Journal de Bottes

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature (la suite).

jeudi 4 oct. 2018, 21:41

Victoire !...

Reprenons. Nous avons cassé la cheminée, les marches, le ciment et la chaux sur les murs, abattu le faux-plafond en placo, traité les poutres, dressé des murs en terre, chaulé, badigeonné, refait la plomberie et l'évacuation des eaux ménagères, placé des poutres sous les linteaux côté sud.

Depuis que nous avons ces poutres, nous pouvons nous concentrer sur la dernière étape : carreler. Depuis déjà plusieurs semaines nous avions abandonné complètement l'idée de casser la dalle béton de la cuisine - trop de travail, trop de gravats... Nous aurions aimé faire quelque chose de bien (une vraie dalle en chaux isolée du sol) voire même quelque chose de beau (nous avons rêvé de vrais carreaux de ciment... et même de tomettes), mais dans tous les cas c'était vraiment soit trop de travail, soit un non-sens (quel intérêt de poser un sol respirant comme les tomettes sur une dalle béton ?...).

Nous avons donc commencé par réagreer vite-fait le tour de la cuisine (le carrelage blanc allait jusqu'au bardage bois des murs : il manquait donc 5 cm jusqu'au nouveau mur). Puis nous avons fait une petite dalle en chaux au pied de chacune des portes - là où nous avions encore un peu de terre battue. Ça ne respirera pas plus que si nous l'avions faite en ciment vu ce qu'on projetait de mettre par dessus, mais nous ne pouvons pas raisonnablement mettre du béton quand on passe son temps à en retirer !

Enfin, nous avons carrelé. Comme nous n'étions plus à ça près côté respiration, nous avons choisi la facilité : des tomettes espagnoles qui n'ont rien de traditionnel, mais ont au moins une jolie couleur, posées avec une colle "easy flex" qui coûte les yeux de la tête mais qui permet aux moins experts comme nous d'avoir le temps de finir son "batch" sans que la colle ne sèche dans l'auge - environ 3 heures de temps. Au final, la colle nous a revenu plus cher que les tomettes ! Il faut dire que nous les avions trouvé sur LBC : nous avons été les récupérer dans la région d'Angers pour 200€ les 30 m2...

Nous avons procédé en 4 étapes : une grosse journée pour faire une zone d'environ 10 m2 côté pignon est, là où sera la Rizzoli, suivie d'une petite journée pour carreler le milieu de la pièce. Suite à quoi, celui qui a posé notre nouvelle cheminée nous a aidé à déplacer la Rizzoli à son emplacement final - n'oublions pas qu'elle fait 180 kg, et que sans la machine adéquate c'est un truc à y laissez son dos et celui de tous ses amis. Sans doute un peu pris par le temps, il n'a pas été des plus soigneux et deux tomettes y ont laissé des morceaux (mais faire et défaire, c'est toujours travaillé, non ?). N'empêche qu'on ne le remerciera jamais assez : la boisinière était enfin à sa place !

Rizzoli

Libérant aussi par la même occasion l'espace qu'elle occupait depuis presque 4 mois, et qu'on s'est empressés de carreler - il nous a fallu encore deux belles journées pour gérer toutes les découpes un peu compliquées des poteaux de bois et des murs pas bien droits... Mais enfin, le résultat est là : objectif atteint.

Nous sommes officiellement en pause pour ce qui est des travaux !... Pour la suite, rendez-vous au printemps prochain.

dimanche 23 sept. 2018, 21:41

C'est en forgeant...

Cette semaine nous sommes à Orléans. Sur les quais de la Loire, un festival original : "Quand les soudeurs étincellent", où une vingtaine d'artistes-soudeurs travaillent le temps d'un week-end à des sculptures qui seront mises en vente pour une association caritative.

Nous nous attardons au stand de David Palmont : sa forge japonnaise attise un brasier situé dans la bouche d'une tête de gorille en métal... Il travaille à l'ancienne et martèle des morceaux de métal qui deviendront les plumes d'un grand oiseau. Ça nous donne presque envie de nous mettre à la soudure...

la forge de David Palmont

vendredi 14 sept. 2018, 21:41

Corail : 2ème

Depuis qu'on a fini de casser le ciment, ça ne chôme toujours pas ! Après la casse, il faut reconstruire. Nous n'aimons pas la tournure que prend notre grand mur presqu'entièrement recouvert de terre-argile : il fendille et fissure un peu trop à notre goût. Il y a aussi quelques effets bosselés, il faut dire que dans les anfractuosités entre les pierres, il a fallu bourrer beaucoup de matière, et cela a mis du temps à sécher. Du coup on s'est décidés : on va chauler !

Nous avons trouvé une super chaux en pate - j'aurais aimé qu'elle soit italienne et même dolomitique, mais bon ! À Rennes, c'est déjà bien d'en avoir trouvé même si c'est en marque et fabrication françaises. Après avoir repris la fin du mur pour remettre un couche sur la partie la plus fine de l'enduit, et recouvert au passage la bauge qui était restée à nu, nous avons fait une première dilution en 1:1 avec de l'eau, et j'ai barbouillé le mur de chaux blanche. Waow ! Effet "propre" garanti.

Le lendemain, on a dilué à 1:2 et rajouté du pigment ocre : un oxyde de fer sans doute, dont on regrettera éternellement de ne pas avoir eu la composition exacte - au lieu de quoi, seulement une référence marketing... comme quoi, même les "éco-distributeurs d'éco-matériaux" ont encore du chemin à faire, entre autre vers plus de transparence et plus de produits "bruts".

Chaulage et couleur

Le jour d'après, nous terminons avec une dilution à 1:3 et un peu plus de pigments - moins il y a de chaux, plus on peut mettre de couleur même si plus on dilue, plus ça s'apparente à une patine plutôt qu'un enduit (si j'ai bien compris, les pigments tout comme la chaux sont des "fines", des particules qui entrent en compétition, en quelque sorte). Et voilà ! Le temps que ça sèche et que cela prenne sa couleur définitive... et nous nous sommes rendus compte que sans chercher particulièrement à atteindre ce but (le pigment sec en poudre était beaucoup plus foncé), nous avons à nouveau un mur peint avec la couleur emblématique de notre première application mobile : corail. Quasiment à l'hexa près ! On ne se refait pas...

jeudi 13 sept. 2018, 21:41

Béton-Bois

Depuis juin maintenant, nous avions deux étais pour soutenir les linteaux de la porte et de la fenêtre du sud... et tout l'été, nous avons cherché des solutions pour sortir de cette situation. Première proposition : des poteaux béton. Facile à faire, pas trop coûteux, mais... attendez ? Vous n'aviez pas remarqué qu'on passait notre temps à virer du ciment ? Cette option n'était juste pas possible.

Possibilité numéro deux : en profiter pour agrandir l'ouverture au sud. Certains voyaient les choses en grand : décaisser toute la terre devant la maison sur 80 cm de profondeur, et faire une baie vitrée énorme. D'autres nous ont proposé d'agrandir la fenêtre pour arriver à un format quasiment carré : 1,20 x 1,30 m. Compter 3000 € pour les travaux de maçonnerie, et débrouillez-vous pour faire faire une fenêtre sur-mesure. Et au passage : ils n'avaient pas d'idée de à quoi ça pourrait bien ressembler côté façade : des briques autour de la porte, plus de briques autour de la fenêtre ? La finition semblait problématique.

Finalement, c'est un maçon qui habite à 500 m de chez nous qui nous a proposé la solution que nous avons retenu : faire deux plots béton là où nous avions retrouvé la terre battue, et y placer deux poteaux en bois avec une pièce métalique réglable en hauteur, comme sous les préaux. Bon, ça c'était dans l'idée !

Dans les faits, il nous a fait une petite dalle béton. Comme c'était un tout petit chantier, il est venu un soir où il avait une grosse heure devant lui... et nous a conseillé d'attendre 2 jours pour poser les poutres. À partir de là c'était à nouveau à nous de jouer... Le lendemain, nous sommes partis à la chasse à la poutre. Chez Rahuel bois, ils n'avaient que du bois trop jeune, pas assez sec - ils nous ont conseillé de passer notre chemin. Chez Réseau Pro, ça avait l'air possible de découper des poutres trop longues / trop larges à la bonne dimension et de se les faire livrer depuis Saint Malo, mais sur le moment nous n'étions pas décidés... on a pris le devis pour information.

Nous avons ensuite poussé jusqu'à notre petit magasin de bricolage habituel pour acheter quelques bricoles, toujours en pleine réflexion. La pièce métalique semblait introuvable... Au moment de partir, nous étions déjà en train de sortir du parking, quand arrive le voisin menuisier qui doit venir arranger notre porte en octobre. Alors là ! L'intuition qu'il fallait absolument qu'on lui parle de nos histoires de poutre était tellement forte que je me suis garée à nouveau aussitôt... et qu'on a été le trouver directement à son camion.

Lui était zen, il revenait de vacances. Il n'avait pas encore repris le boulot - il lui restait encore quelques jours de congés. Il nous a rencardé sur une scierie du côté de Trans-la-Forêt, et puisqu'il avait du temps, proposé de faire le boulot puisqu'il était équipé pour scier d'aussi grosses poutres. Ah, ben pour une fois qu'un pro était partant pour bosser chez nous, et pas aux calandes grecques, on n'allait pas laisser passer l'occasion !

L'après-midi, on choisissait nos poutres. Le lendemain, elles étaient posées ! Après 3 mois d'incertitudes, le dossier "étais" s'est clos en 3 jours. Un vrai bonheur !

lundi 10 sept. 2018, 21:41

Xylo

Dernière ligne droite sur le ciment : nous en sommes aux derniers petits morceaux mal placés, qu'on fait tomber avant de dresser l'enduit terre-argile en dessous. Il faut dire que ces morceaux font jusqu'à 5 cm d'épaisseur, et que les décrocher à 2,30 m de haut ça fait une sacré chute au sol. Le carrelage blanc ne craint plus rien - nous avons décidé de le recouvrir... - mais ce serait bête d'endommager l'enduit du mur, alors il faut finir le haut avant de s'attaquer au bas.

Nous avons ainsi découvert chaque poutre de 5 cm supplémentaires au niveau de leur ancrage dans les murs : elles ont une couleur légèrement plus claire à cet endroit d'avoir été protégées de la suie. Elles reposent en général sur un morceau de bois, et non pas directement sur le mur. Et toutes semblaient fidèles à elles-mêmes, plutôt bien conservées et solides. Jusqu'à la dernière.

Celle-là, elle était tellement bouffée au niveau du mur qu'elle nous a fait des sueurs froides : nous avons été cherché un avis d'expert. Comme l'expert n'était pas vraiment inquiet, et qu'après tout, ça devait bien faire 50 ans que c'était comme ça, nous avons fini par en prendre notre parti, et de laisser cette poutre en l'état - en colmatant juste de-ci de-là. Pour finir de se rassurer, nous avons quand même acheté une saloperie de produit xylophage dont j'ai badigeonné toutes les poutres pendant le WE.

Pour éviter de respirer trop les effluves de ce produit mortifère, nous avons dormi en tente dans notre jardin deux soirs de suite... et découvert en pleine nuit un hérisson qui farfouillait l'herbe juste sous notre nez.

mardi 4 sept. 2018, 21:41

Kaolin

Comme le rendu du mur "Argilus" nous plaît, nous pensons maintenant en mettre sur les murs nord et sud, jusqu'à 1,20 m environ puis laisser le reste du mur en pierres apparentes. Cependant, on trouve que 25€ le sac d'argile de 25 kg, c'est un peu cher... surtout quand on paie le sable 7€ les 200 kg ! Alors à force de traîner sur les forums de crocro, nous avons trouvé une idée qui nous plaît : se fournir en Kaolin chez Point Vert. Kézako ? Le kaolin, c'est une argile blanche utilisée en complément alimentaire pour les animaux. À faible dose, c'est un pansement gastrique...

Nous, nous l'avons utilisée à raison d'un volume de kaolin pour 2 de sable et 0,5 de paillettes de chanvre - et nous voilà prêts pour enduire nos murs. La tambouille se prépare la veille (nous avons investi dans un mélangeur électrique, tout de même), pour laisser l'argile s'hydrater correctement, et le lendemain c'est patouille. L'odeur du kaolin est un peu différente, mais la texture est tout aussi agréable et ça fait la peau lisse !... C'est malgré tout assez long, et le chantier s'étale sur plusieurs jours, histoire de pas se creuver à la tâche.

Mur

Le kaolin donne une couleur gris foncé quand il est humide (un peu "peau d'éléphant") qui vire au gris clair en séchant. Le rendu est moins chaleureux que l'argile de finition de chez Argilus, mais c'est joli aussi, dans un autre style.

NDLR : avec le temps, nous avons malheureusement découvert qu'il n'est pas possible de s'en tenir à une monocouche contenant des paillettes de chanvre... et qu'il faudra ajouter une couche de finition. En effet, l'eau transite dans les murs (c'est bel et bien l'effet recherché : sortir l'humidité) et à sa sortie, chanvre + eau + air = moisi... Argh.

mardi 4 sept. 2018, 21:41

Accident

9h00 ce matin, bien installée dans le fauteuil "de la reine" et le mac' sur les genoux, je bosse tranquille quand BOUM, un grand bruit, une explosion ? en provenance des poubelles, à 100 m vers le sud. Et plus de connexion wifi. Quesako ? J'essaie de regarder par la fenêtre de toit, mais bon, avec la végétation... on ne voit rien. Il y a quelques mois, une surtension avait fait sauter presque tous les appareils électriques du hameau, alors on ne s'inquiète pas !

Ceci dit, plus d'internet, plus d'électricité : ce n'est pas une journée pour bosser sur ordi ! On descend, on sort... et voilà. Ce qu'on découvre : un master s'est encastré dans le transfo du bout de la route. Des pompiers volontaires en civil, sans doute là tout à fait par hasard, ralentissent les quelques voitures qui passent... et les pompiers arrivent dans le quart d'heure qui suit - plusieurs camions et la voiture du médecin. Suivi des gendarmes, du samu, d'Enedis, et de la DDE. Cette fois-ci, la circulation est coupée !

Accident

Le gars au volant du master était inconscient (c'est mieux pour lui vu ce qui lui restait d'espace "vital" dans l'habitacle...). Le problème : il fallait couper l'alimentation des 20 000 Wh, donc toute la zone, pour que les pompiers puissent intervenir en toute sécurité. Et ça, ça a pris du temps... Toutes les équipes attendaient, la frustration était palpable. La nôtre aussi ! Nous avons passé une matinée affreuse, les pensées entièrement tournées vers le pauvre gars du master et le ventre en vrac.

45 minutes après l'impact, les pompiers ont eu le feu vert : ils ont scié la portière en deux temps trois mouvements, et extrait le type sur une civière. Nous qui nous attendions à voir un hélico l'embarquer en urgence, que nenni... On nous a même dit que le camion ambulance avait fait un arrêt à Combourg pour une transfusion de sang avant de continuer sa route vers l'hôpital. Autant dire que la situation n'était pas favorable...

Restait donc le champ de bataille à déblayer. Le transfo penchait dangereusement, et il a fallu attendre le milieu de l'après-midi qu'une énorme grue louée pour l'occasion vienne retenir le transfo d'une chute violente pendant qu'Enedis coupait les câbles qui le reliaient aux autres potaux électriques, tendus au maximum de ce qu'ils pouvaient endurer. Puis une dépanneuse a tiré sur la camionette pour la désencastrer. Suite à quoi, le grutier a couché délicatement (ou peu s'en faut) le transfo à côté de la route.

Accident

Pour les pompiers encore présents pouvaient maintenant partir. Avant quoi ils ont tous sorti leur smartphone et pris des photos de la carcasse - il faut dire qu'elle était sacrément impressionnante... il ne restait rien de la transmission avant, le bloc moteur était au-dessus du siège conducteur (mais quelle place était-il donc resté pour les jambes ?...), et l'habitacle était défoncé jusqu'à l'arrière des sièges. Un vrai carnage. On apprendra plus tard qu'après avoir pratiqué de nombreuses opérations visant à réduire un nombre impressionnant de fractures, les médecins n'ont pas réussi à sortir cet homme du coma. RIP.

La DDE a pris le relais, et les peleteuses sont entrées en action. Le soir même, un générateur ronronnait dans le champ voisin, et nous alimentait à nouveau en électricité. Le lendemain soir, plus aucune trace de l'accident ni du transformateur... comme si rien n'avait jamais existé là. Ça nous a fait tout bizare.

Histoire de finir moins tristement, aujourd'hui j'ai croisé dans notre potager une araignée que je n'avais vu qu'une seule fois dans ma vie, et c'était en Italie (NDLR : depuis on a revu une autre juste à côté de la maison !). Vous saurez tout sur cette belle bestiole sur le post qui en parle : Calanchi.

Araignée

Elle a l'air redoutable !

dimanche 26 août 2018, 21:41

Argile

Alors voilà, nous avons un mur en pierre et bauge, et il est temps de le recouvrir - question de finition : la bauge en brut, c'est certes original mais quand même, ce n'est pas joli joli. Nous avons donc décidé (roulement de tambour) de le recouvrir... de terre. Hein ? De la terre sur de la terre ? Ben oui. Parce que la terre, c'est plus facile à manipuler que de la chaux (un brin corrosive, il faut mettre des gants), qu'elle prend plusieurs jours à sécher (ce qui veut dire qu'on peut prendre son temps pour fignoler) et qu'en plus une fois sèche, c'est quand même bien dur - sauf s'il s'agit d'une zone de passage et qu'on s'y frotte en permanence, ça va de soi.

Une fois qu'on a dit ça, ok, on fait comment ? Les puristes creusent dans le jardin, retirent la couche de terre végétale (environ 40 cm) puis tamisent ce qu'ils trouvent en dessous avant de le mettre à tremper (dans une grande baignoire à récupérer chez Emmaüs). Quel boulot ! Ça ne nous tentait pas mais alors pas, du tout ! L'alternative que nous avons trouvé : dans un magasin d'éco-construction proche de Rennes, nous avons trouvé de l'Argilus (couleur naturelle...) auquel nous avons ajouté du sable dans une proportion de 1 pour 3, et 1 de paillettes de chanvre. Pour trouver le ratio, nous avons fait quelques tests les jours précédents.

Terre en poubelle

Le 22 était le grand jour, et la veille nous avons préparé notre mixture dans 4 grandes poubelles noires : objectif, couvrir tout le mur dans la journée, et surtout ne pas avoir de reprise à faire. Jour J, au bout d'une heure j'étais experte : splash, balancer une poignée de terre à la main, zip, l'écraser au platoir, splash, zip, splash splash, zip, ...

Terre sur mur

Après quelques heures, j'étais déjà moins souriante : que d'aller-retours entre la poubelle et le murs ! Les jambes sont mises à mal, les bras commencent à souffrir, et à midi c'est à peine si nous en sommes à la cheminée : moins de la moitié ! Pause déj sur le pouce. Splash, zip, splish, zap, ... ça continue, la partie solin est compliquée, de grands trous entre les pierres sont à combler, et sur la pierre elle-même, la tenue n'est pas évidente... splish, splosh, on ramasse au sol ce qui n'a pas voulu tenir du premier coup, splash, zip, on écrase tout contre le mur, suivant !

Platoir inox

Fin de journée (et en août elles sont encore longues...) et fin de la poubelle : nous n'arriverons pas à couvrir toute la bauge vers le nord. On étire, on étale, il y a bien plus de sable que d'argile, je force comme un boeuf pour accrocher tout ça, on fait plus fin, mais rien n'y fait : il reste un bout. Bon, on avisera... finalement, on gardera comme ça pour l'instant.

Quelques jours après, voilà ce que ça donne... une couleur chaude, un petit côté hacienda. Malgré les petites fissures qui commencent à poindre, on le garderait bien comme ça, ce mur...

Détail du mur

Et dehors ? Dehors, c'est atelier terre aussi ! Mais avec de la terre, de la vraie : celle qu'on avait fait tomber du fournil. Petit à petit, on lui remet de la terre et on augmente la taille du tumulus. Mais après tout "dans la vie, tout n'est que patience"... Sans doute le fournil prend-t-il son mal en patience... nous qui pensions l'avoir fini pour fin juin !... Malheureusement pour lui, d'autres travaux lui ont sapé la priorité.

Fournil

PS : les photos sont d'Antoine.

samedi 25 août 2018, 21:41

Rhubs

Nos rhubarbes se portent mieux que l'année dernière, mais ce n'est pas la grande joie non plus. Malgré nos 5 pieds, nous avons peiné pour ramassé de quoi faire une tarte... nous qui en sommes si gourmands !

Pignon est Cuisine

jeudi 16 août 2018, 21:41

Pierre et terre

Petit à petit, nous nous débarassons du ciment et de la chaux sur les murs de la cuisine : c'est long et fastidieux, surtout en hauteur. Les meubles jouent au tétris, y compris le double évier qu'on a déplacé un nombre incalculable de fois - couper l'eau, dévisser, piquer, replacer, ... On en a eu tellement marre qu'un soir il n'a pas retrouvé sa place et on s'est contentés du robinet d'eau à l'extérieur pour cuisiner fissa et se laver les dents le soir.

Vu qu'on a dézingué le plan de travail premier prix qui faisait toute la longueur du mur, il nous fallait trouver une alternative déplaçable, ne serait-ce qu'en temporaire : le temps des travaux. Nous avons chiné sur LBC un bahut ancien... et l'avons trouvé à St Malo. La vendeuse quittait son énorme maison située dans les quartiers richons près des plages, pour réemménager dans plus petit : elle se débarassait à regret du premier meuble qu'elle avait acheté dans sa vie, quand elle était une toute jeune étudiante... bien contente quand même qu'il finisse chez quelqu'un, elle nous l'a laissé à un prix imbattable : 30€. Je crois qu'on l'aime autant qu'elle ! Il a gagné son statut de solution pérenne. :)

Pignon est Cuisine

Alors voilà enfin le mur de la cuisine tel qu'il est en vrai ! Un solin en pierre assez élevé du fait que la maison soit semi-enterrée, puis de la bauge, et enfin un agrandissement en pierre. Et bien sûr, l'arrivée de notre nouvelle cheminée qui ne débouche pour l'instant sur rien...

Mais au fait ? Depuis qu'on a fait tomber le faux plafond, on voit la tuyauterie de la douche. Et banco : elle tombe juste au-dessus de l'emplacement de la Rizzoli. Aucune chance qu'on laisse les choses en l'état. Opération dézingage de la salle de bain programmée. Dehors, la douche qui couine quand on marche à l'étage ! Assortie d'un peu de plomberie : exit les tuyaux PER, ils seront remplacés par du cuivre. Exit aussi le ballon d'eau chaude, nous ne voulons pas d'une résistance pour chauffer l'eau - ce mini machin de 50 litres nous pompe 1 kWh par jour en été, et plus en hiver. Et bien sûr, tant qu'à faire : au revoir, le tuyau d'évacuation de l'étage qui fait un zig zag en plein milieu du mur...

Vraiment, nous en sommes arrivés à croire que les faux-plafonds et les faux-murs cachent vraiment de la belle m@#%e : inutile de se fatiguer à faire propre, c'est caché. Nous avons décidé de prendre le contre-pied de cette tendance et de rendre tout visible. Évacuations, arrivées d'eau, électricité, boitiers. Chez nous, le roi sera nu !