Vendredi.
Depuis cette nuit, il pleut. Ça ne donne pas trop envie de se lever de bonne heure, mais quand finalement je sors de la tente c'est pour constater qu'en plus, ces saloperies de corneilles (qui ont encore croâssé une bonne partie de la nuit) ont chié sur la tente à plusieurs endroit. Beurk ! Au pliage s'ajoute donc - et même d'abord ! - le nettoyage de la tente... Une fois prêts, la pluie n'a toujours pas cessé : nous parquons les vélos près de la salle commune, et prenons notre petit déjeuner au sec. À côté de nous, les enfants de « Jésus » jouent au ping pong en attendant que leurs parents aient fini de ranger le barda... leurs vélos sont presque plus vieux que les nôtres, et Monsieur tracte en plus de ses deux saccoches une énorme remorque.
Finalement, quand nous partons, la pluie n'est plus qu'un crachin - c'est acceptable. De plus, j'ai prévu pour aujourd'hui la possibilité d'une étape courte : nous visons donc « seulement » Bourbon-Lancy, à une quarantaine de kilomètres de là, soit l'équivalent une demi-étape - et encore, toute en voie verte, donc plate. Ce ne sera pas long, par contre même si la pluie s'arrête assez vite, les longues herbes qui bordent la voie sont mouillées... comme nous roulons souvent côte à côte pour pouvoir discuter nos pantallons sont baignés de flotte. Sur la route, nous croisons d'ailleurs un couple de randonneurs retraités qui viennent de Nantes : lui, qui a travaillé à la municipalité, fustige l'excuse de la « fauche tardive » brandie aujourd'hui à tout bout de champ par les mairies. Il n'a rien contre, mais il dit que cela a permis de ne même pas fournir le minimum d'entretien attendu pour que les sentiers soient pratiquables - et il a raison, nous avons exactement le même problème, même à la maison, où les chemins ruraux ne sont entretenus qu'une fois dans l'été. Autant dire que le service n'est pas rendu... Pourquoi pas laisser les talus en herbe, mais les gestionnaires oublient un peu facilement que les GR, qu'ils longent les routes ou qu'ils passent par des chemins ruraux, deviennent impraticables quand ils ne sont pas fauchés.
Il est midi largement passé quand nous arrivons à Bourbon-Lancy : à cette heure-ci, l'accueil du camping sera fermé. Nous partons reconnaître les lieux, et mangeons dans un parc sous la pluie qui s'invite à nouveau. Nous poursuivons par quelques courses au supermarché local, à l'enseigne inconnue : « Bi1 ». J'y trouve de bons produits à de bons prix, y compris un saucisson à la marque de l'enseigne affiché en gros « sans nitrite ». Comme quoi, certains comprennent.
Bientôt 14h, retour au camping : nous plantons la tente dans un grand espace vert réservé aux itinérants, puis partons à pied vers le quartier termal. Cet après-midi, nous nous offrons le spa local, avec hammam, sauna, sceau d'eau froide (yes !), piscine avec courant, et piscine avec buses et bulles... ça ne vaut pas Yverdon, mais c'est déjà d'un bon niveau, et l'entrée non seulement n'est pas excessive, mais vaut pour tout l'après-midi, sans autre contrainte de temps que l'heure de fermeture. C'est donc bien rincés que nous ressortons... nous avons à peine le temps de nous balader dans le vieux centre ville aux allures médiévales, que nous voici à nouveau sous la pluie. N'y ayant pas trouvé de boulangerie, nous faisons sur le chemin du retour un nouvel arrêt au Bi1 pour acheter du pain. Au vu des trombes d'eau qui tombent dehors, nous y restons jusqu'à l'heure de fermeture - car météo France annonce une accalmie d'ici à 15 minutes... le gars de la sécurité n'y croit pas, mais malgré tout la magie opère : quand nous quittons les lieux avec les derniers clients, la pluie est effectivement en train de se calmer. Nous passerons malgré tout toute la soirée dans la salle réservée aux randonneurs itinérants. Elle est assez petite, mais cosy et bien aménagée : une bonne quinzaine de places assises et confortables pour manger, un gros sofa, du wifi gratuit et plein de documentation sur quoi faire dans la région. Nous profiterons d'une légère accalmie dans la soirée pour aller nous coucher, mais il pleuvra encore toute la nuit.
> Bourbon Lancy
42 km en 2h48
camping 16,60 €
bi1 20 €
spa 42 €
Samedi.
Le jour se lève, et la pluie semble enfin décidée à se calmer. La tente a pris un peu l'eau, mais globalement elle a bien résisté au déluge - ce qui est très respectable, car j'avais fait le choix, pour préserver la plus neuve du soleil de l'été (sic...), de prendre notre vieille Hubba hubba, celle qui a presque 10 ans d'âge et dont l'imperméabilité laisse à désirer. Bref. La pluie s'est arrêtée, c'est tout ce qui compte !
Aujourd'hui, il s'agit à nouveau d'une demi-étape : la quarantaine de kilomètres manquants pour rejoindre Decize. La moitié du parcours est vallonné, mais visiblement nous avons gagné quelques muscles depuis notre passage à l'aller (à moins qu'il n'y ait moins de dénivellé dans ce sens du retour). Nous dépassons dans une montée un gars en VTT suivi d'un Bob... lui a prévu de pédaler jusqu'à l'océan, et est dégoûté par avance de la météo annoncée : il va sans doute subir une semaine entière de pluie... bon courage !
Nous prenons une pause à la même aire de pique nique qu'à l'aller, en bord de Loire. Cette fois-ci, il n'y a personne et le soleil veut bien refaire son apparition : c'est encore mieux. Pour manger, nous attendons de rejoindre Decize - ah, Partner nous a patiemment attendus ! En dix minutes, les vélos sont fourrés dans le fourgon, et nous reprenons une tenue plus adaptée à la vie civile qu'à la randonnée. Quand vient le moment de pique niquer, à peine nous sommes nous installés sur un banc à proximité qu'il commence à pleuvoir... et bien. Finalement, nous mangeons dans Partner... ce qui résume bien le luxe et la tristesse d'avoir sa maison mobile : bien abrités, mais toujours dedans !
Nous prenons alors la route pour Orléans, où nous ferons étape ce soir, dimanche et lundi chez la mamma, avant de reprendre mardi le chemin du retour pour la maison.
> Bourbon-Lancy - Decize
42 km