Journal de Bottes

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature (la suite).

jeudi 9 mai 2024, 21:12

B2B - de Brest à Brest

Nous avions commencé à préparer un tour vélo au départ de Châteaulin, sans date de départ fixée. Le plan était simple : rentrer dans les terres vers Carhaix (un premier jour à plat, pour se faire les jambes), monter vers Morlaix (un petit dénivelé, mais tout en ancienne voie ferrée : du gâteau ?), et enfin boucler par la côte plein ouest : Roscoff, Brignogan, Ploudalmézeau, Portsall, Le Conquet, Brest, et retour. C'est le dernier jour qui devait nous en mettre plein les jambes, car la liaison Brest-Châteaulin n'est pas tracée et dans le coin, ça grimpe.

Et voilà qu'une frangine vient à passer par Brest, où elle fait une soirée-étape avant d'aller à Ouessant. Eh bien ! C'est l'occasion. Rapide re-plannification des étapes, changement du sens du parcours, soirée anciens élèves d'école organisée pour la fin de tour, et c'est parti !

Jeudi. Nous partons en plein milieu du viaduc de l'Ascension, les routes sont vides. Quelques heures de route, avec un arrêt à un Lidl en chemin pour quelques dernières courses, et nous arrivons rapidement au camping de la plage de Portez, à Locmaria-Plouzané. Tellement rapidement que les gérants du camping sont en pause midi. Nous allons donc prendre un peu le soleil sur la plage en contre-bas, puis revenons planter la tente. Le soleil est resplendissant, la plage a son petit succès et nous sommes bien tentés de rejoindre les baigneurs... par contre, pour nous ce sera une demi-baignade, car l'eau est décidément trop froide ! Après une douche rapide, nous continuons par une balade le long de la côte, pas tellement plus loin que jusqu'à la plage suivante : la plage de Porsmilin.

Il est bientôt l'heure de rejoindre Brest : nous entrons par Recouvrance. Nous y croisons une manifestation d'antifas suivie par plus de CRS que de gars qui défilent. Nous avons même le temps d'assister, en moins de 1 min de présence, juste le temps d'attendre qu'un feu passe au vert, à un gazage en règle de plusieurs gars à la lacrymo... Bref, je m'aprête maintenant à tourner du côté du parking du Château à la recherche d'une place. En fait, ce ne sont pas les places qui manquent - les Brestois sont certainement tous à la plage ! Alors que je me gare, le téléphone annonce qu'il a reçu un message de la frangine. En fait, je n'ai même pas le temps de finir la manoeuvre qu'on les voit tous les deux, elle et son mari, arrivant droit sur notre voiture, aussi épatés que nous qu'on se retrouve sans avoir à se chercher !

Le temps est ici aussi au grand soleil, mais avec ce genre de petit vent traître qui permet d'oublier que le soleil tape - le piège parfait à coups de soleil. Petite balade vers le port...

Le port

Retour vers le pont de Recouvrance, et de là jaillit l'idée d'aller voir les Capucins, un ancien bâtiment industriel qui appartenait à la Marine et qui a été transformé en tiers lieu. Il est bientôt 19h, on prend les tickets pour prendre le téléphérique. Des tickets qui ne veulent rien savoir et ne se valident pas, mais cela ne nous empêche pas de passer... Et c'est vrai que ça valait le détour.

Les Capucins

On zone un peu, puis retour toujours en téléphérique vers le quartier de Siam. Il est 20 heures passé, il faut maintenant penser à manger. Nous tombons rapidement d'accord sur une crêperie, le problème c'est qu'il n'y en a aucune, et que la seule qu'on trouve est (ridiculement petite et) complète. Nous bouclons une deuxième fois dans le centre de Brest, et choisissons finalement de manger anatolien - une cuisine qui, je crois, ne nous a pas convaincus. En ressortant, il fait toujours jour dans cette ville très à l'ouest... et nous avons encore le temps d'admirer le coucher de soleil derrière le pont de Recouvrance.

Recouvrance

Il est temps de rentrer au camping - cette fois-ci il fait bel et bien nuit. Devant la grille fermée, on n'y voit pas grand chose, c'est plus difficile pour saisir le code. Cependant d'autres arrivants tardifs sont en train de forcer les gérants à leur ouvrir grand le portail malgré le couvre-feu, pour pouvoir dormir à leur emplacement avec leur camper... Les gérants cèdent. Nous en profitons pour passer - à pied, évidemment - sans avoir à saisir le code.

> Téléphérique A/R x2 4,40 € 
> Resto anatolien à Brest 40,00 € 
> Camping de la plage de Portez 17,00 €
mardi 4 juil. 2023, 19:12

Quib'6 - bouclage de la boucle

Mardi. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier nous avions chaud, et nous prenions le soleil en fin de journée, nous avions même mangé une glace. Ce matin, il pleut ! Même si nous n'avons pas pris notre Hubba neuve (oui, nous avons racheté la même tente...) mais préféré prendre celle au revêtement déjà usé par le soleil... nous ne bougeons pas : restons couchés le plus longtemps possible, au moins là on est au sec et on a chaud, inutile de se lever trop tôt. Attends ! Hey, mais elle prend la pluie, là, Hubba !

Branle bas de combat. Il va falloir quand même se lever ! Heureusement, même par temps de pluie nous sommes rôdés : empaquetage 100 % à l'abri de la tente, quand on sort il ne reste plus qu'à poser les saccoches sur les vélos et plier Hubba. Un voisin néerlandais, qui sait certainement ce que c'est que de faire du vélo sous la pluie, prend la peine de venir nous rassurer : les prévisions météo annoncent la fin de la pluie pour bientôt.

Et le pire, c'est qu'il a raison ! À peine la tente pliée, rangée, fixée sur mon porte bagage, que la pluie devient plus fine et légère, et nous partons non pas sous des trombes d'eau, mais sous une pluie très éparse, qui ne demande qu'à s'arrêter. Comme quoi, il ne fallait effectivement pas faire de zèle ce matin !

Tout le tronçon jusqu'à Josselin (et même jusqu'à Malestroit, en fait) nous est déjà connu, et il y a comme un air de déjà vu - sauf que nous sommes en Kway, et ça, c'est pas très agréable, de faire du vélo en Kway. Du côté de Montertelot, nous espérons trouver un commerce histoire de manger au moins du pain ce midi, mais il n'y a qu'un distributeur automatique de pain, et une femme plantée devant. Elle peste contre la machine qui lui a avalé sa pièce de 2 euros sans lui donner ni pain ni monnaie.

Malgré tout, j'ai bon espoir : je me souviens que pas bien loin il y a une petite ville, le Roc-Saint-André, qui pourrait bien nous offrir ce qu'on cherche. Il est midi passé : on met le turbo ! On abat du kilomètre, mais juste avant d'arriver au bled, voici que le vélo d'Antoine déraille - kr kr kr allez, voilà, c'est réglé, en selle ! On traverse l'Oust sur le pont qui fait changer de rive à la voie verte, et amène de ce fait au Roc. Et là, nous trouvons notre Graal en moins de 50 mètres : une boulangerie bien achalandée, un peu chicos, et encore ouverte !

Et en plus, un panneau indique qu'ils ne servent pas les clients qui sont au téléphone : ils ne souhaitent pas déranger leur conversation. Ah ! Il doit y avoir un paquet de cons dans le coin. J'entre : 4 employées, uniquement là pour moi, le luxe ! Tous les gâteaux sont appétissants, ce sera donc pain et pâtisseries ! Qui se révèleront effectivement très bonnes. Car biensûr on déguste tout cela sans attendre, sur une table le long du canal située à quelques centaines de mètres de là.

Le temps est toujours gris, un coup du vent, un coup de la pluie, mais on survit, et en fait on n'a pas envie de s'attarder trop. Malgré la fatigue, on donne un gros coup de pédale, et bim, on passe Malestroit, hop hop hop, on appuit, et finalement nous voici à St-Martin-sur-Oust : nous ne sommes plus très loin, et voilà Partner qui nous a attendu bien sagement ! À peine le temps de délester les vélos de leur chargement, et de les charger eux-même dans Partner que la pluie se met à tomber à seaux ! Ouf, juste à temps, nous sommes au sec. C'est pas mal un Partner quand même. Il ne lui manque que des pédales !...

70 km en 4h28
154 m de dénivelés positifs

Total parcouru : 417 km

lundi 3 juil. 2023, 19:12

Quib'5 - étape de Rohan

Lundi. Aujourd'hui non seulement la journée prévue n'est pas longue, mais en plus elle est 100 % le long des canaux, donc facile à rouler. Nous quittons sans se presser le camping, et petit déjeunons à la première écluse venue. Le soleil semble décidé à briller, ça nous change et franchement ça fait plaisir !

Écluse

Écluse

Les km s'enchaînent ensuite, et se ressemblent, sans que ce soit déplaisant, car le cadre est plutôt beau pour un canal : les abords sont vallonnés, couverts d'arbres, et la lumière est belle. Juste avant St Nicolas des Eaux, une chapelle sur l'autre rive illustre brillamment le côté un peu féérique de l'endroit.

Chapelle

St Nicolas justement, se présente à nous essentiellement comme une base de loisirs, et puisque qu'elle propose des tables, nous y prenons une pause. La route reprend, et suit les sillons du canal qui n'a ici rien de linéaire. Le ciel est chargé de nuages menaçant mais se maintient, avant de virer définitivement aujourd'hui au beau et chaud. À la densification et la mochisation, se reconnaît l'approche d'une ville : nous voici à Pontivy. Nous connaissons et reconnaissons les lieux : direction le Super U du centre ville, et même je sais exactement quoi y acheter : des saucissons sans nitrites de la charcuterie des druides, découverts ici même lors de notre précédent voyage.

Panneau

À la sortie de Pontivy, nous avisons un banc loin du bruit des voitures pour y prendre notre déjeuner, mais il n'est pas situé assez loin de la civilisation et des clébards et de leurs propriétaires : c'est en fait un véritable crottoir et ça pue la merde. On détale en vitesse, et on ajoute quelques km pour s'assurer que le banc avec vue sur l'écluse qu'on vient de choisir est assez distante pour ne pas être fréquentée par ces emmerdeurs.

Les étangs Roz

Plus tard et plus loin dans l'après-midi, nous atteignons un lieu insolite du canal : les étangs du Roz, une succession de bassins qui alimentent le canal en eau, tous munis d'une écluse en entrée et en sortie. Quelques km plus loin, et nous croisons la rigole d'Hilvern, qui alimentait le canal en eau. D'ailleurs à partir de là, rebelotte : succession d'étangs, mais dans l'autre sens de la pente - tout à l'heure ça montait, maintenant, on descend !

Rohan

Nous avons bien roulé, et après avoir passé le tout petit port de St Samson, nous atteignons celui beaucoup plus important de Rohan - notre destination pour aujourd'hui, bien qu'il ne soit même pas trois heures. L'accueil du camping n'est pas encore ouvert, mais nous sommes invités à nous installer où ça nous chante. Régularisation de la situation réalisée, nous faisons quelques courses et même un peu de tourisme - allez, disons une promenade.

Après la douche, nous dînons dans le parc situé juste en face du camping, de l'autre côté du canal. Cette petite ville est décidément un bon choix d'étape.

64 km en 4h12
370 m de dénivelé positif

dimanche 2 juil. 2023, 19:12

Quib'4 - les canaux de Baud

Dimanche. Après un samedi entre amis, balades, repas, et même jeux de cartes, nous voici à nouveau sur la route. Le soleil, après de belles apparitions la veille (ce qui nous a presque valu des coups de soleil), s'est à nouveau caché derrière les nuages. Le chemin pour quitter Quiberon nous est désormais familier (la seule chose qui nous surprend est le nombre de vélos qu'on croise, tous ces gens qui viennent passer leur dimanche sur la presqu'île), et même celui qui nous ramène à Erdeven. Histoire de ne pas prendre de risques, nous y faisons quelques courses, car dans quelques heures, vu que nous sommes dimanche, tout sera fermé.

Le tracé nous balade ensuite dans la campagne et ses routes tranquilles - surtout un dimanche. La ville se resserre et s'enlaidit du côté de Pont-Lorois où nous traversons la rivière d'Etel - et comme toute traversée à vélo, c'est toujours un peu l'aventure, surtout en fonction des infrastructures, selon qu'elles ont été plus ou moins bien adaptées au vélo. Ici c'est pas trop mal, ça passe !

L'heure de la pause déj approche, et bien qu'ait passé quelques bancs avec vue, nous n'avons pas pensé à nous arrêter. La carto embarquée nous permet de repérer un site prometteur : une petite église (chapelle ?) perdue dans la campagne, pas trop loin de notre route, et où une table est signalée. Adjugé ! Nous déjeunons donc à la Chapelle Saint-Cornély.

Après manger, il fait toujours aussi moche, presque froid même, et nous parcourons la grosse dizaine de km qui nous sépare de Hénnebon avec un peu de difficulté malgré une campagne plutôt jolie - les côtes y sont sans doute pour quelque chose, le temps et le moral aussi ! À Hénnebont, nous visitons un peu le centre - l'intérieur de la basilique ND du Paradis (!) et une simple vue sur la tour Nicolas. Une pause près du canal que nous venons de rejoindre, puis c'est parti à un bon rythme : nous finirons la journée sur cette piste presque plate qu'est le chemin de halage.

Les km s'enchaînent assez rapidement, sur notre chemin des écluses, quelques usines endormies (d'anciennes minoteries ?), et même des plantations de thé (surprenant !). De loin en loin, surtout aux abords des villes et villages, quelques promeneurs du dimanche que nous essayons de ne pas effrayer en ralentissant et en sonnant à leur approche. Vers la fin de notre parcours du jour, à l'écluse de Minazen, nous prenons une pause inoppinée : un bar en plein air rassemble une foule bigarée, qui écoute plus ou moins un trio aux sonorités rasta-rock (si tant est que ce style musical existe). Les chansons sont engagées, les gars se débrouillent plutôt bien, mais comme d'habitude c'est la sonorisation qui pêche et finit par faire mal aux oreilles (tu joues fort...).

Plus que quelques km et nous voici dans un des camping les plus paumés du monde : celui de Pont-Augan. Excellent ! Situé le long du canal, pas un bruit de voiture, plusieurs cyclo-randonneurs déjà installés, un bloc sanitaire correct (même si quelques degrés n'auraient pas manqué à l'eau chaude...), c'est quasiment idéal (NDLR : on ne trouvera plus calme qu'en Charente, au Camping de Magnerit, à Aunac).

Installation, douche, repas, promenade, discussions, ... de quoi faire une bonne soirée malgré le temps maussade.

74 km en 4h28
360 m de dénivelé positif

vendredi 30 juin 2023, 19:12

Quib'3 - St Pierre de Quiberon

Vendredi. Temps maussade ce matin. Nous mettons les voiles sans se presser pour aller petit déjeuner face à la mer, qui est à nouveau basse, voire encore plus basse.

la baie à marée basse

Le premier patelin qu'on traverse est Baden, mais il ne me laisse pas de grands souvenirs à part peut-être des travaux dans le centre ? Bref, on passe. Quelques minutes de voies secondaires, et nous voici réduits à longer une départementale sur une piste cyclable qui lui est accolée. Une voie "rapide" donc, où l'on se fait doubler par une trottinette électrique. Tout ça nous amène au Bono où on traverse la rivière éponyme sur un vieux pont suspendu, c'est coquet malgré le ciel gris.

Le pont du Bono

La piste cyclo rapide reprend, signe qu'on s'approche d'une agglomération... voilà, on passe sous la N165 et nous voici dans les abords de Auray. Moment que le ciel attendait pour ouvrir les vannes. Nos velléités de visiter cette ville charmante se trouvent saucées : nous passons une bonne heure si ce n'est pas plus à Auray, oui, mais essentiellement à attendre que la pluie s'arrête ou au moins fasse mine de ralentir ! Quand c'est enfin le cas, nous n'avons plus le coeur à visiter : ce sera pour une prochaine fois. Nous avisons le premier Carrouf venu et faisons quelques courses... le temps de revenir avec quelques victuailles en main, je découvre qu'un vigile essaie de nous dégager, nous et nos vélos. Antoine est déjà en train de lui casser les pieds avec des répliques imparables, je viens juste achever de dépiter le gars : eh oui, nous sommes clients. Il n'insiste pas, et nous non plus puisque nous n'avons plus rien à faire là.

Après un bout de boulevard, nous voici enfin sortis de la ville. La pluie est en pause mais le ciel n'est pas plus clair pour autant. Ce n'est qu'après avoir pédalé une bonne dizaine de kilomètres qu'on trouve notre Graal : juste en sortie de Ploermel, un petit parc de loisirs équipé de tables et accessoirement de jeux pour enfants. Dans ce grand espace naturel, une seule autre personne : une femme qui fait jouer ses deux chiens dans la pièce d'eau. L'endroit rêvé pour déjeuner !

Après quelques km dans la campagne, nous voici - et sous la pluie ! - à nouveau en train de longer une départementale. Le fait que la piste soit protégée (encore heureux) ne change pas grand chose : c'est chiant et moche. Après 5 km de ça, une pause à Erdeven est nécessaire. Le tracé ensuite passe essentiellement par le réseau secondaire, si ce n'est qu'on sent ici l'influence balnéaire - jusque dans sa version dégriffée : des rues entières de mobiles homes privés...

Penthièvre

Nous voici en terres connues : nous entrons sur la presqu'île de Quiberon. Nous prenons notre temps, car la non-visite d'Auray nous a mis en avance. À seulement un an d'intervalle, quelques petites choses ont changé, le revêtement s'est parfois amélioré, la piste qui était en chantier est terminée... par contre les paysages sont à l'identique, et toujours aussi beaux.

Cette année, nous avons enfin réussi à nous synchroniser : nous passons la soirée, et même le lendemain samedi, chez des amis. Et ça, c'est la meilleure partie de la boucle !

St Pierre de Quib'

48 km prévus qui deviennent 65 km en 5h
200 m de dénivelé positif

jeudi 29 juin 2023, 19:12

Quib'2 - via Vannes jusqu'à Larmor-Baden

Jeudi. La voisine vélo-randonneuse a beau être en voiture aujourd'hui, elle a déjà mis les voiles. Nous sommes moins sérieux et moins pressés... on prend même le petit déjeuner sur une des tables du camping - au cas où. C'est parti ! Le temps est gris, la marée basse, et le barrage un tantinet tristounet.

Arzal

Le tracé nous fait remonter vers Arzal puis bifurquer plein ouest, on sent qu'aujourd'hui il va y avoir quelques côtes sur notre chemin. Pour l'instant, on traverse un peu « nowhereland » avec beaucoup de campagne, quelques fermes qui puent la merde (du cochon sans doute) même si près de la mer, et parfois quelques ilots de coqueterie, comme des maisons à toit de chaume ou de vieux fournils - dont le bâti diffère du nôtre : ici, on se contente d'une simple voûte avec un tumulus.

Fournil

Du côté de Billiers, nous prenons une première pause brownie (l'énergie des randonneurs musculaires...) dans une zone dédiée au sport, mais uniquement pour les jeunes. Et zut, pourquoi faut-il avoir moins de 14 ans pour jouer ? Bref. Petit tour par Muzillac, où une voiture nous double alors que visiblement il n'y a pas la place, et de manière très prévisible me fait une queue de poisson pour éviter de percuter la voiture face à elle.

Marais

À partir de là, une véloroute en site propre a été aménagée, et vu l'incident (l'accident ?) qui vient d'être évité, c'est pas plus mal. La voie sécurisée dépasse Ambon, et débouche dans un marais (plutôt sec en ce moment) où visiblement la piste se pratique une bonne partie de l'année en mode boueux. Pour pallier aux irrégularités ou plutôt aux troux béants de la route, des copeaux de bois ont été copieusement déversés. Solution tout à fait inhabituelle et j'aurais même dis étrange... d'ailleurs à la sortie du passage, des VTTistes qui viennent d'arriver nous demandent si nous avons trouvé la chose praticable. CQFD ?

Encore un peu de campagne, cette fois-ci sur route, et parfois à proximité de champs de pommiers... garnis de tuyaux d'arrosage ! Surzur est atteint et dépassé sans s'arrêter, et après quelques km nous reconnaissons une autre zone déjà traversée dans le passé : la littorale qui passe par St Armel. Cette année nous bifurquons en direction du « passage », c'est-à-dire là où nous allons pouvoir traverser vers Vannes. En attendant, c'est l'heure de déjeuner, et nous nous installons sur une aire de pique nique déjà prise d'assault par deux ou trois bataillons de caristes qui se connaissent. L'occasion bien involontaire de faire un peu de sociologie !

Après quoi nous allons attendre le passeur (la passeuse, en fait) au passage. Une dizaine de personnes toutes équipées d'un vélo attendent avec nous que la navette reprenne du service après la pause déj. Au moment de charger, deux gars font le forcing et passent devant un groupe de vieux. Deux cons ou deux petits malins qui ont eux aussi attendu, mais juste en étant mieux installés (c'est-à-dire au café un peu plus loin) ? Va savoir...

Le Passage de Saint Armel

La traversée est brève. De retour sur le plancher des vaches, le tracé suit un temps le golfe puis s'enfonce vers Vannes - tout de suite c'est moins mignon. Une zone d'activité, un tunnel pour passer l'estuaire de la rivière, le trafic, tout cela ne donne pas envie d'en savoir plus de Vannes, en tout cas pas cette fois-ci. D'autant plus que le soleil est de sortie, et il ne faut pas attendre longtemps pour que ça chauffe ! Nous poursuivons sans chercher à rejoindre le centre. En sortie de ville, notre tracé semble marqué pour un marathon, ou une course, disons. Effectivement, nous avons emprunté sur quelques centaines de mètres, un tronçon de l'ultra-trail marin qui fait... 185 km ! Pas pour moi, merci !

Au niveau d'Arradon il fait tellement chaud que c'est trop tentant de s'offrir une pause glacée après les courses dans la grande surface locale. On descend déguster nos glaces aux fruits au plus près de la mer, à la cale de Kerbilouet.

Ensuite, le tracé nous fait traverser quelques sites agréables comme le Moustoir ou Penmern, estuaire, petite église, ... on joue un peu aux touristes. L'église est orignale, le plafond peint en bleu avec des petites étoiles... mais ? Tiens, ils ont mis un oeil de Dieu qui fait un peu franc-maçon. Mais que fait Jésus dans les airs ? Il est en jet pack ou quoi ?!

Jesus en Jet Pack ?!

Assez rapidement nous arrivons au camping qui n'est plus bien loin. Les tarifs arrachent un peu, mais dans le coin on n'a pas le choix, ils ont tous une piscine. Le temps de planter, et nous allons voir à pattes si la mer toute proche est baignable. Niet ! Elle est déjà trop basse... allez finalement c'est pas une si mauvaise idée d'avoir une piscine dans le camping ! Par contre le vent qui souffle assez fort ce soir finit de nous rafraîchir : vite, une douche chaude.

Après quoi, c'est pique nique sur la plage, face à la baie et la mer qui descend toujours plus.

74 km en 5h18
350 m de dénivelé positif

mercredi 28 juin 2023, 19:12

Quib'1 - Départ vers Arzal

Mercredi. Après être revenus du Cotentin (par lequel nous n'aurions pas du commencer : cela devait être le tour n°2 de l'année !) avec des jambes de feu, nous avions prévu de repartir. Mais divers reports de calendrier puis l'accueil successif de deux copines, ont été décalé les dates : on part donc fin juin. Après toutes ces belles journées de soleil et de chaleur estivale de ces derniers jours, nous avions un peu peur de crever de chaud sur nos vélos... mais finalement la météo a fait un virage à 180°, et c'est sous un ciel très gris que nous sommes repartis.

Malgré tout, le circuit avait été conçu et calculé (aux petits oignons brouter.de et cycle.travel) pour ne pas rouler trop longtemps dans des conditions estivales. La version a même été « écourtée » par rapport au projet initial qui prévoyait de partir de chez nous (et accessoirement de s'arrêter près de Bruz ; petite ville qui ces temps-ci fait l'actualité à cause de l'annonce de l'ouverture prochaine d'un centre accueillant des SDF venus de Paris, un projet ficelé et imposé par la préfecture de Rennes dans un bel esprit « opération nettoyage » pour les JO 2024).

Bref, le temps de se préparer, de charger Partner avec les vélos et de faire 1h30 de route, et nous étions garés à St Martin s/Oust un peu après midi. Rebelotte : déchargement de Partner, chargement des vélos, rabattage des rétros, et clac - fermeture centralisée des portes. Partner restera une semaine en voiture ventouse sur un petit parking près du cimetière.

Le canal est juste à côté : en moins de trois minutes nous entamons pour de bon notre petit périple sur une piste très roulante et quasi plate. Le temps est lourd et gris, presque menaçant, mais semble tenir pour l'instant si on fait abstraction de quelques gouttes. Vu l'heure, le premier banc bien placé sous l'ombre des arbres fait l'affaire pour un déjeuner sur le pouce.

Rapidement, nous reconnaissons les lieux car nous arrivons sur un tracé connu, que nous avons parcouru à pied il y a plusieurs années : les alentours de Redon (un projet d'itinérance à pied qui nous a convaincu des avantages du vélo !). Nous traversons la ville - avec comme d'habitude, quelques sueurs froides au vu des camions et de la circulation - et revenons en zone sûre : la suite de l'eurovélo 1, qui continue à longer le canal de Nantes à Brest.

C'est alors que nous bifurquons plein ouest pour suivre la Vilaine plutôt que le canal. Le tracé oscile alors entre routes gravillonnées entre les champs (« - Graveeeel ! ») et des routes bitumées secondaires, avec des dénivelés assez sérieux pour user un peu les jambes, et de loin en loin une vue sur la rivière.

Vers la fin du parcours, nous découvrons une jolie petite ville portuaire, la Roche-Bernard, qui vaut sacrément la balade. La dernière dizaine de km fait tirer un peu les jambes, il faut dire qu'on vient de faire en un après-midi ce que j'avais prévu pour toute une journée - mais où avais-je la tête quand j'ai oublié le temps de transfert entre chez nous et le point de départ du jour ?!

Le camping est situé en surplomb de la Vilaine, avec vaguement une vue vers le port d'Arzal. Les emplacements sont spacieux, les sanitaires plus que corrects, et bonus, au moins deux tables couvertes permettent d'abriter le vélo-randonneur... d'ailleurs, une autre vélo-randonneuse dort ce soir à quelques emplacements de nous, mais elle vient tout juste de terminer son grand tour de Bretagne, et repars demain vers les landes avec sa voiture.

Pour finir la soirée, nous descendons jusqu'à la rivière par un large sentier de randonnée.

70 km en 4h30
380 m de dénivelés positifs

lundi 8 mai 2023, 19:12

Cot'11 - Retour chez nous

Lundi férié. Nous voici à la dernière journée, et finalement la plus éprouvante de toutes : pas tant par son kilométrage (malgré tout élevé : 90 km), mais surtout par les conditions météo qui ne cessent de se déteriorer. Car ce matin, une fois la tente pliée et rangée, nous n'avons même pas eu le temps de grignotter que la pluie a commencé à tomber... et ne s'est plus arrêtée de la matinée. Heureusement, le tracé était particulièrement protégé : partis de Mortain plein sud, nous avons rejoint très rapidement une autre ancienne voie ferrée, la V40. Elle nous a ramenés sous la pluie jusqu'à Pontaubault - et là, la boucle était bouclée.

Estuaire de la Sélune

C'est là aussi que la pluie s'est arrêtée... enfin ! Nous étions complètement transis. Nous avons poussé jusqu'au Mont Saint Michel pour manger notre déjeuner face à lui, assis sur les marches du pont-barrage sur le Couesnon. Après avoir rejoint Pontorson, nous avons innové en suivant d'abord la départementale plein ouest pour rejoindre Pleines-Fougères. Après avoir dépassé une zone commerciale, la trace est devenue plus engageante, en passant sur un réseau moins important et moins emprunté.

Le Mont

Les 15 derniers kilomètres ont cependant été particulièrement durs, même à l'approche des terres connues - à partir de la Guitonnais, près de Landal. Les retours sont toujours l'occasion de se laisser surprendre par ce qui a poussé (ou pas) dans le jardin... et là, assurément, l'herbe avait explosé partout ! Alors que nous étions partis à peine 12 jours plus tôt, laissant un jardin entretenu quasiment au cordeau. Sans surprise, nos voisins nous ont donné la solution au problème : ici, il n'avait fait que pleuvoir pendant 11 jours. Finalement, c'était très bien, le Cotentin !... :)

89 km en 5h51
300 m dénivelé positif

Total parcouru : 798 km

dimanche 7 mai 2023, 19:12

Cot'10 - Mortain

Dimanche. Le temps est toujours gris et un peu venteux, quoi que ? peut-être un peu moins. Nous quittons le camping magique et suivons dès le début une route gravel qui le longe, et se transforme rapidement en... un chemin de boue. Malheur ! Il aurait sans doute faire demi-tour, mais nous avons persisté, pensant que le passage ne serait pas bien long. Pari perdu, nous avons perdu beaucoup de temps et d'énergie pour traverser quelques centaines de mètres transformés en gadoue bien collante par les averses de la veille.

Viaduc

Bref, rejoindre la départementale est un vrai soulagement... Quelques kilomètres plus loin, nous traversons la Souleuvre, autrefois enjambée par un viaduc ferroviaire désaffecté - et pour cause : la voie ferrée a été endommagée pendant la WWII, et le tablier du pont n'existe carrément plus, il a été déposé en 1970. L'endroit a été reconverti en parc de loisirs, et le dernier pilier en départ pour saut à l'élastique et autres attractions de grand frisson. Arriver dans cet environnement en vélo-rando un dimanche est une expérience étrange : on se sent quelque peu décalé !

Après une grosse descente vers le fond de ce val, puis la remontée (pied à terre, faut pas pousser... enfin, si, mais le vélo) nous reprenons la route et bientôt (à partir de la Graverie où nous faisons quelques courses à l'épicerie)... la véloroute ! Eh oui, qui dit ligne ferroviaire désaffectée dit aussi véloroute en pente douce. C'est ainsi que l'arrivée sur Vire est très acceptable pour les jambes - d'ailleurs, un papi à vélo nous fait la conversation tout du long.

Le contournement de la ville un dimanche est assez tristoune, on regrette à moitié de ne pas avoir tenté notre chance directement par le centre. Cependant la piste ex-ferroviaire reprend du côté ouest de la ville, mais nous roulons encore une bonne dizaine de kilomètres avant de trouver une aire sympathique pour le déjeuner : une ancienne gare transformée en aire de bivouac à disposition des randonneurs. Banco !

Nous reprendrons plus tard une pause à Sourdeval. Le temps passe dans un décor de verdure : les véloroutes ont l'avantage d'avancer, mais l'inconvénient d'être un peu répétitives. Nous arrivons finalement à Mortain : il faut quitter la voie pour descendre vers le fond de val, et heureusement seulement légèrement remonter vers la ville. Le camping municipal est simple mais efficace : un bout de pelouse en surplomb sur la vallée, avec un petit sanitaire et personne - un camper, un vélo-rando associal, et nous. Ah, et un employé municipal qui passe en fin d'après-midi, nous encaisse pour 5,40 € (battant ainsi tous nos records de campings les moins chers). Cependant, il nous indique que les jours du camping sont comptés : il sera relocalisé en bas, au fond de la vallée et de la rivière, et se mettra aux normes actuelles : mobil-homes... et tarifs associés. Dommage !

Camping de Mortain

Un petit tour dans la ville nous fait pensé qu'elle a eu une histoire - elle a de beaux bâtiments, et de beaux restes -, mais qu'elle s'est assoupie depuis. Nous revenons finalement au camping manger à la chaleur d'un soleil déclinant... et rapidement, nous filons au lit avant de nous refroidir !

67 km en 5h09
592 m dénivelé positif

samedi 6 mai 2023, 19:12

Cot'9 - St Martin en Besaces

Samedi. Nous entamons aujourd'hui le retour vers la maison, et pas la moindre des étapes en terme de dénivelés. C'est pourquoi nous avons prévu de ne pas forcer trop sur le kilométrage à parcourir... soit 60 km prévus. Grand bien nous en a pris, car les conditions météorologiques - un bon vent d'ouest, et plusieurs averses dans la journée - ne nous ont pas aidé ! Et c'était sans compter que le tracé était moyennement balisé, et que nous avons fait du "rab".

Le plan consistait à rejoindre presque plein sud puis suivre la véloroute qui passe par Villers-Bocage, puis file vers le sud-ouest jusqu'à St Martin en Besaces. Autant dire qu'on a lutté contre le vent, en particulier dans les côtes et toutes les zones avec vues... vues sur champs, essentiellement, avec quelques tâches de colza en fleurs jaunes de ci de là pour égayer le paysage. Nous avons pris la pause déjeuner à l'abri, dans l'espace loisirs de la petite ville de Bucéels, une chance. Sans compter que pendant la plus grosse des averses, nous avons réussi à nous abriter sous un abri-bus... la classe.

Cimetière militaire

Plus loin, nous avons fait une visite au cimetière militaire situé à proximité de Tilly-sur-Seulles. Les panneaux ont beau préciser que les tous morts sont traités de la même manière quelque soit leur nationnalité, il nous semble que les tombes allemandes soient plus simples et moins fleuries.

C'est à Villers-Bocage (après env. 40 km de route) que nous avons fait nos courses, en prévision non seulement de la soirée (pas bien fort de commerces dans notre ville étape du soir...) mais aussi du lendemain, dimanche, et même au sur-lendemain, avec un lundi ferié !

Juste avant l'arrivée à St Martin, le tracé nous fait passer par un point de vue nommé Hill 226... zone de combats intenses pendant l'été 44 suite au débarquement.

Le camping magique de St Martin en Besaces

À peine arrivés à notre ville étape, que la pluie tombe à nouveau, mais nous réussissons à réitérer l'exploit de nous abriter de la même manière, sous un abribus. L'ondée passée, nous rejoignons rapidement le camping par la route principale, une départementale tout ce qu'il y a de plus triste avec ses bâtiments commerciaux et industriels quelconques. Et là, surprise ! Le camping est une sorte d'immense parc arboré. Malgré le temps gris, c'est joli comme tout. Dedans, presque personne, juste le propriétaire, un anglais - on aurait pu deviner. Le bâtiment des douches est en dur, rénové avec des matériaux modernes type OSB et béton, et surtout avec de vraies grandes cabines de douches et de l'eau bien chaude... le luxe ! Enfin pour compléter le tableau, dehors, des tables de pique nique - et, si on n'avait pas prévu, on se serait peut-être laissés tentés par le snack... bon à savoir pour une prochaine fois, car si l'étape n'était pas exceptionnelle, le camping l'est assurément et en vaudrait presque le voyage !

74,5 km en 5h24
624 m dénivelé positif