Journal de Bottes

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature (la suite).

vendredi 5 mai 2023, 19:12

Cot'8 - Bayeux

Vendredi. Aujourd'hui est une journée courte, qui prévoit un détour "gratuit" par Arromanches, la visite de Bayeux et une arrivée à 17h chez nos amis pour une super soirée étape. Selon notre nouvelle habitude, nous sommes partis sans petit-déjeuner : l'idée est de trouver un nouvel endroit sympathique (banc, vue, ...) où s'arrêter et de l'y prendre en route. Cette fois-ci il a fallu attendre Longues-sur-Mer pour trouver la table de pique nique et sa vue sur la campagne et... la route. Car comme souvent, les aires sont essentiellement prévues pour les voitures - pas pour les vélos - et se trouvent donc toujours associées à une route plutôt passante et un parking.

Longues-sur-Mer

Arromanches

Le tracé fait ensuite un petit détour "gratuit" qui permet de visiter sommairement les vestiges des batteries allemandes, avant de repartir plein est vers Manvieux, puis Arromanches. Nous traversons ce haut lieu du souvenir, et rejoignons ses hauteurs du ĉôté est de la ville : un cinéma 360 dédié à cette période, des statues commémoratives, des drapeaux, un parc avec vue sur mer et des bancs... il n'en fallait pas plus pour s'installer et déjeuner. Et... prendre une sacrée saucée pendant au moins 10 minutes, qui a fait disparaître tous les autres touristes qui avaient tous qui une voiture, qui un camper, qui un bus, pour s'abriter. Quant à nous, nous sommes restés stoïques sous la pluie, sans interrompre notre déjeuner.

Bayeux

Nous avons repiqué ensuite vers le sud-ouest, selon un des deux tracés qui rejoignent Bayeux depuis la côte. Nous avions eu largement le temps de sécher quand une deuxième ondée s'est annoncée alors que nous avions rejoint la ville... La visite de la cathédrale nous a mis à l'abri, puis nous avons patienté sagement... avant de reprendre tranquillement notre route vers l'ouest, pour notre étape du soir.

Nous sommes arrivés très exactement au même moment que notre amie revenait du travail - synchronisation parfaite ! La soirée s'est avérée tellement sympathique que nous sommes partis nous coucher à 02h00 du mat', complètement défrag'.

41 km en 3h40
250 m dénivelé positif

jeudi 4 mai 2023, 19:12

Cot'7 - Port en Bessin

Jeudi. Du camping, nous ressortons de Carentan par l'autre côté du petit port. Après avoir longé le canal jusqu'au pont canal qui enjambe l'autoroute (ne cherchez pas de comparaison avec un pont canal sur la Loire : cette construction n'a aucun charme), nous avisons un banc situé juste devant l'écluse toute proche qui fait la liaison entre la rivière (naturelle ?) et le canal qui mène à Carentan. C'est là que nous prenons le petit déjeuner, avec un peu de soleil.

Isigny

Le tracé passe ensuite plein ouest dans les terres, et nous faisons très vite un premier arrêt pour visiter une petite église à Brévands. La campagne est plutôt bucolique jusqu'à rejoindre la Vire, et là c'est une autre histoire : d'abord la piste cyclable colle la départementale puis la N13, et ensuite... mais, c'est quoi cette odeur d'ammoniac ?! Difficile d'identifier son origine et sa source exactes, mais une chose est certaine : c'est prendant l'approche d'Isigny Sainte-Mère qu'elle a envahi nos narines ! Une fois le centre de la petite ville (un peu coloré mais un peu abandonné...) dépassé, nous avons longé la laiterie éponyme sur un bon demi kilomètre... accompagné d'une valse de 33 tonnes venus distribuer la production. Impressionnant, et absolument pas bucolique !

Grandchamp-Maisy

Après quoi, nous avons suivi plein nord une trace qui nous a ramené au front de mer, sous un ciel de plus en plus couvert et menaçant. En arrivant sur Grandcamp-Maisy nous avons ravitaillé au Carrouf, avant de traverser le port, et de s'installer tout au bout du quai Crampon, sur un banc face à la mer pour déjeuner. Pour la petite histoire, il a bien fallu « griller » 10 panneaux sens interdits pour atteindre ce banc (heureusement que c'est autorisé pour les vélos...). Puis nous avons repris notre route, sur une voie toujours proche de la mer, située sur les falaises : la voie de la Liberté, qui court jusqu'à Vierville... tout au long des plages du Débarquement.

Omaha Beach

La vélomaritime poursuit ensuite sa route par Saint-Laurent-sur-Mer puis Colleville-sur-Mer, avec une vue sur mer depuis les hauteurs des falaises - prière de ne pas s'éloigner du chemin ! L'occasion d'une bonne barre de rire devant le panneau « risque d'éboulement » avec son petit bonhomme en X : un dessin maison certainement pas homologué par le code de la route !

Le panneau risque d'éboulement

C'est en approchant de notre étape du soir, Port-en-Bessin, que nous prenons une saucée phénoménale avec vent de face - heureusement, cela ne dure pas très longtemps, et les nuages laissent la place au soleil - pas très chaud, mais suffisant pour nous donner le temps de se sécher au vent, tout en appréciant le paysage sur le port.

Port-en-Bessin

La journée n'était pas très longue comparée à la veille, nous avons largement le temps de nous installer au camping situé en retrait dans la ville, puis de faire nos courses, et enfin de se promener un peu dans la ville, près du port, dans l'espoir de trouver un endroit accueillant. Finalement, nous mangeons au camping, abrités par un bâtiment semi-ouvert mais couvert spécialement mis à disposition des randonneurs. C'est avec 4 vélo-randonneurs espagnols venus des Canaries que nous passons une soirée pluvieuse mais heureusement abritée.

68 km en 5h04
310 m dénivelé positif

mercredi 3 mai 2023, 19:12

Cot'6 - Carentan

Mercredi. Le vent est tombé pendant la nuit, mais a déjà repris ce matin quand nous quittons le camping de Barfleur. Avant de quitter la ville nous achetons d'abord une baguette « parisse » en prévision du repas de ce midi, puis nous arrêtons à un banc sans aucune vue pour notre petit déjeuner à base de cake anglais et de jus de fruits. Pas de vue, mais un avantage indéniable : ce banc est situé derrière le mur du cimetière, et donc abrité du vent.

Une fois rassasiés, nous voici vraiment partis : nous rejoignons en quelques km la vélomaritime, nous voici maintenant sur une route officielle - plus besoin de GPS ou presque. Sauf que toute véloroute a ses avantages - elle est bien fléchée - mais aussi ses inconvénients - elle fait des détours pour éviter là une route trop passante, là un centre ville, ou au contraire pour nous faire prendre 200 m de piste dédiée, ou admirer une villa ou un lieu qu'il faudrait trouver buccolique. Bref, le tracé nous amène voir la mer à Landemer, c'est bien, mais ensuite il a rapidement tendance à nous ralonger la route pour rien. Plutôt que de faire des zig zags, nous raccourcissons et taillons tout droit vers l'embouchure de la Saire - ah ah, là voilà donc cette rivière : nous avons croisé de nombreux panneaux indiquant cette route touristique du « Val de Saire ».

L'estuaire de la Saire

Ensuite, nous sommes un peu déconcertés : le tracé s'éloigne de la route passante pour nous envoyer promener dans la campagne, très bien, puis à l'approche de Saint-Vaast-la-Hougue ce sont des voies vélos enherbées qui n'ont rien de roulant. Nous lâchons l'affaire et envisageons un second détour par la cambrousse, avant de rejoindre une voie vélo qui achève de nous faire éviter la petite ville, que pourtant nous aurions aimé visiter... Histoire au moins d'avoir une vue sur l'île de Tatihou, et les fortifications Vauban. Une prochaine fois peut-être.

Après un passage peu plaisant entre Saint-Vaast et Quettehou, qui consiste en une piste cyclable sur trottoir le long d'une voie passante, nous voilà réenvoyés vers la campagne. Sauf que cette fois-ci, ça grimpe ! Difficile de savoir pourquoi le tracé passe par là, ... si ce n'est pour éviter la départementale ? Nous redescendons quelques km plus loin droit vers la mer, avec l'impression d'avoir parcouru des km inutiles et fatiguants. Le vent souffle toujours très fort, et c'est particulièrement sensible maintenant que nous longeons la côte. Nous faisons une halte déjeuner au hâvre de Quinéville, heureusement là aussi nous trouvons une table relativement abritée derrière un mur...

Le soleil brille aussi fort que le vent souffle. Juste après Quineville, nous luttons pour avancer avec un vent de côté qui vient de la mer, alors que nous longeons un golf sur notre droite. Nous imaginons sans mal qu'ils doivent se dire « quelle idée de faire du vélo par ce vent ! » alors que nous pensons « quelle idée de faire du golf par ce vent ! la trajectoire de la balle doit être déviée ! ». Deux mondes qui ne peuvent pas se comprendre, assurément ...

Suite à quoi, nous entrons dans les terres, ouf, cela diminue fortement l'emprise au vent et nous éloigne rapidement des pires raffales. Nous passons sans l'avoir trop cherché près de deux batteries d'artilleries allemandes : bunkers et canons. Plus loin, nous croisons aussi un tracteur qui balance du lisier de porc... quelle infâmie ! Il en a foutu partout sur la route, et nous voilà condamnés à rouler dans la merde et à respirer l'odeur pestilentielle sur plusieurs centaines de mètres !

Ste Mère l'Église

Nous quittons ensuite le tracé officiel de la Vélomaritime pour visiter Sainte-Mère l'Église et son parachutiste accroché au clocher. Notre première impression est la déception : c'est d'un kitch ! Et ce parking immense au milieu de la place qui aurait pu être mignonne, avec ses boutiques (très touristiques) et ses restos... Complètement foireux. On prend notre pause goûter, et on s'arrache de là. Objectif : Sainte-Marie de la Mer. Sauf que le tracé hors vélomaritime n'est pas une réussite : d'abord, un tronçon de chemin a été privatisé par une ferme, et nous devons faire demi-tour. Ensuite, autre tronçon du chemin suivant s'avère encore très humide - en fait, extrêmement boueux. Même si nous passons pied à terre pour éviter toute catastrophe, les roues s'enfoncent dans la gadoue et se chargent de boue : les freins sont gorgés de glaise, et les garde-boue ont... gardé la boue. Splendide. Désormais, les vélos roulent avec un bruit de chuintement : le bruit de la boue qui frotte... faut-il préciser que ça avance aussi beaucoup moins bien ?!? Nous arrivons malgré tout au village suivant, qui est beaucoup moins touristique, mais qui ne présente pas plus d'intérêt.

Nous repartons alors droit vers la mer, pour rejoindre Utah Beach. Et là, c'est le drame : le vent est toujours très fort, et cette fois-ci, nous l'avons de face ! C'est la lutte... Les km semblent interminables, d'autant plus que la journée a été plannifiée plutôt longue. Arrivés enfin à la plage, rien n'est prévu pour ceux qui seraient venus en vélo. Au moment d'attacher les vélos, voilà qu'on s'apperçoit qu'il nous manque un des deux anti-vols : la lourde chaîne. On l'a oubliée à Barfleur !... Léger énervement et petit moment de flottement. Nous visitons quand même sommairement les lieux - à vrai dire, juste une plage immense, aujourd'hui balayée par le vent qui nous souffle le sable dans les jambes et jusqu'au visage.

Utah Beach

On repart, un peu grognons, parce qu'il reste encore une quinzaine de km dans des marais avant de rejoindre notre étape du soir, et que vraiment, ça commence à faire long ! Heureusement, cette fois-ci le vent est généralement dans notre dos, et c'est beaucoup plus acceptable comme ça. À proximité de Carentan, la véloroute fait quelques zibouibouis pour nous ramener dans une zone (un peu trop) civilisée : nous longeons une quatre voie avant de passer au-dessus, au niveau du pont-canal.

Enfin, le camping ! Il est du genre mobil-homes et campers... mais il fait malgré tout accueil vélo - sans toutefois offrir de bière aux randonneurs. À mes interrogations, on me répond que l'offre est réservée ici aux randonneurs qui louent un habitat léger - du genre la tente en dur à 50 balles la nuitée. Bravo... ici, ils récompensent ceux qui ne se foulent pas.

Malgré tout, il y a un autre cyclo à côté de nous : un jeune english en VTT. On commence par une bonne douche, et là, surprise, nous découvrons la « douche-big-brother-is-watching-you »... Avec un oeil qui fait penser à Al, l'ordinateur de l'Odyssée de l'espace... Un oeil qui clignotte en blanc pendant qu'on se change, et qui s'allume en vert quand on déclenche l'eau chaude avec la carte magnétique (consignée 10 €, la carte, ça ne rigole pas ici). Quand le temps imparti pour l'eau chaude tire à sa fin, la lumière passe au orange, puis vire au rouge et voilà : plus rien. Ici, on est écolo : économisons l'eau... Sauf qu'il suffit de repasser la carte devant l'oeil, et c'est reparti !

Après cette douche bien chaude, nous voici partis en ville. Nous trouvons rapidement le Carrefour market, mais pas grand chose attire notre oeil dedans, et nous n'avons pas le courage de pousser jusqu'au Lidl, situé bien plus loin hors du centre ville. Exceptionnellement, nous craquons sur une pizza à emportée. L'avantage, c'est qu'ils l'ont préparée très rapidement. L'inconvénient, c'est qu'elle était tout à fait quelconque - et c'est pour rester polis. Mais bon, du gras chaud après le vélo, ça fait toujours plaisir ! Le temps de retourner au camping, et dodo.

89 km en 6h30
260 m dénivelé positif

mardi 2 mai 2023, 19:12

Cot'5 - Barfleur

Mardi. Réveil pas si matinal, mais nous découvrons une fois prêts à partir que l'accueil ne sera pas ouvert avant 9h30... Comme une équipe d'électriciens fait le tour des installations, à priori deux opérationnels accompagnés d'un chef ou d'un donneur d'ordre, nous tentons notre chance auprès d'eux. En fait, le gars de la mairie vient de partir... ceci dit il n'était pas préposé au camping mais aux travaux, alors ça n'aurait pas changé grand chose. Mais le chef électricien prend les choses en main : il s'engage à transmettre notre paiement. Je calcule combien on doit d'après les tarifs affichés, et le lui remets la somme... Et hop, nous voilà partis. C'est fou qu'il reste encore des gens absolument prêts à rendre service !

La journée commence par une jolie petite montée - et alors qu'on peine déjà sur nos vélos chargés, une petite dame en électrique nous double tout en décontraction et nous lance un "bon courage" qui semble tout à fait sincère. Nous partons du niveau de la mer pour atteindre 140 m d'altitude en 5 km de distance : ça pique un peu. À défaut de table de pique nique, nous nous installons sur un des gros poteaux électriques en béton couchés sur le bord de la départementale, en attente de leur installation. Petit déj !

Pendant encore une dizaine de km, nous enchaînons montées et descentes, raides mais courtes. Sur ce tracé, nous passons par Gréville-Hague, et contournons la statue d'un (grand) homme sur la place principale de ce village. Nous apprendrons plus tard qu'il s'agit du peintre Millet, né dans un hameau tout proche, et connu pour ses tableaux Les Glanneuses et L'Angelus.

Après une ultime grosse descente, nous voici à proximité de Cherbourg, à plat. Arrivés à proximité de la plage de Urville-Nacqueville, nous faisons une pause mini-brownie - il nous faudra bien ça pour prendre en patience le passage de la ville, qui s'avère à la fois plutôt bien fait (des pistes cyclables en site propre et vue sur mer quasiment partout) et long, très long (6 km de ville au bas mot)... En chemin, nous faisons même quelques courses au Lidl du coin.

La piste vers Cherbourg

La traversée de Cherbourg se termine par la gare maritime qui charge et/ou décharge un énorme ferry, et il ne manque plus grand chose pour trouver à nouveau une plage et un banc pour s'installer et manger ce midi. C'est près de la zone d'activité de Colignon... mais vu d'ici, c'est dunes, digue, sable, mer, et vent à décorner les boeufs : on s'installe bien couverts dans nos coupe-vents. Et c'est reparti : sur la route, à nouveau quelques pentes qui font travailler les jambes. Au début, nous pouvons suivre une véloroute bien protégée qui suit la côte, soit par en haut, soit au plus bas, mais après Bretteville nous voici sur la D116... pas le choix.

Vrasville

Pour autant, c'est vraiment la route touristique : vue sur mer et petits sites mignons (comme l'Anse du Brick). Il nous manque du courage pour faire un détour vers le phare du Cap Lévi (ce n'était pas prévu au programme, déjà bien chargé). Un crochet nous amène un moment dans Fermanville (mais... pourquoi ? aucun intérêt !) avant de nous ramener sur la départementale.

Plus loin, c'est dans le petit village de Vrasville que nous prenons la pause : une église et deux bancs au soleil, c'est ce qu'il nous faut. Dans l'église, une statue de Ste Marie-Madeleine Postel (née Françoise-Catherine à Barfleur en 1756), et un petit texte qui relate la vie de cette religieuse, fondatrice de la Congrégation des sœurs des Écoles chrétiennes de la Miséricorde. Une sainte locale ! La statue tient contre elle une grande croix à l'inscription terrible : « Obéir jusqu'à la mort ».

Face à l'église, deux maisons bourgeoises quasiment identiques (l'un des deux modèles est en photo ci-dessus). Pourquoi ? L'une d'elle était le presbytère du curé, et quand l'église n'a plus eu de curé, la maison a été vendue à un particulier. Quand un nouveau curé a repris la charge de la paroisse, un nouveau presbytère a donc été construit pour lui, à l'identique !

Gatteville

Encore quelques km à lutter contre le vent, et nous voici à Gatteville-Phare : un village dont la grande église est recouverte d'un lichen orange du plus bel effet. Cette fois-ci nous acceptons de faire le (petit) détour nécessaire pour aller voir le phare de Gatteville, doublé du sémaphore de Barfleur.

Dernier effort, et Barfleur et son camping sont en vue. Alors que nous approchons de l'entrée, voici qu'un voile grisâtre s'avance vers nous, glissant au ras de l'eau. Sitôt rentrée dans le préfabriqué qui abrite temporairement l'accueil pendant des travaux, sitôt la grisaille envahit le ciel : la lumière et le bleu disparaissent, remplacés par le gris humide... reste le vent, qui rend les choses encore plus désagréables. Antoine a revêtu son coupe-vent quand je ressors avec le n° d'emplacement : ce soir, on dort au 25.

Barfleur

Le port de Barfleur

Une fois la tente montée et passés à la douche, la grisaille humide s'est envolée - le fort coup de vent y est certainement pour quelque chose. Nous marchons vers Barfleur, et flânons un peu : c'est un très joli village sur mer. Son église, son port, sa plage... tout est réussi. Nous poursuivons jusqu'au Carrouf local, un peu exentré, et revenons manger sur un banc, au soleil mais en plein vent - le fond de l'air est frais, et la mer est agitée. Ce soir non plus, nous ne ferons pas de vieux os... rapidement, c'est retour à la tente, se glisser dans les duvets, et dodo.

63 km 5h07
410 m de dénivelé

lundi 1 mai 2023, 19:12

Cot'4 - Le port du Hable

Lundi férié. Le bloche matinal est à nouveau au rendez-vous, et nous plions la tente et tout le barda sous ciel blanc. Une petite famille (recomposée ?) replit elle aussi bagages, mais à coup de jurons et d'insultes sournoises. Fin de vacances tendues ? À côté, nous sommes des maîtres zen. Il faut dire qu'on a loin d'avoir fini !

La journée de vélo commence par un retour en arrière de quelques centaines de mètres pour aller chercher quelques viennoiseries bien porkies à la boulangerie locale. Nous les dégustons face à la mer, sur un banc, accompagnées d'un jus de fruit.

Le tracé commence par suivre un chemin qui passe au pied des dunes de Biville. Elles se dressent sur notre gauche, elles nous surpassent largement derrière les arbres et le petit cours d'eau qui serpente au fond du val. La balade est plutôt agréable, quelques montées en mode gravel s'avèrent trop délicates avec nos vélos chargés, mais quelques dizaines de mètres pied à terre suffisent à nous amener jusqu'à Biville tout en ayant profité d'un vaste panorama sur les sommets des dunes.

Petite pause à Biville - nous avons une autonomie en sucre très réduite et grignottons à la moindre occasion ! Quelques coups de pédale plus loin, le tracé coupe à travers un petit aérodrome avec une descente bien franche et vue imprenable sur une réserve naturelle : celle de la mare de Vauville. Plage, prés enherbés avec moutons, étendues d'eau, tout s'étend enchevêtré à nos pieds. Magnifique.

La marre de Vauville

Nous rejoignons Vauville toujours en descente, puis la véloroute bifurque vers le sommet des falaises via une route inhumaine, avec une pente classée 10-15% sur Brouter. Toh ! Là, c'est sûr il faut pousser les vélos. La route n'est pas large (pour sûr, deux voitures ne se croisent pas) mais ça n'empêche pas une voiture d'arriver derrière nous ! Et voilà que la conductrice s'arrête à mon niveau, baisse sa vitre et demande « vous allez voir les planneurs ?... ». Incompréhension la plus totale. « Des planneurs ? Euh, non, on suit la route ! - Ah, ben de toutes façons vous allez tomber dessus, il y a un rassemblement ! ». Et la voilà qui part. Nous poussons nos montures sur 200 m et arrivons finalement en haut... et oui : cinq ou six planneurs sillonnent le ciel, pilotés depuis le sol. Le rassemblement compte une vingtaine de voitures, et environ deux fois plus de bipèdes.

Les pierres Pouquelées

Nous faisons un petit détour pour allez voir ça, et retrouvons rapidement Mme qui vient rejoindre Mr, qui possède un planneur qu'il a fait voler ce matin pendant une heure. Mais il fait du vent et un froid de canard, il en a encore les yeux qui pleurent et les mains gelées ! Ils sont de Cherbourg, aiment venir marcher ici, participent à des rassemblement de planneurs un peu partout. Nous allons aussi jeter un oeil à la curiosité mégalithique locale : des pierres pouquelées (des dolmens façon allée couverte moyennement couverte). Mais c'est l'heure de manger pour leur groupe, et nous mettons les voiles : notre route nous ramène vers la mer avec une pente vertigineuse, dans un décor qui semble digne de l'Irlande ! Une vallée verdoyante, quelques maisons en granit, les falaises autour... la descente est magique, et très - trop ! - rapide.

Qui dit descente dit montée, et celle qui suit est rude - d'ailleurs, le soleil en a profité pour sortir, et nous surchauffer - il faut retirer une couche de vêtement, vite. En haut nous attend le panorama des Treize Vents, et un banc. On apprécie le banc ! Ça monte encore, mais plus raisonnablement, vers Herqueville, et à partir de là, on décide ne pas suivre la trace prévue, mais de continuer plein nord, pour longer l'usine de retraitement de la Hague au plus près. Bien sûr, le site est moche (dans le plus beau style industriel nucléaire), mais surtout, il est immense ! Nous le suivons sur une moitié de sa longueur (soit un gros km) avant de bifurquer.

La trace nous ramène sur des routes de campagnes, puis sur des chemins beaucoup plus adaptés à des VTT (voire à des randonneurs à pied...) qu'à nous. Mais pied à terre et en descente (et par temps sec), ça passe. Vu comment le terrain était raviné, ça n'aurait pas été la même histoire ni en sens inverse, ni dans des torrents de boue ! Au final nous poussons au moins 500 m il me semble, avant de rejoindre une route carrossable - notre premier contact avec la civilisation : deux jeunes gens qui prennent le soleil, le cul posé dans leurs transats, et les transats posés à 50 cm du cul de leur camper. Glandus !

Baie d'Écalgrain

Une rapide descente nous amène à un nouveau panorama, et bonheur, une table de pique nique : nous nous installons. Nous sommes rapidement rejoints par une famille de néerlandais qui avaient visé visiblement la même table, mais qui se la sont faite piquer sous le nez - comme ils sont en voiture et qu'ils respectent l'effort, ils ne font même pas mine de s'imposer ou de tenter de partager l'espace, et s'installent sur l'herbe, juste à côté. C'est enfin l'heure de grignotter le repas du jour, à base de pâté sur brioche puis de kiri.

Des champs

Goury

Près de Goury

Après cette pause réparatrice et un large tartinage de crême solaire (ça cogne sévère, et nous sommes déjà un peu rouges des jours précédents), nous reprenons la route essentiellement en descente et parfois en gravillons, vers Goury - son petit port et son phare. Encore un bien bel endroit ! Quelques coups de pédale plus loin, nous atteignons le cap de la Hague - où nous retrouvons les néerlandais croisés plus tôt. Le site est moins intéressant : un sémaphore, un bunker, rien qui mérite d'y rester trop longtemps. Nous remontons la pente vers Auderville, puis Saint Germain des Vaux après quoi les jambes sont encore mises à l'épreuve... Quelques km de bocage plus loin, c'est le lieu-dit Le Val, où se trouve la maison de Jacques Prévert. Le bonhomme avait bon goût ! C'est simple, verdoyant, bucolique et ça respire la paix. Ça donne envie de s'installer là, en fait.

Chez Prévert

Mais nous continuons : Omonville-la-Petite, une route qui essaie de suivre au mieux les lignes de niveaux, et puis bam ! Une côte à 15% dans les dents. Avec au-dessus un banc avec vue, sur lequel nous prenons une petite pause. Encore quelques efforts et quelques km et c'est Omonville-la-Roque, toute en descente, où nous trouvons rapidement le camping municipal - évidemment, personne à l'accueil en ce jour ferié, mais un écriteau qui invite à s'installer. Ce que nous faisons sans tarder !

Vue sur la Hague

Le camping est petit, et presque vide ; ses quelques occupants sont presque tous sont itinérants... mais piétons : ils parcourent le sentier des douaniers, chargés comme des mules. Nous faisons un petit tour au port, mais le vent fort et le soleil déclinant n'invitent pas à rester là pour manger notre pique nique du soir : nous préférons un terrain de jeux à peine plus abrité derrière ; avant de rejoindre la tente et de nous coucher encore plus tôt que des poules !

49 km en 4h46 / tot 305 km
730 m de dénivelé, 3 côtes à 10-15%

dimanche 30 avril 2023, 19:12

Cot'3 - Siouville

Dimanche. Le temps est bloche, c'est un invariable. On replie, on part, ça continue encore un peu sur véloroute, on petit déjeune sur une table le long de la voie, et... au fait t'as pris la corde ?... et merde. On peut sans doute vivre sans la corde qui nous permet d'étendre les serviettes après la douche, mais c'est plus chiant. Nous ne sommes qu'à 5 km du camping : bim, allez-retour bonus pour aller la rechercher. Et dire qu'hier le gars à l'accueil se demandait comment on pouvait faire autant de km à vélo par rapport à la voiture : ben voilà !

11h : départ, 2ème. Voie verte jusqu'à Portbail (prononcer port baille), un endroit assez étonnant - un port dans un estran - et très animé : on arrive jour de festival, les pinsonores. Quant à nous, nous traversons le pont pour dépasser l'estuaire / estran et rejoindre le bord de mer. Nous passons dans un bocage tranquille sur des routes plates, quand un cycliste en VTT nous aborde, et pédale à nos côtés en discutant. Monsieur est parisien (« - à Montmartre, - sur la butte ? - non, au pied... ») , la soixantaine, cyclotouriste « violent » depuis déjà 20 ans ("avant que ça existe !" dit-il), installé en télétravail à Barneville-Carterêt - cette petite ville de bord de mer qu'on est justement en train d'atteindre. En fin du mois, il refera pour la Nième fois la GTJ (grande traversée du Jura), et nous raconte quelques annecdotes. Arrivés à Barneville, nous nous arrêtons pour manger, il continue lui aussi pour rentrer chez lui, content d'avoir oublié qu'il était en hypoglycémie ("j'ai découvert que j'avais pas besoin de manger plus en rando, j'ai une autonomie de 60 km sans manger" - mais combien de km a-t-il donc fait ce matin ?!). Manger, assis sur un banc face à la mer, le long du Boulevard de la Mer - la promenade locale en front de mer.

Nous repartons. D'abord, après avoir contourné l'estuaire, nous faisons un petit tour par le port et la plage Potinière, située juste après - le soleil est enfin de sortie, et rend l'endroit sympathique. Ensuite, par l'arrière des dunes d'Hatainville - les plus hautes d'Europe, et vu de l'arrière, ça se voit, et vu du dénivelé en vélo, ça se sent dans les jambes ! Ensuite, le bocage : c'est coquet, c'est bucolique, ça monte et ça descend, nous faisons une pause méritée à la plage de Sciotot - une aire de jeux sur pelouse, et une vue magnifique : l'endroit est magnifique, et Flamanville n'est pas visible, même sa proximité n'est pas imaginable.

La plage de Sciotot

Une belle côte nous faire sortir de cet endroit, et là, j'avoue, les jambes ne suivent plus, il me faut pousser le vélo sur les parties les plus ardues. Rapidement, nous passons dans le village de Flamanville, parfois pas déplaisant, parfois bourré de lotissements. Nous approchons de la centrale : vaste, mais pas aussi impressionnante que celles que nous avions déjà approchées : il lui manque son énorme tour de refroidissement, ce dernier étant sans doute réalisé à l'eau de mer. Nous approchons du site au plus près à son extrêmité nord, et sommes un peu déçu : aucune sécurité visible. Par contre au loin, une vision étrange, un peu comme un mirage, nous fait nous exclamer : « une île ! » en pensant voir une île anglo-normande au fond du paysage, et très rapidement, vu l'hideuse usine qui trône sur ses falaises entourées de brume, « ah non, la Hague ! ». Ça, c'est moche ! Du vraiment moche !

La route défoncée et bien peu entretenue nous amène au petit port de Diélette, puis une belle côte nous rapproche de Siouville, avant que nous ne bifurquions vers la partie balnéaire de la ville : celle qui bordent l'immense plage, où se dressent les maisons secondaires, l'école de surf, et biensûr, le camping municipal. Nous en faisons tout le tour avant d'en trouver l'entrée - l'accueil est désert, mais comme j'ai appelé la veille, nous savons sur quel emplacement nous installer et combien glisser dans la boîte aux lettres pour nous acquitter de notre dû.

L'endroit est plutôt calme, même si nos voisins un brin rasta cool semblent partis (dès 18h) pour une soirée bière-guitare (heureusement assez tranquille, qui ne nous empêchera pas de dormir). De l'autre côté, une famille recomposée de surfeurs semble bien plus tendue et sur les nerfs - ils remballeront le lendemain dans une humeur assez massacrante.

La tente est montée, moment étirements, une douche un peu tiède, et nous voilà repartis sacs au dos pour un tour et un dîner sur la plage. Malgré la vision de Flamanville d'un côté, et de la Hague de l'autre, nous faisons vite abstraction : il s'en suit que l'endroit ici aussi est vraiment beau, très vaste et (paradoxalement) très nature.

69 km en 5h13
346 m de dénivelé

samedi 29 avril 2023, 19:12

Cot'2 - La Haye du Puits

Samedi. Le temps est au bloche, mais il ne pleut pas. Repliage, descente à Jullouville, et petit déj face à la mer, sur un banc à peine plus loin de celui d'hier... Sur la plage, quelques trotteurs s'entrainent pour le grand prix annoncé pour dans quinze jours.

C'est parti ! À peine nous avons quitté Julouville, petit tronçon avec belle montée et vue, et nous entrons dans Saint Pair sur Mer : petite ville, circulation, suivie d'un bout de voie protégée le long d'une départementale pour rejoindre Granville (ça monte...), et nous voici à nouveau à la ville : le petit port, le centre en "espace partagé", les voitures pressées, mais aussi deux familles avec gamins tous jeunes à vélo (bravo), ... une route en montée et on ressort vers Donville-les-bains et bim, encore un hippodrome. À peine contourné, nous voilà au golf de Granville, puis proche de l'aérodrome (décidément) mais le tracé de Brouter est un cul de sac : non, nous ne roulerons pas sur la dune ensablée !... demi-tour, traversée du golf en mode gravel (un panneau indique de bien vérifier qu'une balle nous arriverait pas dans la tronche avant de s'engager, ah !), traversée de Saint Martin en Bréhal dont la principale rue annonce "sens interdit"... associé à un panneau "interdit aux vélos" ! Détour.

Route submersible

En sortant de là, nous arrivons à la route submersible - pas de problème, elle n'est submergée que par marée haute de coefficient de plus de 93. L'endroit est intéressant mais j'avoue que je m'attendais à mieux ! La véloroute que nous suivons passe ensuite dans la campagne des salines, à plat avant que nous ne rejoignons l'intérieur des terres, et là, grimpettes à nouveau, de voies secondaires en départementales - nous terminons la matinée à Montmartin sur Mer. Quelques courses à un Carrefour tout proche, et nous mangeons les vélos posés contre le muret d'enceinte de l'église, nous assis au-dessus. Il fait pas chaud.

À partir de là, la départementale qui mène à Coutances est entièrement doublée par une voie réservée aux vélos, c'est pas très bucolique mais efficace. Une dernière grosse descente vers l'embouchure de la Sienne, et nous revoici brièvement sur la route, et redirigés en mode "balade" vers une route forestière et bucolique toute en détours qui débouche dans une zone commerciale ou industrielle (ou les deux) de Coutances. Et là, c'est le drame : ça grimpe, ça grimpe, pas le temps de voir la ville (qui a l'air pas mal), ça redescend dru, et ça regrimpe encore pire, là il faut pousser, pas moyen de faire mieux, puis encore quelques km de route dans le bocage, c'est charmant mais fatigant, d'ailleurs à plusieurs endroits nous sommes entourés de talus entiers en ail des ours ! L'objectif semble tout près mais on doit encore traverser comme on peut une départementale qui ressemble à une autoroute (la D972), bravo l'aménagement, j'imagine bien les petites familles - va risquer ta vie ! - et enfin, enfin, nous arrivons sur la voie verte, l'ancien chemin de fer devenue "véloroute de La Haye du Puits au Mont Saint Michel" (un projet en statut "work in progress") : sauvés.

La première table, la première aire de pique nique fera l'affaire : pause. Le ciel s'est dégagé, nous crevons de chaud depuis Coutances et ses montées : il est temps de récupérer. Nous voici partis pour une trentaine de km roulants et verdoyants, avec une pente dans un sens ou dans l'autre mais jamais à plus de 3% - et ça, oui, ça c'est roulant et pas trop usant.

À l'entrée de Lessay, il y a sono et foule - un rassemblement visiblement important dans ce qui s'avère être la piste de karting du bled. Nous poussons encore un peu et hop, un micro détour depuis la voie verte et nous voici au Lidl : il est temps de faire les courses pour ce soir et 2 jours, car on va enchaîner un dimanche et un lundi ferié.

Encore une dizaine de km, de loin La Haye du Puits a l'air d'un village plutôt mignon, mais la seule chose qu'on peut certifier c'est que le camping de l'étang des Hayes est excellent. Non seulement l'endroit est nature (étang, beaux emplacements, ...) mais l'accueil est sympa, et... on nous offre direct une bière locale ! En nous précisant que c'est le département de la Manche qui paie son coup. Quelle bonne idée : subvention et mise en valeur destinées aux brasseries locales, et sourire du randonneur. Les gars ont tout compris !

On nous propose aussi de charger le portable au bar (fermé en cette saison), on pourra le récupérer nous même plus tard - ça change des campings qui cherchent à vous facturer directement la borne d'électricité à 5 € alors qu'on n'a que le téléphone à charger. Décidément, ce camping - pourtant 4 étoiles et équipé de piscine et tobogans, du genre habituellement à sur-facturer tous les services - connaît bien les randonneurs.

Après l'installation, une bonne douche (bloc correct, eau chaude correcte mais pas homard), et c'est diner près de l'étang... et dodo.

95 km en 6h42
470 m de dénivelé

vendredi 28 avril 2023, 15:12

Cot'1 - Jullouville

Le report du départ peut se résoudre de deux manières : décalage des 12 jours prévus, ou concaténation d'étapes. Nous optons pour une modification du tracé : le tracé du démarrage qui avait été prévu relativement tranquille pour se faire les jambes en douceur, se fera non pas sur 3 jours mais en 2.

Vendredi. Il fait blanc-gris, glauque et moche (il fait "bloche"), mais il ne pleut pas. L'objectif de la première étape n'est plus Pontaubault (50 km) mais Julouville (87 km). L'avantage c'est que ce matin, les vélos attendent prêts à partir, déjà chargés, dans la grangette. Il ne reste qu'à prendre le petit déjeuner et les enfourcher...

Les km qui nous séparent du Mont sont maintenant bien connus, même si le tracé est un peu modifié à chaque sortie - histoire de tester les différents chemins qui montent et descendent dans notre coin. Et justement, c'est dans la seule partie innovante du parcours - une belle descente sur route goudronnée vieillie et bosselée qu'il ne faudrait pas imaginer monter aussi chargés - qu'une des bouteilles d'eau (remplie de kéfir maison) chute du cadre du vélo d'Antoine... ça rognonne un peu mais rien de grave, la bouteille ne s'est pas explosée.

Le mont

Nous mangeons face au Mont Saint Michel dont l'archange se perd dans les nuages, le cul posé sur les marches du pont-barrage du Couesnon, comme à notre habitude. Il fait gris et frais, mais il ne pleut pas. En ce premier jour de rando, nous sommes encore fournis en produits faits maison : le traditionnel cake salé du départ, chèvre-pruneaux-lardons, et des creusois en dessert. Luxe.

Sauf qu'aujourd'hui, nous continuons vers l'est : le trajet repique face à la marrée humaine des touristes qui viennent du gigantesque parking à voitures, avant de quitter le site du Mont Saint Michel par une route fermée à la circulation, puis des voies cyclables - dont nous avons emprunté certains tronçons à pied il y a quelques années. L'un d'eux est en cours de réalisation ou de rénovation, et pour éviter l'énorme détour proposé par ces gens bien intentionnés qui réalisent les travaux mais ne font jamais de vélo, nous empruntons la départementale (heureusement pas trop fréquentée ce jour-là) pendant une dizaine de minutes avant de revenir en sécurité sur la véloroute.

Le pont

Vers 14h, nous sommes à Pontaubault, pour une pause mini-brownie installés sur une table d'une aire de pique nique géante face au pont emblématique du site, et petit tour aux toilettes publiques - on ne remerciera jamais assez les municipalités qui font le boulot en terme d'équipement ! Et elles ne sont pas si nombreuses sur notre trajet...

Les moutons de l'estuaire de la Sélune

Nous voici repartis, et là c'est free style : nous quittons le tracé de la Vélomaritime (EV4). Nous suivons la côte de l'estuaire de la Sélune puis celui de la Sée vers Avranches. Dans cette zone de prés salés, de nombreux moutons paissent tranquillement près de l'estran... tranquillement ? Non, en voilà un qui saute la clôture pour rejoindre un pré en bonne herbe bien verte dans les terres ! Je n'avais jamais vu un mouton sauter une barrière, mais maintenant les expressions de "compter les moutons" et "saute-mouton" prennent tout leur sens... ça saute joliment !

Aérodrome

Nous longeons ensuite le petit aérodrome d'Avranches d'où décollent au même moment trois petits avions - des leçons de pilotage, apparament. Là, nous traversons la Sée, et continuons à longer la côte jusqu'à la pointe du Groin - du petit grouin. Nouvelle pause sur un banc... Le temps s'est levé, il fait soleil, la vue s'étend sur tout l'estuaire : on est pas mal malgré les quelques montées qui commencent à couper les jambes.

Pointe du Petit Groin

Ça repart : nous passons près de l'écomusée, croisons des randonneurs de retour de la Baie, pantallon remonté bien haut sur les mollets et pieds encore tous boueux, faisons une halte pour la vue qui s'offre à nous depuis l'office de tourisme de Genêts (installé dans une ancienne chapelle ?), passons au cul des dunes de Dragey sans nous attarder (pas le temps... pas l'énergie - energy, energy!...), et nous arrêtons pour une nouvelle pause à la plage de Saint Jean le Thomas. Vu la côte qui nous attend pour monter sur la falaise qui surplombe la ville, un peu de sucre ne sera pas inutile... d'ailleurs nous décidons de ne pas suivre notre tracé, mais plutôt la départementale, dans l'espoir que la pente y soit suffisamment adoucie pour que cela passe plus facilement - et oui, ça tire sur les jambes, mais ça passe !

D'ici (c'est à dire des falaises de Chapeaux), il faut absolument admirer la vue, surtout que le temps est clair. Nous poursuivons vers Carolles, avant de repiquer vers les hauteurs de Jullouville, où se trouve le (LE) camping identifié dans le coin comme ouvert et acceptant les tentes. En fait, il fait essentiellement dans le mobil-home résidentiel, mais a gardé quelques emplacements - on ne va pas se plaindre, d'autant plus que le gars est particulièrement sympa et serviable : l'accueil est ouvert jusqu'à 21h30... wow. En plus il nous recharge le smartphone à l'accueil. Malgré tout la vue sur la mer est réservée aux campers plutôt qu'aux campeurs, il n'y a pas de tarif randonneurs, la douche se paie d'1 euro supplémentaire au jeton (ah oui, ça existe encore ?), mais après tout qu'importe : au moins elle est bien chaude, et les 6 minutes d'eau chaude promises s'avèrent non seulement suffisantes mais très agréables, dans un bloc sanitaire pas bien grand mais construit en dur, avec des murs habillés de vraie faïence, et ni frigorifié ni exposé à tous les vents.

Il est temps d'aller acheter un peu de pain à la ville plus bas, par contre nous arrivons trop tard pour nous fournir en bière au Super U : tant pis. Nous grignotons sur un banc de la promenade de cette petite ville balnéaire : face à la mer, face au vent, bien couverts dans nos coupe-vents. Le temps de remonter, récupérer le téléphone, et le soleil n'est pas encore couché que nous : oui.

91 km en 6h
264 m de dénivelés

jeudi 27 avril 2023, 15:12

Tour du Cotentin à vélo

Le Cotentin, réputé aussi "plat" que la Bretagne, avec ses montées et ses descentes ? Mais quelle idée !

C'était en projet déjà depuis quelques mois, et nous l'avons plannifié pendant le mois d'avril : sites web du département de la Manche, Brouter, cycle travel pour trouver les campings ouverts qui acceptent les tentes / les randonneurs... l'essentiel de la préparation consiste à réaliser le tracé GPX du parcours.

Inutile de dire que nous ne nous sommes entraînés que deux fois avant cela : une sortie entièrement sur plat le long du canal vers Dinan (60 km) en début de mois, et le dimanche suivant un vaste aller-retour au Mont Saint Michel (80 km). Et puis après plus rien : le temps était moche et nous avions plein de choses à faire au jardin...

Départ prévu : ce jeudi.

Jeudi. Pluie persistante de 9h à 15h. Hésitations jusqu'à 13h, et finalement : départ reporté.

mercredi 1 mars 2023, 15:12

12 - 18 de dommages

Disque dur Verbatim : officiellement dead.

320 Go de données que tu ne te souviens plus ce qu'il y avait dessus. Et c'est Dead. Une fois le boitier démonté, il héberge maintenant le DD de même taille issu... du Mac blanc. 320 Go de données que tu ne te souviens plus ce qu'il y avait dessus. Revival.