Journal de Bottes

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature (la suite).

vendredi 20 déc. 2024, 21:12

Calculer le chaos

Voici l'annonce qui attire notre attention fin octobre : « Préparer une France à +2,7° en 2050, + 4° en 2100, telle est l’ambition de ce troisième Plan national d’adaptation au changement climatique. »

Et plus loin, le site du gouvernement précise : « Avec ce plan, toutes les politiques nationales et locales, toutes les entreprises, les normes, programmes d’aménagement, politiques sectorielles et aides publiques devront à terme prendre en compte le climat futur à ces niveaux de réchauffement : +2° en 2030; +2,7° en 2050; +4° en 2100, par rapport à l'ère industrielle. Ces niveaux de réchauffement ont été revus à la hausse car le précédent plan d'adaptation (2018-2022) tablait sur un réchauffement de 1,5°C à +2°C d'ici 2100. »

Sachant que :
en 2005 le réchauffement mondial était de +0,65°C
en 2015 (l'année de la COP de Paris) il était de +0,90°C
en 2024 nous en sommes officiellement à +1,5°C

Ne retenant que le chiffre attendu de +2°C en 2030 (afin de mieux estimer les suivants, qui semblent faux : vu qu'aucune action n'est entreprise, comment le réchauffement pourrait-il ralentir d'ici à 2050 ?), il ne restait plus qu'à tracer des traits.... ou plus exactement, une courbe exponentielle.

De 1880 à 1970 : +0,07°C tous les 10 ans (ça semble linéaire... )
De 1970 à 2015 : +0,17°C tous les 10 ans (ça accélère...)
De 2005 à 2015 : +0,25°C en 10 ans (hey ho ! problème !)
De 2015 à 2024 : +0,60°C en moins de 10 ans (c'est foutu...)
Prévu :
De 2024 à 2030 : +0,50°C en 6 ans, soit quasi 0,83°C rapporté à une tranche de 10 ans...

Si on estime que le rythme restera identique d'ici à 2100, entre 2030 et 2100 on peut prévoir une température de +0,83° x 7 décennies : +5,81°C.... et ça, c'est si on reste sur un rythme identique, alors que nous sommes visiblement partis en exponentiel ! Partis pour creuver le plafond...

N'oublions pas ! Le CO2 (dont la durée de présence dans l'atmosphère est supérieure au siècle) a deux copains qu'on mentionne peu : le méthane (CH4) — durée de présence dans l'atmosphère : de l'ordre d'une douzaine d'années et l'oxyde nitreux (N2O).

En 2019, leur concentration respective est de 1 866 ppb (+156 % par rapport à 1750) pour CH4 et de 332 ppb (+23 %) pour N2O... des concentrations jamais atteintes depuis au moins 800 000 ans.

Le CH4 est principalement émis par le bétail et l'agriculture, et les fuites dans l'exploitation du gaz fossile. On lui attribue 0,5 °C du réchauffement sur la décennie 2010-2019 (par rapport à 1850-1900), contre environ 0,8 °C pour le CO2...

mercredi 4 déc. 2024, 21:12

Cidre 2024

Après un débourrage tardif (certains pommiers ayant même fleuri en... juillet) et un temps gris toute l'année (y compris au printemps et en été), la moitié des arbres ont donné des pommes cette année. Par contre, vu les précipitations, ceux qui ont donné ont bien donné ! Des pommes relativement juteuses mais peu sucrées.

Premières presses

1ère presse du 16/10 : précoces et couteau avec 2e presse du 17/10 : rouges et couteau

20 litres

1er PETIT cidre du lendemain du 16/10 avec 1ère presse couteau 16/10

10 litres + 3 litres

2e PETIT cide du lendemain du 17/10 avec 4 litres du 17/10

5 litres + 5 litres

Secondes presses

3e presse du 22/10 : grosses rouges avec 4e presse du 23/10 : grosses rouges (x2)

34 litres

3e presse du 22/10 : petites rouges et patates

10 litres

3e PETIT du lendemain du 22/10

? (bu / « kéfiré »)

5e presse du 24/10 : grosses rouges avec 6e presse du 28/10 : rouges

30 litres

4e PETIT du lendemain du 23/10 : grosses rouges > bu / « kéfiré » 5e PETIT du lendemain du 24/10 : grosses rouges > ?

6e presse du 28/10 : rouges avec 8e presse du 31/10 : couteaux et petites

15 + 3 litres

6e PETIT du 28/10 : rouges

5 litres

7e presse du 29/10 : couteaux

25 litres

8e presse du 31/10 : couteaux et rouges petites

3 litres

Troisièmes presses

9e presse du 26/11 : rouges « marrons » 10e presse du 27/11 : rouges « marrons » (partiel)

25 litres

9e PETIT du 26/11 : rouges « marrons » 1/3 10e presse du 27/11 : rouges « marrons »

15 litres

Reste les « pommes patates », ramassées mais pas encore assez tendres.

Dernières presses

11e presse du 30/12 : pommes patates

11 litres

11e PETIT du 30/12 : pommes patates

6 litres

vendredi 14 juin 2024, 21:12

J7&8 - Un spa pour terminer

Vendredi.
Depuis cette nuit, il pleut. Ça ne donne pas trop envie de se lever de bonne heure, mais quand finalement je sors de la tente c'est pour constater qu'en plus, ces saloperies de corneilles (qui ont encore croâssé une bonne partie de la nuit) ont chié sur la tente à plusieurs endroit. Beurk ! Au pliage s'ajoute donc - et même d'abord ! - le nettoyage de la tente... Une fois prêts, la pluie n'a toujours pas cessé : nous parquons les vélos près de la salle commune, et prenons notre petit déjeuner au sec. À côté de nous, les enfants de « Jésus » jouent au ping pong en attendant que leurs parents aient fini de ranger le barda... leurs vélos sont presque plus vieux que les nôtres, et Monsieur tracte en plus de ses deux saccoches une énorme remorque.

Finalement, quand nous partons, la pluie n'est plus qu'un crachin - c'est acceptable. De plus, j'ai prévu pour aujourd'hui la possibilité d'une étape courte : nous visons donc « seulement » Bourbon-Lancy, à une quarantaine de kilomètres de là, soit l'équivalent une demi-étape - et encore, toute en voie verte, donc plate. Ce ne sera pas long, par contre même si la pluie s'arrête assez vite, les longues herbes qui bordent la voie sont mouillées... comme nous roulons souvent côte à côte pour pouvoir discuter nos pantallons sont baignés de flotte. Sur la route, nous croisons d'ailleurs un couple de randonneurs retraités qui viennent de Nantes : lui, qui a travaillé à la municipalité, fustige l'excuse de la « fauche tardive » brandie aujourd'hui à tout bout de champ par les mairies. Il n'a rien contre, mais il dit que cela a permis de ne même pas fournir le minimum d'entretien attendu pour que les sentiers soient pratiquables - et il a raison, nous avons exactement le même problème, même à la maison, où les chemins ruraux ne sont entretenus qu'une fois dans l'été. Autant dire que le service n'est pas rendu... Pourquoi pas laisser les talus en herbe, mais les gestionnaires oublient un peu facilement que les GR, qu'ils longent les routes ou qu'ils passent par des chemins ruraux, deviennent impraticables quand ils ne sont pas fauchés.

Il est midi largement passé quand nous arrivons à Bourbon-Lancy : à cette heure-ci, l'accueil du camping sera fermé. Nous partons reconnaître les lieux, et mangeons dans un parc sous la pluie qui s'invite à nouveau. Nous poursuivons par quelques courses au supermarché local, à l'enseigne inconnue : « Bi1 ». J'y trouve de bons produits à de bons prix, y compris un saucisson à la marque de l'enseigne affiché en gros « sans nitrite ». Comme quoi, certains comprennent.

Bientôt 14h, retour au camping : nous plantons la tente dans un grand espace vert réservé aux itinérants, puis partons à pied vers le quartier termal. Cet après-midi, nous nous offrons le spa local, avec hammam, sauna, sceau d'eau froide (yes !), piscine avec courant, et piscine avec buses et bulles... ça ne vaut pas Yverdon, mais c'est déjà d'un bon niveau, et l'entrée non seulement n'est pas excessive, mais vaut pour tout l'après-midi, sans autre contrainte de temps que l'heure de fermeture. C'est donc bien rincés que nous ressortons... nous avons à peine le temps de nous balader dans le vieux centre ville aux allures médiévales, que nous voici à nouveau sous la pluie. N'y ayant pas trouvé de boulangerie, nous faisons sur le chemin du retour un nouvel arrêt au Bi1 pour acheter du pain. Au vu des trombes d'eau qui tombent dehors, nous y restons jusqu'à l'heure de fermeture - car météo France annonce une accalmie d'ici à 15 minutes... le gars de la sécurité n'y croit pas, mais malgré tout la magie opère : quand nous quittons les lieux avec les derniers clients, la pluie est effectivement en train de se calmer. Nous passerons malgré tout toute la soirée dans la salle réservée aux randonneurs itinérants. Elle est assez petite, mais cosy et bien aménagée : une bonne quinzaine de places assises et confortables pour manger, un gros sofa, du wifi gratuit et plein de documentation sur quoi faire dans la région. Nous profiterons d'une légère accalmie dans la soirée pour aller nous coucher, mais il pleuvra encore toute la nuit.

> Bourbon Lancy 
42 km en 2h48 
camping 16,60 €
bi1 20 €
spa 42 € 

Samedi. Le jour se lève, et la pluie semble enfin décidée à se calmer. La tente a pris un peu l'eau, mais globalement elle a bien résisté au déluge - ce qui est très respectable, car j'avais fait le choix, pour préserver la plus neuve du soleil de l'été (sic...), de prendre notre vieille Hubba hubba, celle qui a presque 10 ans d'âge et dont l'imperméabilité laisse à désirer. Bref. La pluie s'est arrêtée, c'est tout ce qui compte !

Aujourd'hui, il s'agit à nouveau d'une demi-étape : la quarantaine de kilomètres manquants pour rejoindre Decize. La moitié du parcours est vallonné, mais visiblement nous avons gagné quelques muscles depuis notre passage à l'aller (à moins qu'il n'y ait moins de dénivellé dans ce sens du retour). Nous dépassons dans une montée un gars en VTT suivi d'un Bob... lui a prévu de pédaler jusqu'à l'océan, et est dégoûté par avance de la météo annoncée : il va sans doute subir une semaine entière de pluie... bon courage !

Nous prenons une pause à la même aire de pique nique qu'à l'aller, en bord de Loire. Cette fois-ci, il n'y a personne et le soleil veut bien refaire son apparition : c'est encore mieux. Pour manger, nous attendons de rejoindre Decize - ah, Partner nous a patiemment attendus ! En dix minutes, les vélos sont fourrés dans le fourgon, et nous reprenons une tenue plus adaptée à la vie civile qu'à la randonnée. Quand vient le moment de pique niquer, à peine nous sommes nous installés sur un banc à proximité qu'il commence à pleuvoir... et bien. Finalement, nous mangeons dans Partner... ce qui résume bien le luxe et la tristesse d'avoir sa maison mobile : bien abrités, mais toujours dedans !

Nous prenons alors la route pour Orléans, où nous ferons étape ce soir, dimanche et lundi chez la mamma, avant de reprendre mardi le chemin du retour pour la maison.

> Bourbon-Lancy - Decize 
42 km
jeudi 13 juin 2024, 21:12

J6 - Retour à Digoin

Jeudi. La journée s'annonce belle, mais pour un temps seulement : la météo est censée virer à la pluie très rapidement. Il faut donc profiter du ciel bleu ! Ce matin, nous prenons le petit déjeuner face au lac de Villerest... et c'est parti pour une belle descente vers Roanne ! Après avoir passé les jardins ouvriers, fait un petit détour pour éviter les escaliers sous le pont du chemin de fer, je suis surprise par la platitude de la Loire à cet endroit - le quai du Commandant de Fourcauld. Après avoir pédalé quelques centaines de mètres de plus, nous comprenons pourquoi : c'est (à nouveau...) un bassin de rétention qui produit de l'énergie hydroélectrique. Cette fois-ci la retenue est d'à peine quelques mètres de haut... ce qui suffit à donner à la Loire un air de lac placide, qui ne lui sied pas du tout.

La Loire à Roanne

Nous avons presque fini de passer Roanne par ses bords de Loire, et ah ! Voilà quelqu'un qu'on a déjà dépassé deux fois : le gars en fauteuil ! Cette fois-ci, nous discutons un peu : mais comment a-t-il fait pour être déjà là ?! Il nous explique sa logistique : parcours dans la journée, retour en stop jusqu'à sa voiture, hébergement, et rebolotte. Sauf qu'hier, après la montée jusqu'à Saint Jobard, il a compris que ce serait un peu dingue quand même de continuer ce tracé qui monte et descend un peu trop fort pour le fauteuil... il a donc repris ce matin par Roanne. Son objectif : arriver si possible jusqu'à l'océan... cette année, ou une suivante, il verra bien, il ne se met pas la pression. Il connaît le parcours, il l'a déjà fait il y a quelques années, dit-il, en vélo. Je n'ai pas osé lui demander de préciser s'il avait à cette époque encore l'usage de ses jambes ou si c'était un vélo à mains. Nous nous souhaitons bonne route, et poursuivons la nôtre. Je me dis que des histoires comme la sienne mériteraient d'être mises en avant.

Notre tracé descend maintenant le canal. Le soleil commence à nous cuire un peu, nous prenons une courte pause à l'écluse située juste avant Briennon, pour enduire tous les bouts de peau exposés au soleil et nous réhydrater. Arrivés au niveau de Briennon, nous quittons le canal et traversons la Loire vers Pouilly-sous-Charlieu. En sortie du pont, un étrange tracé nous conduit à faire un tour de plusieurs centaines de mètres pour... simplement traverser la route. Incroyable. On prend vraiment les vélos pour des imbéciles... et il faudrait quand même pas ralentir le trafic de voitures, ne serait-ce que quinze secondes !

Au niveau de l'embranchement entre la voie vélo « officielle » et la nouvelle voie pas encore ouverte (que nous avions « étrenner » avec un peu trop d'avance à l'aller), nous croisons deux jeunes mamies sur des vélos avec sacoches et sans assistance électrique. Des super mamies ! Elles viennent de tester, comme nous à l'aller, ce bout de voie (encore en travaux cent mètres plus loin) qui vue d'ici semble inviter à continuer tout droit... et elles se sont cassé le nez. Cet endroit mal indiqué va faire des dégâts cet été ! Et peut-être pendant encore bien des années...

Nous les quittons, et prenons résolument la voie V71 qui remonte maintenant absolument tout droit vers le nord. Nous prenons une pause au parc d'Iguerande (coucou au pommier que j'ai libéré du fil de fer qui portait l'étiquette avec son petit nom, mais qui l'enserrait maintenant au niveau du tronc à tel point de déformer sa croissance), qui aujourd'hui est à la fois tout écrasé de chaleur et très animé : une ass'mat' y a amené gambader et jouer les enfants dont elle a la garde.

La chaleur devient assez intense, mais nous pédalons vite et bien, voilà qu'on dépasse la petite ville de Marcigny - à sa sortie, nous doublons une mamie à vélo qui tracte un « bob » (sa remorque à une route) tout en écoutant... du Bob (Marley) ! Arrivés à Baugy, nous nous installons au pied de l'église, table au soleil et avec vue sur Loire, pour déjeuner. Parfait !

Et c'est reparti : des kilomètres tout plats jusqu'à Saint-Yan, puis une légère montée jusqu'à Paray-le-Monial que cette fois-ci nous ne visitons pas, et hop, un dernier effort pour rejoindre Digoin. Avant de nous installer au camping, petit détour par l'énorme Leclerc situé en zone, et nous voilà avec de quoi manger pour ce soir. Au camping, juste après nous arrive une petite famille de vélo-randonneurs, les parents ont la trentaine, les enfants semblent encore jeunes mais sont tous les deux à vélos, le plus grand a même des saccoches. Barbu, des cheveux longs maintenus en catogan, une musculature fine qui tient plus du grimpeur de parois que du cycliste... bref, un corps svelte de sportif ascète... il n'y a pas photo : Monsieur mérite le surnom de « Jésus ». Madame est tout aussi svelte et musclée. Ce soir, elle profite visiblement de la viste d'une amie venue les rejoindre, pendant que Monsieur va gérer toute la logistique. Tiens, les enfants dorment en Hubba ! Décidément, ce sont des vrais.

L'église de Digoin

Vieux carrelage ciment à Digoin

Après l'installation, un apéro en terrasse au camping et la douche, nous faisons une nouvelle petite balade en ville, où nous repassons par l'église, et devant un immeuble art déco à vendre - le sol du rez-de-chaussée, visiblement un ancien magasin, est pavé en carreaux de ciment d'époque. Nous revenons manger au camping, qui décidément propose une infrastructure sympa pour les itinérants. Ce soir, comme annoncé, le temps est en train de virer au gris.

> Villerest - Digoin 
82 km 5h07 
camping 16,60 € 
leclerc 22 €
mercredi 12 juin 2024, 21:12

J5 - une descente de Loire qui monte

Mercredi. Notre halte à Sainté est terminée : ce matin, nous repartons en camion avec Françoise... elle nous redépose à la gare de Montrond. Le temps de recharger les vélos, de se dire au revoir, et nous voici repartis sur la route et sous le soleil. Après une courte déviation dans une zone résidentielle, nous roulons pendant une dizaine de kilomètres dans une campagne tranquille.

Juste avant d'atteindre Pouilly-les-feurs, nous remarquons devant nous un gars en fauteuil qui roule sur la route. C'est un fauteuil taillé pour le sport, voire la compétition - ce n'est certainement pas un fauteuil ordinaire ! D'ailleurs le gars, pas tout jeune, a une carrure d'athlète : une musculature des épaules et du dos impressionnante. Nous le saluons simplement et poursuivons.

Arrivés à Balbigny, il est temps de faire des courses sérieuses pour les trois prochains repas : direction, le carrouf local. Comme il est bientôt l'heure de manger, nous poursuivons la route en ouvrant les yeux : où s'arrêter ?... Il fait chaud, il fait faim, et nous n'avons pas envie d'attaquer la partie grimpe de la journée avant d'avoir mangé. Cela ne laisse que peu de possibilités : nous quittons le tracé pour suivre un chemin gravillonné qui longe la Loire au plus près. Aujourd'hui, il ne faut pas faire de manières : nous nous installons les fesses sur le sol pour la pause déj. C'est déjà beau que le soleil persiste et même qu'il chauffe !

Une fois rassasiés, c'est l'heure de grimper. À peine un kilomètre ou deux pour s'échauffer, et nous voici en bas de la côte qui mène à Pinay, cette fameuse côte qui était sur le tracé du Criterium du Dauphiné. Mais ? Ma parole, c'est le gars en fauteuil ! Il a commencé à attaquer la pente, et visiblement c'est pas facile. Nous le doublons donc à nouveau, et cette fois-ci je me permets de lui signaler mon respect. Mais bon, nous n'allons pas faire la conversation en pleine montée ; en plus, elle est assez longue : autant garder son souffle pour pédaler !

Finalement, nous arrivons à Pinay sans avoir eu besoin de s'arrêter et encore moins de pousser... il est bien possible qu'on s'améliore ! Nous prenons néanmoins une petite pause à Pinay, au pied de l'église (qui est fermée). Ensuite, il ne reste qu'un petit bout de montée jusqu'aux abords de Saint-Jobard, avant une belle descente jusqu'au château de La Roche. C'est un léger détour sur l'itinéraire du jour, mais cette vue vaut bien quelques centaines de mètres.

Château de La Roche

Après une pause contemplative, il faut donc faire une légère machine arrière pour revenir chercher la D42 : c'est l'itinéraire bis un peu plus court que nous avons sélectionné pour aujourd'hui, pour revenir à Villerest sans repasser par le tracé (magnifique mais) sinueux de la V71. Cette départementale a l'avantage d'être plus directe, par contre elle monte en continu. Plus très loin du point culminant de notre tracé, nous manquons l'intersection qui ressemble plus à un chemin agricole qu'à une route - à moins que ce ne soit la pente qui nous ait fait passer notre chemin... En tout cas, le coin est bourré de tracteurs armés de remorques qui circulent entre le champ qu'ils récoltent, et ce qui semble être notre destination. Nous repiquons par une autre petite route pour retrouver l'itinéraire, et là, il faut mettre pied à terre : la pente est trop forte. Autre bonne occasion de mettre pied à terre : les tracteurs sont trop larges pour qu'on partage la route ! Pour plus de sécurité quand un tracteur nous suit, nous nous rangeons directement dans le bas côté, les pieds dans l'herbe, pour le laisser passer.

Nous voici au niveau de la ferme... presque au point culminant du coin. Avant de descendre vers Saint-Cyr-de-Favières, nous prenons le temps d'admirer la vue.

Route de terrenoire

Et c'est effectivement une longue et belle descente qui s'offre à nous pour rejoindre Villerest. Nous passons sur le barrage, et arrivons au camping. Le gars qui nous accueille est tout sauf accueillant, une vraie porte de prison ! Il nous propose une alternative illusoire : un emplacement pour deux à 23 €, ou un emplacement partagé au tarif randonneur à 20 € ? Sachant que presqu'aucun camping ne calcule les couples de randonneurs comme deux randonneurs, mais comme : un randonneur + une personne supplémentaire, ce qui donne plutôt dans les 15 €. Bref. Nous croiserons plus tard, installés à quelques encablures, deux autres radonneurs : un cyclo allemand, avec une tente type tarp fabriquée maison et tenue par le vélo en lieu et place de piquets, et un marcheur nantais, qui a pour projet de remonter le courant jusqu'à la source du fleuve.

Villerest

Après s'être installés et douchés, nous commençons par un petit tour sur le barrage, puis une visite du centre de Villerest - qui aurait pu être mignon, mais qui nous a donné l'impression qu'il manquait un petit quelque chose pour que « ça » le fasse. Finalement, nous allons dîner face au lac, sur une table au soleil pour en profiter jusqu'aux dernières lueurs.

> Montrond - Villerest 
61 km en 4h19 
carrouf 24 € 
camping 20,50 €
mardi 11 juin 2024, 21:12

Barrage, 2e.

Mardi. Pour notre dernière journée stéfanoise, nous partons en balade dans l'après-midi vers le Barrage de Grangent. Garés au sud de Saint-Just-sur-Loire, nous empruntons une ancienne voie de chemin de fer qui n'a pas (encore ?) été aménagée pour les vélos, elle a même été un peu oubliée des services d'entretien de la mairie - mais sans doute, cet oubli n'est autre qu'un souci de laisser la biodiversité s'exprimer (et le randonneur lutter un peu pour passer dans les herbes et les branchages...). Après quelques centaines de mètres où on avance entre deux murs de pierre, à l'ombre des arbres et de la végétation, nous longeons enfin la Loire par les hauteurs. Ici, le fleuve est vif et parcouru de petits rapides. Après deux ou trois kilomètres, nous arrivons au monstre de béton.

Grangent

Et hop, un second barrage sur la loire réputée sauvage. Ainsi, la « Loire Forézienne » est elle aussi une fausse Loire : puisque le barrage construit entre 1955 et 57 est haut de 50 mètres, les rives en amont sont relevées d'autant, faisant disparaître l'ancien contour naturel et recréant entièrement le paysage. Tout ça pour un barrage de « moyenne chute » qui assure produire la moitié de la consommation domestique annuelle de Saint Étienne. Les chiffres annoncés : une puissance installée de 32 MégaW (deux turbines qui reçoivent l'eau via une galerie souterraine de 5 m de diamètre), pour une production annuelle de 122 GigaWh... ça pourrait sembler beaucoup mais c'est une paille comparé aux 150 GW de puissance, et aux 445 TeraWh annuels produits en France !

Bien sûr, le barrage a été installé là où les gorges de la Loire sont les plus étroites et profondes (donc sans doute : les plus belles). Le panneau à vocation pédagogique installé sur les berge rappelle enfin que « sa fonction essentielle de l'aménagement est la production d'énergie et non la régulation du fleuve, contrairement au barrage de Villerest, plus en aval. » Ça n'empêche pas de tout défigurer. D'ailleurs, le panneau joue avec les vieilleries du temps passé et montre ce qui a été englouti.

île et château de Grangent

l'île en transparence

Nous dépassons le barrage et continuons un moment sur la route, avant de retrouver un sentier qui nous amène à la Baraillère. C'est là que nous croisons une chenille pour le moins voyante et attrayante - en fait, elle est aussi belle que l'est sa forme papillon, puisqu'il s'agit de l'Écaille chinée... celui qui a les ailes tigrées noir et blanc disposées en triangle quand il est posé, et dessous une robe rouge-orangée.

chenille de l'écaille chinée

Nous suivons maintenant un chemin bordé de maisons, qui devient une route gravillonnée, jusqu'à redescendre sous la forme d'un large sentier à la frontière de la ville où nous sommes garés. Sur le retour, nous faisons un arrêt au cimetière de Saint-Just Saint-Rambert pour s'étonner devant les tombes imposantes et très décorées de gens du voyage enterrés ici. Je préfère ramener en souvenir la photo d'une tombe art déco envahie par la vie-gétation.

au cimetière de Saint-Rambert

Une dernière soirée chez nos amis. Nous avons passé un excellent moment, et sommes tous d'avis de recommencer - peut-être même ailleurs qu'à Sainté, histoire de découvrir de nouvelles balades !

lundi 10 juin 2024, 21:12

monts du Pilat

Lundi. Aujourd'hui nous marchons : après un peu de route vers village Le Bessat, où nous prenons un café, nous stationnons à la Croix de Chaubouret. Une fois les sacs à dos chargés du ravitaillement pour midi, nous voici partis sur une large route forestière : le GR 7. Après un bon kilomètre, la piste s'approche de la route, mais nous continuons dans les bois, qui ressemblent beaucoup à ceux du Jura. Après un peu plus d'un kilomètre, Françoise ne reconnaît plus les lieux et propose de bifurquer sur une piste moins large qui monte droit dans la pente. Avant de rejoindre la route, nous suivons alors un sentier qui se dirige plein nord, au coeur d'une forêt assez préservée.

ruisseau

forêt

Nous retrouvons alors la route, que nous suivons environ 300 mètres : là, nous traversons et trouvons des indications pour le Crêt de la Perdrix, que nous rejoignons assez rapidement. Le soleil est de sortie, mais le vent est trop froid pour en profiter. La vue au loin devait nous offrir un panorama sur les Alpes, mais malgré la belle luminosité l'horizon est bouché. Nous nous installons derrière la crête pour manger le plus possible abrités du vent.

vers le crêt de la Perdrix

Ce sont des landes de végétations basses : d'après le panneau situé au pied du sommet, on y trouve callunes (fausse bruyère), genêts, myrtilles et airelles rouges (qui gardent leurs feuilles en hiver). Elles font office de transition entre prairie et forêt... et effectivement, les premiers colonnisateurs sont les sorbiers. Il indique aussi que ces prairies peuvent « accueillir plus de 50 espèces végétales différentes. Cette diversité est le fruit de pratiques agricoles dites "extensives". » Dire qu'il faut qualifier les pratiques « non conventionnelles » alors qu'elles ont été pratiquées si longtemps... bref.

Nous revenons ensuite sur nos pas. À cette intersection, nous restons sur le sentier indiqué GR 7 et qui traverse désormais une belle forêt de feuillus. La piste ressort au niveau d'un hameau nommé les Hautes Goutes : nous retrouvons une vue vers les collines, et des prés fleuris de pensées et de knauties des champs, et bordés de genêts.

Feuillus

Panorama près des Hautes Gouttes

Pensées

Âprès moins d'un kilomètre, nous retrouvons la piste initiale là où elle se rapprochait de la route : nous la reprenons en sens inverse pour retrouver la voiture. De retour à Sainté, nous passons cette fois-ci la soirée dans l'appartement de Philippe, où il nous prépare une fondue suisse. Miam ! Nous en profitons aussi pour nous balader dans ce quartier plus central de la ville.

samedi 8 juin 2024, 21:12

retour par Saillans, Saou et Crest

Samedi. Ce matin la pluie s'est arrêtée mais le sol est encore humide des averses de la nuit. Après le petit déjeuner, nous remettons le mobil home en ordre, un peu de ménage, et nous rendons les clés pour 10h. Nous voici repartis sur la route du retour, avec quelques balades prévues sur le trajet.

Nous nous arrêtons d'abord tout simplement à Die, pour un dernier café dans cette petite ville que Philippe affectionne visiblement. Puis nous nous rendons à Saillans : après un premier tour dans le village, nous prenons de quoi pique niquer dans un parc qui longe la drôme. Le soleil fait parfois son apparition entre les nuages.

Saillans

Nous suivons ensuite la D70 à partir de Aouste-sur-Sye vers le Pas-de-Laurens : la route est intéressante, les gorges se resserrent, et en cette saison il n'y a pas encore de touristes... parfait. L'objectif était la forêt de Saou, mais finalement nous ne ferons qu'une courte escale (et balade) près du site d'escalade proche du camping La Graville. Justement, il y a un rassemblement de grimpeurs animée par la CAF. Nous regardons une ascension ou deux, puis repartons.

Notre prochain arrêt : Crest, où nous parcourons la ville à la recherche d'une supérette pour s'acheter une bouteille d'eau... nous finissons par trouver une épicerie (bio !) bien cachée sur la fin du parcours. Le voyage se termine ici : il ne reste plus qu'à faire de la route pour rentrer à Sainté.

Dimanche. Aujourd'hui la météo est franchement moisie : ce sera une journée de repos. Au programme : un tour au marché, un peu de guitare, quelques jeux et plein de gratouilles avec le chat Cuzco. Et en soirée : ciné. Nous irons voir : Dissidente.

vendredi 7 juin 2024, 21:12

Font d'Urle

vendredi. La pluie a commencé à tomber tôt ce matin alors qu'il faisait encore nuit. Pas de bon augure pour la randonnée prévue aujourd'hui... Nous ne nous pressons pas trop pour le petit déjeuner que nous prenons sur la terrasse abritée, et partons en voiture sous la pluie, direction le col de Rousset. Passés le col et arrivés officiellement dans le Vercors, nous constatons que le temps n'y est pas meilleur. Nous poussons jusqu'à la Chapelle-en-Vercors, avant de remonter vers Font d'Urle : il est midi passé quand nous arrivons, mais la bonne nouvelle c'est que la pluie a cessé. Le ciel reste cependant d'un blanc gris imperturbable et intemporel.

Nous parcourons un sentier sur quelques centaines de mètres pour atteindre la porte d'Urle, un passage qui ouvre vers le panorama du côté diois. C'est là, à l'abri du vent, que nous déjeunons, assis sur des cailloux.

Gentiane

Quand nous commençons vraiment la balade, en direction du sud, pour longer les falaises par le haut, le temps est au brouillard glaçant : les nuages remontent des falaises pour envahir les hauts plateaux.

Font d'Urle

Cependant, après un peu plus d'une demi-heure, le temps se lève, et au cours de l'après-midi nous aurons même un peu de soleil. La prairie d'altitude est remplie de fleurs, et nous ne faisons pas deux pas sans essayer d'en identifier de nouvelles.

Faux orpin

Font d'Urle

Nous observons même quelques vautours, qui planent dans les courants d'air ascendants, prenant de l'altitude progressivement au-dessus de nous. Vers la fin de la boucle, nous observons qu'il reste des névées dans une dépression du terrain. Dans les herbes encore jaunies par la neige, poussent quelques dents de chien.

Font d'Urle

Le temps de revenir à la voiture, et voilà que le temps se recouvre, et que la pluie commence à tomber. La fenêtre n'était pas large, mais nous avons visé juste : au bon endroit, au bon moment ! Nous rentrons donc vers Die. Après quelques courses, nous passons une longue soirée dans la fraîcheur humide du soir à discuter.

jeudi 6 juin 2024, 21:12

À Die

Jeudi. Aujourd'hui nous quittons déjà Sainté pour Die : la météo étant annoncée (encore plus ?) instable après, Françoise a finalement déplacé la réservation de l'hébergement à ce soir et demain. Nous prenons donc la route dans la voiture de Philippe : via le col de la République, puis Annonay. Une petite pause café à Tain-l'Hermitage (la cité du chocolat Valrhona), et un nouveau cadé à notre arrivée à Die, ce qui nous permet de faire un premier tour dans la ville.

Nous reprenons ensuite la voiture vers Barnave, où nous remplissons les sacs à dos avec de quoi manger ce midi, et partons pour une balade dans les côteaux plantés en vignobles.

Barnave

Barnave

Cependant le temps tourne rapidement, le vent se lève et l'air sent déjà la pluie... Tous semblent d'accord pour dire que ça va tomber, mais assez étrangement, nous nous séparons pour revenir à la voiture. De notre côté nous passons par le « chemin officiel » balisé, et perdons rapidement Françoise et Philippe de vue qui ont décidé de boucler par plus bas. Revenus à la voiture bien avant eux, nous ne savons plus quoi faire... nous partons donc nous balader dans le village, et revenons une seconde fois avant eux, repartons à nouveau, et les retrouvons cette fois-ci installés à la table de pique nique abritée sous un grand préau près du parking. Finalement, ici il ne pleut pas trop : c'est tombé, mais plus loin, peut-être sur Die.

Après manger, nous reprenons la voiture pour nous rendre à Châtillon-en-Diois. Le soleil est de nouveau de sortie, et il fait rapidement beau et chaud - ce qui rend la visite des petites ruelles agréable.

Après deux tours de village et une pause dans un café, nous repartons pour arriver juste avant la fermeture de l'accueil du camping Justin. Le mobil home qu'on occupe pour deux nuits est d'un très bon standing : de bonne facture, et de bon goût. Le temps se maintient assez pour qu'on dîne même en extérieur sur la terrasse abritée.