J4 - L'arrivée à mi-parcours
mercredi. La nuit et le petit matin ont été parfaitement silencieux - c'est assez rare pour être noté, ici nous n'avons entendu aucune voiture matinale passer. La journée s'annonce belle, et nous replions une tente pratiquement sèche - car Hubba a tendance à condenser sous le double toit malgré les aérations.
Nous sommes presque prêts à repartir, les vélos sont chargés, quand je croise au bloc sanitaire le vélorandonneur allemand qui était installé sur l'emplacement voisin. Il vient visiblement laver du linge, et je le questionne donc sur son planning du jour. Et voilà qu'il me dit que c'est un jour off pour lui : il va regarder le Critérium du Dauphiné. Ah.
Je dis ça à Antoine, et notre première réflexion est « le Critérium doit passer dans le coin »... mais nous n'y prêtons pas plus d'attention. Après avoir poussé les vélos pour ressortir du camping (une côte 10-15% à froid, non merci), il ne manque que 2 ou 3 km pour arriver au château de La Roche : c'est là que nous prenons un petit déjeuner deluxe.


À la lumière du matin et sans personne, le cadre est absolument fantastique. Et puis on voit une photo du château d'avant le barage de Villerest, et là l'émotion de la déception, de la tristesse de la destruction humaine, fait presque venir les larmes aux yeux. Ce château était tout simplement majestueux dans son rôle de barrière sur la Loire. Aujourd'hui, il est au mieux romantique, au pire mangé par l'eau. La technologie et la soif d'énergie (électrique ou autre) nous aveugle et nous semble nous amener collectivement à nier le beau, ou plutôt à se contenter de nouveaux standards du beau.
Nous reprenons la route alors qu'arrive un groupe de retraités accueillis par une femme habillée à la mode du XIXe pour une visite théatrâle du château. De notre côté, on reprend les montées : nous voici maintenant à Saint Jodard, où nous trouvons effectivement un panneau signalant le passage du Criterium du Dauphiné. Il est 10h30 environ et pour l'instant ici tout est calme... Nous poussons jusqu'au village voisin, Pinay, et là ce n'est déjà plus la même histoire : une buvette a été installée et est déjà animée, des carristes se sont garés sur le bord de route et ont sorti leurs fauteuils, ils encouragent des amateurs qui suivent le tracé avant les pros... et nous signalement que nous ne sommes pas dans le bon sens pour faire la course ! Nous croisons encore quelques cyclos route dans une des montées emblématiques du jours alors que nous la descendons. À peine sortis du parcours, que j'ai la sensation que ma roue arrière ne se comporte pas correctement... effectivement : crevaison !
Il est 11 heures. On se range sur le côté d'une route quasiment fermée à la circulation, dégageons tous les bagages, et c'est parti pour un changement de chambre à air - car en l'absence d'une bassine d'eau, difficile de trouver le trou à réparer. Pendant ce temps, je cherche quelques informations sur le Critérium : en fait aujourd'hui c'est un contre la montre, et la route qu'on vient d'emprunter va bientôt être fermée à la circulation pour tout l'après-midi. Nous sommes passés à temps !
Les réglages ont pris presque une heure, nous voici repartis. Nous poussons jusqu'à Balbigny sous une chaleur torride ; nous y trouvons une boulangerie, et un petit parc où poser nos fesses sur un banc à l'ombre. La route est à nouveau plus plate, nous rejoignons ensuite assez rapidement le petit bled de Pouilly-les-Feurs, qui a un air propret et mignon, puis après une dizaine de kilomètres, nous atteignons Feurs, une ville qui s'annonce déjà trop grosse pour être pourvue de charme. Nous essayons d'y trouver un commerce sur notre route pour manger une glace - l'occasion ou jamais, enfin une journée d'été qui justifie ! - mais le Lidl n'existe plus à l'emplacement indiqué sur notre carto, et la supérette de centre ville n'a pas encore ouvert ses portes en ce début d'après-midi - ça se joue à 15 minutes près, mais nous ne souhaitons pas attendre. Ensuite, nous tombons deux fois sur des déviations pour cause de travaux... nous sortons enfin de Feurs après avoir perdu pas mal de temps.
Il ne nous reste plus qu'un long tronçon d'une douzaine de kilomètres, sans aucun équipement sympathique pour prendre une pause, pour atteindre Montrond où prend fin la V71. Arrivés à la gare, nous faisons signe à Françoise que nous sommes arrivés, et elle vient sympathiquement nous chercher avec son camion, nous évitant d'avoir à trouver une route dans le dédalle des villes qui se multiplient à l'approche de Saint Étienne. Nous arrivons vers 16 h, dans un après-midi chaud et déjà bien entamé.
> Camping de Mars - Montrond
> 51 km en 4h26
> boulange 7 €
Voilà, le tour vélo est fini pour sa première moitié : place aux vacances à pied ! Nous découvrons l'appartement de Françoise, où Philippe nous attend déjà, puis nous partons faire une balade à pied : au sortir du quartier de Grouchy, nous traversons un petit bois, des jardins ouvriers à nouveau, longeons un cimetière, arrivons à une vue sur les hauteurs la ville, descendons jusqu'à la cité du desgin, et revenons par le boulevard central. Nous passons ensuite une très bonne soirée, passée à échanger des mises à jour sur ce que nous vivons chacun depuis leur déménagement, et à planifier les jours qui vont suivre.















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