, et parce que c'est poli de porter un masque quand les touristes qui nous croisent font l'effort de porter le leur - nous descendons dans la grotte du diable (plutôt décevante), puis défions la roche tremblante : 157 tonnes qu'il est possible de faire osciller, pourvu qu'on se tienne au bon endroit. Après avoir observé un local de l'étape, rien de plus facile : le dos bien collé à la paroi, il suffit d'amorcer le mouvement puis de l'accompagner en rythme.

Un petit détour nous amène au Champignon - un rocher au nom explicite, mais aujourd'hui bien trop près de la civilisation -, puis en revenant sur nos pas nous passons par le Ménage de la Vierge (où nous sommes sensés reconnaître des ustentiles de cuisine de taille gigantesque parmi les rochers). C'est par le Chemin des Amoureux que nous trouvons bien plus loin la Grotte d'Artus suivie de près par la Mare aux sangliers - où un groupe de vieux bobos semble en pleine méditation. J'imagine que certains trouvent que l'énergie circule mieux ici... Nous redescendons vers le parking de l'Arquellen, et repartons vers le village via l'Allée Violette qui longe la Rivière d'Argent : le pont rouge la traverse.

Le pont rouge

Quand nous arrivons à Huelgoat, il est quasiment 17h : l'heure de s'intéresser à ce que nous allons manger ce soir. Un restaurant près du lac est affiché ouvert - mais uniquement en terrasse, or il fait venteux, froid et moche. Direction place Aristide Briand. Nous aurions aimé un fish and chips au pub, mais il semble fermé depuis un bout de temps et sans doute pour longtemps encore... De l'autre côté, une terrasse abritée du vent nous fait de l'oeil : une bière ? Mais non : elle est blindée de gens qui comme nous veulent profiter de la réouverture récente des bars.

Nous nous rabattons sur le Carrefour city : puisque nous avons exceptionnellement une gazinère à notre disposition ce soir, c'est le moment faire un peu de cuisine. Du filet de dinde, de la crème fraîche, des bières locales, ... Bien chargés, nous voilà repartis vers le camping : une bonne heure de marche le long du canal, avant de repiquer à proximité de la mine (que nous ne verrons pas...) droit dans la pente.

Nous sommes à peine rentrés que la pluie commence à tomber - nous avons vraiment respecté le timing ! Une douche, et c'est l'heure de l'apéro. Au menu ce soir : un curry de dinde. La pluie accélère, le froid devient sacrément mordant, et nous ne sommes pas mécontents d'avoir choisi cette solution pour ce soir : à défaut d'être au chaud, nous avons de l'espace au sec. Nous ne faisons quand même pas de vieux os, et allons nous coucher avant 23h.

Les stats

> Étape : Qvn -> Guingamp -> Carhaix - Huelgoat
> À vélo : 20 km en 1h28 (soit 13,6 km/h) 
> À pied : +/- 10 km  
> Camping La Rivière d'Argent 
> On aime : l'emplacement, la tente lodge, le bloc sanitaire correct 
> On regrette : -
jeudi 20 mai 2021, 21:17

QTB - Un Quart Tro Breizh

Après une année vingt-vingt covidée et confinée, pendant laquelle malgré tout nous avions réussi à nous échappé un petit mois en Italie, nous avons bien compris qu'il faut maintenant saisir les occasions quand elles se présentent. Nous avons donc commencé à réfléchir dès début mai à une rando vélo en Bretagne - un projet déjà imaginé l'an dernier, mais non réalisé.

Initialement, nous avions prévu de faire un grand tour et au passage de visiter plusieurs connaissances ou amis bretons - qui vers Pluvigner, qui à Quiberon, qui à la Forêt Fouesnant... Le projet était ambitieux, mais entre la météo peu accomodante et le potager qu'on ne souhaitait pas abandonner si longtemps dans cette période où il faut le mettre en place, nous avons revu peu à peu le projet à la baisse. D'abord recentré vers Quiberon, nos plans seront contrariés par le temps, carrément excécrable. Nous avons donc finalement concocté une petite boucle, un plutôt un tour - un tro ! - du côté sud ouest de la Bretagne.

Cela nous permettait d'envisager la visite de nombreux sites touristiques :

La forêt de Huelgoat La presqu'île de Crozon Douarnenez La pointe du Raz La baie d'Audierne La Forêt-Fouesnant Concarneau

Pour réaliser nos traces GPX, le meilleur outil que nous ayons trouvé est Brouter :
http://brouter.de/brouter-web/

Une fois le tracé établi, nous avons pensé un peu tardivement qu'un tel projet pourraît intéresser Étienne. Et voilà comment nous nous sommes retrouvés à négocier les dates et surtout à les fixer - nous obligeant incidemment à respecter un planning, quand par définition nous sommes libres de partir (ou rester, ou modifier, ou...) tant que nous sommes deux.

Ensuite, nous avons trouvé quelques campings à proximité des villes étapes. Il a fallu en appeler plusieurs pour vérifier qu'ils étaient bel et bien ouverts, car entre le covid et la basse saison, ce n'était pas gagné. Nous avons même - au vu de la météo ! - pensé réserver quelques hébergements plus sérieux qu'un simple emplacement au camping, malheureusement les deux gîtes identifiés à Landevennec et Douarnenez étaient tous les deux complets - nous n'avions pas compté avec l'affluence du week end de la Pentecôte... Pour Douarnenez, nous nous rabattons sur la location d'un mobil home.

Étienne quant à lui voulait repartir vendredi soir par Rosporden - plus pratique, car la ville se trouve sur la ligne Quimper - Rennes. Ce que j'avais pas vu venir, c'est que le camping municipal de Rosporden ne serait pas encore ouvert ! Que faire du vélo d'Étienne une fois qu'il serait dans le train, et nous à un camping distant de 15 km ou plus ?... En insistant un peu auprès de la mairie pour qu'ils nous proposent une solution, on m'a passé le bureau des sports qui s'est littéralement mis en quatre pour trouver un abri pour le vélo pendant la nuit.

Et côté vélos ? Antoine a revu et corrigé de nombreux points : nouveaux freins pour nos vieux VTC (ce qui n'empêche pas mon vélo noir de toujours très peu freiner), nouveaux pneus pour tous, pour chacun d'eux aussi des chambres à air de rechange en plus du kit anti-creuvaison, une nouvelle selle pour mon VTT, un garde-boue pour le VTT (le temps est prévu à la pluie), un porte-bagage arrière pour le vélo rouge, de nouvelles sacoches ramenées par Étienne du Vieux Campeur... Ce jeudi soir, les vélos sont pimpants, chargés dans Partner ainsi que la cariole et les sacoches. Nous sommes prêts !

jeudi 31 déc. 2020, 23:37

Bilan 2020

Deux posts bilan sans rien entre les deux ?... Décidément, le blog est un zombie.

Cette année était effectivement bien morne, même si certainement elle restera dans l'histoire !

  • nous avons commandé en janvier un écran e-ink pour bébé-mac, directement auprès de son fabricant : Datsung. Banco, c'est tombé en plein confinement chinois - ce qui nous a fait suivre l'actualité avec une attention toute particulière. Or Datsung a elle aussi fermé pendant plusieurs semaines, et ne donnait plus signe de vie ! Stress. Mais finalement, tout est rentré dans l'ordre... en tout cas, pour ce qui est de la livraison.
  • en février, nous avons regardé se mettre en place avec un étonnement tout aussi grand le confinement italien : d'abord, Milos nous a posté une vidéo de lui sur les pistes d'Alleghe avec personne d'autre que lui (!...), ensuite nous avons lu plusieurs sites et blogs italiens qui relataient leur monde à l'arrêt. Une incongruité que personne n'aurait imaginé quelques semaines avant...
  • en mars, l'évènement mondial est arrivé en France : à notre tour de n'avoir qu'un seul kilomètre de liberté autour de chez nous, et de signer nous-mêmes nos « bons de sortie » - que les italiens nomment eux « auto-déclarations »... Nous avons immédiatement plaint les parisiens et autres habitants des villes, mais pour notre part, entre le jardin, le potager et le verger, et bien sûr le grand soleil, nous n'avons pas manqué d'occupation. À vrai dire, le jardin n'a jamais été aussi bien tenu que cette année...
  • en juin, le confinement a été entièrement levé. Nous ne le savions pas alors, mais nous aurions dû partir directement faire cette rando-vélo que nous avions planifiée pour cette année ! Cependant, nous n'étions pas bien sûrs que les campings seraient ouverts... et effectivement, ce n'était pas forcément le cas, tout était encore bien à l'arrêt.
  • les récoltes de début de saison : des fraises, plein !
  • en juillet et août, nous avons fait profil bas : jardinage essentiellement, et quelques travaux de saison... comme piquer toute la façade sud sur 1 m de haut (c'est Antoine qui s'y colle), et la jointoyer à la chaux. Pour mémoire... nous avons suivi les recommandations de l'excellent site Tiez Breizh, à savoir 1 volume de chaux : 2/3 d'aérienne, 1/3 d'hydraulique, pour 4 volumes d'un mélange constitué d'1/3 de terre et de 2/3 de sable. La terre, chez nous, vient... de la terre battue de la maison, car nous avions mis de côté ce que notre maçon avait excavé pour faire la mini-dalle béton dans la cuisine. Tout se récupère, chez nous...
  • les récoltes de fin d'été : de l'orge à malter et brasser, des poires à confiturer avec des mûres cueillies dans les talus environnants par milliers (d'ailleurs, nous en avons aussi fait de la liqueur...), et des myrtilles (encore !). Les tomates ont malheureusement mildiouté, la faute à un mois d'août jamais aussi beau que juillet. Les pêches ont été récoltées confiturées, mais... elles sont restées vertes et petites !
  • en septembre, nous avons saisi notre chance avant que les frontières ne se referment ou ne demandent des laisser-passer... nous sommes partis en Italie ! Par contre, Milos nous a recommandé de ne pas venir le voir avant la rentrée des classes italienne (le 12), pour cause d'affluence record dans les Dolomites ! Tous les italiens ont été à la montagne, personne à la mer... Alors nous avons commencé par une semaine dans les Pouilles, suivi de deux semaines dans les Dolomites : une pour les balades, l'autre pour voir les gens. Tout en évitant cependant la famille, car on les connaît les italiens : COVID ou pas, ils vous serrent dans les bras et vous claquent la bise !
  • à notre retour, des kilos et des kilos de pommes de terre... à vrai dire, nous n'aurons pas assez de l'année pour les manger, c'était trop pour nous ! Une bonne douzaine de belles courges - à manger tout l'hiver en soupe curry et lait de coco... des fenouils et des sedano (en semis maison, une première).
  • en octobre, c'est la mamma et le frangin qui se sont barrés en Italie - notre passage escale par chez eux leur ont donné envie à eux aussi de prendre la poudre d'escampette ! Mais en octobre, il fallait déjà un test PCR comme sésame pour franchir la frontière - pour eux, ça n'a pas été un problème, les labos n'étaient pas surchargés dans le Centre.
  • côté verger, c'est le moment de ramasser les pommes à cidre... cette année, avec notre presse anglaise, nous sommes rôdés : nous pressons presque 150 litres ! Il faut dire que nous remettons les drèches à tremper dans l'eau, et pressons une seconde fois : cela fait un petit cidre qui fermente plus vite, et sera prêt avant Noël. Nous coupons ainsi notre cidre de l'année dernière avec le nouveau : cela l'adoucit (l'ancien est devenu sur-alcoolisé) et le rend très acceptable. Malheureusement, nous n'avons pas assez de bombonnes où caser tout ça, et notre commande à Polsinelli tarde à arriver... au final, une bonne partie de la production aura tendance à tourner en « kervineg » !
  • en novembre, bim, confinement, 2e. Cela nous a confirmé que désormais, il faut saisir toutes les occasions avant que les règles ne changent...
  • en décembre, pas de Noël dans le Nord cette année : nous avons suivi les recommandations, pas plus de 6 à table... et donc, avons passé Noël à Orléans - au moins, nous n'étions que quatre...
  • Par contre, pas de Paris pour la fin d'année... Le COVID et ses restaurants fermés ont mis fin à une tradition vieille de plusieurs années, quel dommage.
mardi 31 déc. 2019, 23:37

Bilan 2019

Le blog ne vit pas beaucoup, ça sent la fin - peut-être en 2020 ?

En attendant, cette année c'était :

  • un mois de février sans avoir besoin de faire du feu dans la cheminée,
  • un printemps froid avec des petits plants qui ne poussent pas,
  • une petite rando itinérante Nantes-Redon le long du canal, avec Cécile pour nous donner le départ en avril,
  • la récupération de deux essaims d'abeilles, et leur perte par empoisonnement 15 jours après...
  • un mois de mai moche et froid, avec de la grêle : il faut faire du feu jusqu'en juin,
  • la démolition de la terrasse béton côté sud : deux tournées de gravats à la déchèterie,
  • l'ancienne douche devient un immense chassis pour nos semis - mais cela ne convient pas : trop froid. Elle fait la saison puis se fait démanteler. Le côté du montant en bois devient une terasse, laissée au même emplacement,
  • une rando vélo maison - Mont Saint Michel - Perros Guirrec avec Étienne fin juin, qui se termine en pleine canicule,
  • la culture de trois céréales : pour la première fois, orge, avoine et sarrasin dans le champ cette année,
  • le festival des chants de marin de Paimpol début août,
  • très peu de papillons, mais des guêpes partout... un nid dans la trappe d'accès au réservoir de Partner, et un dans la portière !
  • le mur sud de la cuisine est enfin refait en terre, et chaulé - c'est plus beau,
  • les murs du bureau sont chaulés eux-aussi,
  • une récolte de poires en masse,
  • un grand voyage vers les Dolomites,
  • une belle arrière saison, et une nouvelle presse pour faire du cidre,
  • des fêtes de fin d'année suspendues aux aléas des grèves !
dimanche 4 août 2019, 23:37

Une petite dernière

Ce matin, le temps est maussade : le Trieux est rempli et le ciel est gris - c'est peut-être lié ? Il y a même une petite pluie fine pendant notre petit déjeune de brioche-confiture sur un banc face au paysage... Cela n'empêche pas une dame de se baigner, et deux pêcheurs de lancer leurs plombs au loin. La Bretagne s'apprécie par tous les temps.

Fin de matinée, nous commençons par nous promener sur les bords de mer, mais de l'autre côté cette fois-ci : direction le Moulin de Poulafret, puis on suit le sentier côtier jusqu'à rejoindre le port par l'est - l'entrée la plus au nord-est du festival.

Marée grise

Aujourd'hui, nous sommes fatigués. Nous nous promettons d'amener nos sièges pliables, si jamais on refait un festival un jour : marre de battre le pavé ! Mais bon, pour l'heure cela ne nous empêche pas de remettre ça. Moins de monde en ce début de journée, nous en profitons pour visiter un bâteau à voiles de la marine française - mais je n'ose quand même pas toucher le pompom des marins.

Dans l'après-midi, nous écoutons les Bouilleurs d'écoutes (de Vendée), laissons traîner une oreille du côté de Jean-Charles Guichen (mais finalement, bof), on erre, on erre, on commence à en avoir sacrément fait le tour de ce festival, et aujourd'hui il ne fait pas chaud. La fin d'après-midi est longue... nous prenons ce qui reste de soleil près de la Taverne, avant d'y écouter The Wareham Whalers en sirotant une Kilkeny.

The Wareham Whalers

C'est l'heure du dîner - et là, c'est le drame. Les restos ont prévu trop court, alors que la foule crie famine : bientôt, les affiches annoncent de moins en moins de choix au fur et mesure que les stocks s'épuisent. Moi qui faisait la queue au fish'n chips, il n'y reste que du fish ! La queue s'évapore, le stand ferme, avec quelques autres originaux, je prends malgré tout le fish sans chips - c'est toujours ça de pris, même si ça n'a plus le même charme.

Assis sur les marches d'un bâtiment, collés serrés pour se tenir chaud, la soirée commence avec Nava Trio. Et enfin à 22h, la tête d'affiche pour les connaisseurs : Jacky Molard Quartet - heureusement sur la scène à peu près correctement sonorisée. Après quoi nous faisons un dernier détour pour voir Bernard Lavilliers - une foule immense se presse à ses pieds, nous écoutons un morceau ou deux de loin, et rentrons nous coucher en croisant moulte festivaliers complètement noyés dans l'alcool : vu leur état avancé, on se demande par quel heureux harsard il n'y en a pas déjà eu un ou deux mort noyé dans le port ?!

D'ailleurs sur le chemin pour Lezardrieux, un gars fait du stop : nous l'avançons de quelques kilomètres - juste le temps qu'il nous raconte qu'il a trop consommé pour pouvoir conduire. Bref.

Le lendemain matin, nous plions bagage en prenant notre temps.

samedi 3 août 2019, 23:37

Rebelotte

Ce matin nous prenons notre temps, mais le camping ce n'est pas non plus pour les lève-tard : fin de matinée, direction le festival. Nous commençons par acheter des bouchons d'oreille - quelle bêtise d'avoir oublié les nôtres ! Nous déjeunons sur les quais, et écoutons des groupes bretons - badags ou petites formations bombarde, biniou et cuivres.

Aujourd'hui, nous écoutons un choeur du pays de Galles (The Cardigans Rugby Club Choir) sur la scène du bout du quai central, puis essayons Natâh Big Band sur la grande scène - mais ni la qualité du son, ni la prestation ne nous plaisent : trop de monde sur scène, c'est fouilli et le rendu fait bloubiboulga dans nos oreilles : nous décidons d'aller nous balader hors festival.

Direction : le terre-plein de Kerpalud, où à défaut de Sébastien (notre ex-voisin « roncier »), nous trouvons son bâteau à l'effigie de Corto Maltese. La marée est basse...

Marée basse à Paimpol

À notre retour, nous allons poser nos fesses à la Taverne, une scène agréablement équipée d'un bar et de quelques chaises... Nous y écoutons La belle équipe : quatre musiciens et chanteurs, pour une moitié du Québec (Liette Remon et Paul Marchand) et pour l'autre de Bretagne (Patrick Couton et Roland Brou).

Scène franco-canadienne

En soirée, c'est la cohue pour manger - la queue devant le fish'n chips est tellement longue qu'on se rabat sur un stand de brandade. Pour éviter d'attendre debouts comme des imbéciles, on mange le cul par terre sur un bord de quai, les pieds dans le vide. Le festival bat son plein, trop de gens, trop de gens, trop de gens.

La soirée est d'abord brésilienne, avec quelques morceaux de Bel Air de Forro sur une petite scène, mais nous partons bientôt pour voir la tête d'affiche Gilberto Gil sur la grande scène. L'instrumentation brésilienne rend limite-écoutable la sonorisation épouvantable de cette scène, et nous profitons presque de la musique. Nous revenons ensuite y voir Denez à 23h : clairement la tête d'affiche, même si certains ne semblent pas bien savoir ce qu'ils font là. À part un morceau qui donne un peu trop dans les basses pour cette scène, nous profitons presque correctement de la prestation - avec Yann Tiersen en invité.

À la dernière note, une petite pluie a commencé à tomber... Un voisin a commenté : « il a réussit à faire pleurer le ciel. » Ah, ces Bretons... des poètes ! Du coup, nous avons suivi la foule, et sommes rentrés nous coucher.

vendredi 2 août 2019, 23:37

Festival du chant de marin

Pendant la rando vélo, nous avions vu une affiche pour le festival du chant de marin à Paimpol. Ce qui a attiré notre attention ? Le nom de Denez ! C'est essentiellement pour le voir qu'on s'est pris des billets - mais histoire de ne pas faire les choses à moitié, on a pris un pass pour les 3 jours que dure le festival.

C'est ainsi que vendredi 02 août, direction Paimpol ! Nous arrivons un peu avant 14h au camping de Kermaquer, à Lézardrieux - c'est là qu'on a réservé un emplacement. L'endroit n'est pas trop cher, et surtout pas complet ; le terrain descend en pente faible jusqu'à la rivière du coin : le Trieux. Juste le temps de monter Hubba hubba et de s'acquiter des droits, et hop, nous repartons vers Paimpol : nous découvrons l'immensité des parkings prévus pour accueillir les visiteurs... et la marche jusqu'à l'entrée du festival.

Une queue déjà raisonnable nous fait poireauter quelques minutes au soleil, mais malgré un début de foule, c'est fluide : nous arrivons à temps pour le concert d'ouverture (même si nous venons de rater les Marins d'Iroise, que nous aurions écouté avec plaisir si nous n'étions pas un brin en retard sur notre planning) - Tri Yann sur la grande scène. C'est la première fois qu'on les voit - et la dernière, puisqu'ils ont déjà annoncé que c'était leur dernière année de scène. La seule chose qu'on pourra dire, c'est qu'on les aura vu ! Pour le reste, la percée de ce groupe plutôt qu'un autre reste une énigme complète, tout comme la longévité de leur succès.

Tri Yann

Nous passons le reste de l'après-midi à arpenter le festival sous un beau soleil pour y admirer les bâteaux, s'arrêter devant les animations musicales sur des quais, écouter des groupes traditionnels sur la scène du bateau Le Galant (avec des formations venues des Pays Bas - Pekel, du Quebec - La Nef, et de Russie - The Frigate Shtandart Shanty Choir), ... Et plus tard, à la Taverne, un couple japonnais assez... dépaysant : madame chante en japonnais avec une voix stridente comme il faut, et les deux s'en donnent à coeur joie avec leurs accordéons... Dépaysant, mais peut-être plus encore quand ils reprennent Tri martolod en japonnais : là on frôle le surréalisme.

Bâteaux dans le port de Paimpol

Bâteaux dans le port de Paimpol

Le soir, nous grignotons un pic nic sur place avant d'aller jeter un oeil sur l'affiche du soir : Pink Martini, qui ne nous convainc pas vraiment - nous passons notre chemin. À 22h, nous écoutons Elisapie (du Québec) sur la scène Cabaret, c'est pas mal, et la sonorisation n'est pas trop mauvaise, contrairement à la grande scène dont les aigus arrachent les oreilles et les bassent donnent la gerbe. D'ailleurs, sur la grande scène : Jeanne Added - mais non, décidément, nous ne sommes pas client des grands noms du moment ! Retour à l'autre scène, avec Flavia Coelho (Brésil), mais nous sommes un peu déçus de celle qui est sensée être une révélation. C'est visuellement coloré mais... et musicalement ?

Il est bientôt minuit et nous nous décidons à partir, et nous sommes déjà bien engagés sur le chemin vers la sortie quand... c'est qui ce grand gars là-bas ? Le grand Christophe de Pontarlier ! Surprise ! Il est accompagné d'un ami à lui, et peut-être de son fils qu'il a perdu de vue, et de deux filles qu'ils ont ramassé on ne sait pas trop comment. On parle de boire une bière, alors nous voici de retour vers la Brésilienne, puis on enchaîne avec Femi Kuti - une musique afro sur-excitée, peut-être écoutable, mais surtout trois choristes en tenue dénudée vert fluo qui se trémoussent d'une façon proprement outrancière - ça me donne une image assez proche peut-être du summum de la marchandisation des corps féminins... et surtout ça nous donne vraiment envie d'arrêter là : à plus de une heure du mat', on en a plein les pattes et plein les oreilles : nous rentrons nous coucher...

jeudi 27 juin 2019, 23:37

EV4, de retour de Perros

Toutes les bonnes choses ont une fin, et il est temps de rentrer ! Aujourd'hui, exceptionnellement nous avons mis un réveil à sonner pour nous lever un peu plus tôt. Nous avons peut-être mis aussi un peu plus de coeur à l'ouvrage pour tout replier : il y avait un train à ne pas manquer ! Après un petit déj calorique, direction Louannec puis plein sud, vers Lannion. L'itinéraire calculé sur un site pourtant spécialisé dans le vélo ne nous a pas fait de cadeaux : il nous a fait passer par un petit bois une fois de plus bien trop pentu et au sentier boueux. Suite à quoi j'ai loupé une bifurcation en suivant sans trop réfléchir les panneaux vélo - pas de bol, ce n'était pas notre chemin aujoud'hui. Nous sommes quand même arrivés à bon port et avec une avance confortable, ce qui nous a permis de prendre un café sur la place principale de Lannion avant d'attendre le train en gare.

Dans le train

Nous voilà dans le train de 11h40 vers St Brieuc, à côté d'un pompier bavard qui nous raconte quelques anecdotes. La gare de St Brieuc est particulièrement décevante : elle semble au milieu de nulle part. Nous dégotons quand même une pizzéria qui nous permettra de manger bien gras bien chaud avant que le train suivant n'arrive : à 13h25, nous embarquons pour Dinan. Quand nous descendons, la chaleur nous surprend : ce matin, nous avions 16°C par temps gris et venteux, soudain il fait plus de 30° et grand soleil ! Ça promet une bonne suée.

Nous commençons par un petit tour touristique de la ville : après l'avoir lu dans les journeaux à Hillion, nous découvrons les restes de la plus vieille maison de Dinan qui vient de partir en fumée dans un incendie. La descente au port se fait pied à terre, main sur les freins, puis nous enfourchons les vélos pour une vingtaine de kilomètres le long du canal d'Ille-et-Rance. À Évran, nous prenons une pause et trouvons de quoi nous ravitailler en eau. Là, un groupe d'anciens jouent aux boules, tapent le carton, ou... travaillent leur adresse avec un jeu qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la grenouille.

Le joueur

La boîte

Nous devons quitter le canal du côté de la Chapelle-aux-Fitzméens, mais nous faisons un peu de rab' avant de nous appercevoir qu'il faut faire demi-tour ! Il faut dire que le sentier à emprunter est très peu visible : il descent droit dans la boue avant de remonter au lieu dit de la Haye de Terre. Si c'était à refaire, je prendrais la route, la vraie... Mais bon. Nous rentrons vers Combourg par des petites routes puis par la D13, moins conviviale mais qui a le mérite d'atterir au pied du château. Après une pause shopping à Lidl (où on s'offre au passage quelques glaces !), retour à la maison par le chemin qu'on connaît bien. Tout juste le temps de dîner, et voilà, on remet Étienne au train pour un retour à Paris en pleine canicule dans la soirée !

Quelques chiffres en guise de conclusion :

  • J1 : 32,6 km en 2h (prévu : 31 km en 2h50, +160 / -260 m)
  • J2 : 49,25 km en 3h11 (prévu : 44,5 km en 4h, +230 / -190 m)
  • J3 : 66 km en 4h20 (prévu : 54 km en 4h, +560 / -586 m)
  • J4 : 68 km en 4h48 (prévu : 62 km en 4h40, +844 / -801 m)
  • J5 : 94 km en 6h28 (prévu : 83 km en 5h40, +985 / -1025 m)
  • J7 : 13 km en 1h (prévu : 14 km en 1h, +206 / -201 m) puis 55 km en 3h40 (prévu : 45 km en 3h10, +495 / -406 m)

TOTAL : 378 km