Journal de Bottes

Déracinement de (veli)bobos parisiens rempotés en pleine nature (la suite).

jeudi 24 mai 2018, 21:41

Chouette

Pendant que je roulais sur les routes de France, Antoine a croisé dans le verger la jeune chouette effraie qu'on entend "râler" la nuit. Une rencontre inhabituelle qui n'est pas amenée à se reproduire : elle apprendra bientôt à mieux se dissimuler en journée !

Chouette effraie

La nuit, c'est moins évident de reconnaître (et de photographier !) "bébé" affamé et ses parents qui visiblement se donnent du mal pour lui apprendre à chasser...

Chouette effraie

vendredi 18 mai 2018, 21:41

Un saut à Épinal

Cette semaine, la thématique c'est : la route ! En objectif, rendre les clés de l'appartement d'Épinal du frangin. L'occasion de mettre Partner à contribution, d'ailleurs on l'a plutôt bien rempli.

Partner plein

Maman en a profité pour me faire découvrir un peu la ville, que j'ai trouvée un peu plan plan, voire moche, sauf quelques zones préservées qui valent le coup d'oeil : les anciens remparts, et la Villa romaine.

Les remparts

La villa romaine

Nous avons cependant passé deux bonnes soirées, d'abord au resto italien - arrosé avec un excellent vin des pouilles (j'aurais dit un Primeiro ?...) -, puis le lendemain au resto de l'hôtel.

Suite à quoi, nous avons même poussé le vice jusqu'à faire un peu de tourisme : mini-escale à Vittel où nous avons vu les thermes, la source, et marché dans le parc...

Vittel

C'est bête, nous n'avions pas pensé à prendre des bouteilles vides !...

la Source de Vittel

À quelques kilomètres seulement, les thermes de Contrexeville dans un style un peu différent :

la source de Contrexeville

lundi 14 mai 2018, 21:41

Pédo et autres tuyaux

Depuis l'achat de la maison, nous savions qu'il y avait au moins un dossier "travaux" obligatoire et à traiter dans l'année : l'épuration. Si loin du bourg, vous pensez bien qu'il n'y a pas de réseau d'égoûts sur lequel se connecter. Et si les travaux sont obligatoires... c'est que notre petite maison n'a jamais eu de système d'épuration. Une mise aux normes s'imposait donc. Mais à quelles normes, au fait ?!

Car nous avons choisi de conserver le fonctionnement existant pour ce qui est des toilettes : elles sont et resteront sèches.

Avantage n° 1 : avec les matières des toilettes (urine, fèces, mais aussi PQ et sciure de bois de châtaignier - c'est grand luxe chez nous), on fabrique notre propre terreau à raison d'un mètre cube par an, prêt à utiliser dans le potager et les petits pots de semis au bout de 2 ans. La boucle est bouclée ! Y'a pas mieux comme "économie circulaire".

Avantage n° 2 : faire pipi-caca dans l'eau consiste à polluer 100% des effluents de la maisonnée avec les 10% qui servent à évacuer la merde des toilettes. Quel gâchis, quand on sait que les autres effluents sont quasiment propres... Nous économisons donc l'eau de la chasse d'eau (plusieurs dizaines de litre par jour...) et ne polluons pas l'eau de nos douches et de nos vaisselles.

Avantage n° 3 : comme les effluents ne notre maison ne contiennent aucune bactérie fécale ou matière dégueue quand elle est traitée en anaérobie, l'eau qui sort de notre maison est plus propre qu'une eau qui sort d'une fosse toutes eaux. Pas besoin d'une installation hors de prix pour traiter nos eaux, c'est une économie de plusieurs milliers d'euros !

Les avantages s'arrêtent là, parce qu'après c'est la chienlit ! La règlementation de l'assainissement non-collectif ne prévoit pas vraiment qu'on puisse avoir des toilettes sèches. Disons que maintenant au moins, c'est autorisé (avant c'était une vraie blague : l'installation de toilettes avec eau était obligatoire...). Mais que rien ne précise techniquement quoi faire des eaux ménagères, si ce n'est que cela doit être "approprié" à une pollution 5 fois moindre qu'en toutes eaux. Le législateur a oublié de vérifier un point : aucune des solutions légalement reconnues car adaptées aux effluents toutes eaux, ne fonctionne avec des eaux ménagères uniquement (justement parce qu'il n'y a ni matières ni bactéries fécales...). Oups. Du coup, aucune solution, même techniquement valable, ne sera conforme à la réglementation et sera recallée aux contrôles du SPANC. Oups.

Quel sujet passionnant, non ? Si vous commencez à vous prendre au jeu, vous pouvez parcourir ce rapport ou encore ces fiches techniques. Après avoir parfait notre culture sur ce sujet, nous avons choisi de mettre en place une pédoépuration (ou géoépuration) : c'est-à-dire de laisser les bactéries du sol faire leur boulot. Pour cela, il suffit d'épandre dans la couche supérieure du sol (et non pas en profondeur, où il n'y a plus aucune "bestiole" pour dégrader les pollutions). Et voilà.

La première chose à faire à été de défaire : les effluents de la maison étaient jusqu'à présent envoyés directement dans la goutière, et donc mélangées aux eaux pluviales... et ça, c'est mal. Nous avons bouché la goutière et envoyé notre évacuation de diamètre 40 mm dans un tuyaux de 100 mm. Sur la photo, on voit qu'un gendarme est venu faire le boulot du SPANC et contrôle que c'est fichu comme il faut.

Pédo

Ensuite, deux mètres de tuyaux, un coude à 45°...

Pédo

... encore 3 mètres, un grillage, et on déverse dans les caillasses. Comme le terrain a une pente dans le mauvais sens, nous serons bons pour un entretien rigoureux de cette travée : nous avons paillé par dessus, et il faudra faire en sorte d'éviter que la tranchée se rebouche pour rester en traitement aérobie.

Pédo

Pour finir, une petite vue du départ de la tranchée - au fond, le monticule de terre déplacée pour la creuser !

Pédo

Vous avez remarqué ? La pelouse est jonchée de gravats. C'est qu'un autre chantier est en cours aujourd'hui : démolition de la cheminée ! Voilà une vue à mi-chemin : la partie cimentée sans peinture est déjà tombée. Remarquez la belle toiture en ardoises fibre ciment (amianté, bien sûr) couleur gris passé. Une fois la cheminée rasée, nous avons pu voir que les chevrons à proximité de la souche étaient complètement vermoulus. Il suffisait de gratter un peu du doigt pour que cela parte en miettes... Argh. Et voilà comment nous avons dû plannifier au plus vite un chantier toiture...

Cheminée

Ensuite, on s'est attaqués à l'intérieur. Adieu, la cheminée qui ne tire pas et qui ne chauffe pas ! Une belle cochonnerie que nos prédécesseurs ont quand même payé 6000 euros, et qu'on a démolit pour 600. Quand on a vu comment c'était fichu là-dessous, on n'a pas regreté d'avoir fait tout tomber. La maison aurait pu crâmer et nous avec...

Foyer fermé

Et voilà après une journée de travail...

Vide

Le coco qui nous a aidé a été un peu vite et un peu loin : il a fait sauter aussi la partie maçonnée historique qui portait les linteaux de la porte et de la fenêtre... Alors depuis, nous avons deux étais à la place, ça donne un look très industriel à la pièce. Maintenant il reste à savoir si nous allons pouvoir ouvrir le mur et/ou agrandir la fenêtre ?... Nous venons d'ajouter à la liste des choses à faire : la tournée des maçons du quartier.

jeudi 10 mai 2018, 23:41

En campagne

Petite balade dans les environs... les champs de céréales autour de chez nous sont bien grands déjà.

Champs

Dans notre verger pousse de la Céraiste des champs. Elle est mignone, et mine de rien, c'est une espèce protégée en Bretagne !

Céraiste

jeudi 10 mai 2018, 23:21

Dans le jardin

Aujourd'hui, la première pivoine vient d'éclore... mais j'attends que les autres suivent pour prendre une photo de l'ensemble. En attendant, mes petites préférées de la saison mettent de la couleur dans le fond du jardin : les ancolies. Blanches, roses, violettes, ... il y en a pour tous les goûts. Et il n'y a pas que moi qui apprécie...

Bourdon

Ancolies

Juste devant l'entrée, nous avons aussi la ciboulette qui met un peu de gaité. À côté, les nigelles sont encore toutes freluquettes... elles semblent être nombreuses encore cette année.

Ciboulette

mercredi 2 mai 2018, 23:21

La Rizzoli débarque

Aujourd'hui, notre poëlle italien est arrivé ! C'est notre petit luxe : une cuisinière à bois de marque Rizzoli directement importée des Dolomites de Bolzano, mais via notre contact du Bellunese (le revendeur de Cencenighe). L'évolution la plus récente du modèle qu'on avait à Taibon : 60 cm de large, 8 kW de puissance, 90% de rendement, une plaque de cuisson au-dessus, un four en dessous.

Elle est sacrément bien emballée !

Rizzoli

Placée à côté de la cheminée qu'elle va remplacer :

Rizzoli

Nous avions prévu une rampe d'accès brinqueballante pour que le livreur puisse l'amener jusque dans la cuisine avec son tire'pal, et ça n'a pas été une mince affaire, heureusement la palette était assez petite pour passer la porte, et il a été coopératif et plutôt patient... c'est une chance parce que le bébé pèse 180 kg, et qu'on ne tenait pas à devoir la déplacer nous-même !

Maintenant qu'elle est posée là, il va falloir s'attaquer à la suite : péter la cheminée, et en remonter une nouvelle sur le pignon. En prévision du chantier, nous n'avons pas osé déballer notre "cadeau", en se disant que la Rizzoli serait bien mieux protégée dans son emballage initial.

vendredi 27 avril 2018, 23:21

Kimchi partout

Ces temps-ci, nous mettons du kimchi partout ! Le kimchi, c'est du chou pimenté et fermenté - ou l'inverse. Facile à faire, très bon pour les papilles et la santé, nous le cuisinons à toutes les sauces : dans les galettes sarasin associé à une fondue d'oignons ou de poireaux, servi sur du riz avec un oeuf sur le plat par dessus, et même, comme ici, avec du poisson.

Kimchi

Et sinon, dehors ça pousse ! Voici une photo où l'on voit les bottes de maman... malheureusement, le plastique commence à accuser son âge, et il faudra bientôt songer à les remplacer.

Bouton d'or

lundi 16 avril 2018, 23:21

Maçonnerie

Les jours passent et nous avons de quoi nous occuper : semer, planter, faucher, scier, ... le terrain nous tient occupés. Mais aujourd'hui, nous attaquons le muret du fournil : nous avons passé la journée à déposer les pierres des 2 ou 3 étages supérieurs, et à les replacer plus droits - il faut dire que la structure tendait à s'affaisser en plusieurs endroits.

Tout au jugé, un mortier toujours aussi "léger" à la chaux, et voici le résultat après un après-midi entier passé à maçonner.

Fournil

mardi 10 avril 2018, 23:21

Patman

L'hiver, c'est la saison de la bière... nous l'avons prolongée malgré tout jusqu'en avril, et sur cette photo on voit bien qu'on mange pas mal de choses "vivantes", avec de gauche à droite :

  • une dame jeanne 5 litres en cours de fermentation,
  • un lot de bières de saison en 2e fermentation,
  • un litre de vov (lui n'est pas fermenté... l'exception qui confirme la règle !),
  • 3 bocaux de chou fermenté pimenté façon kimchi.

Fermentation

Moins drôle : hier nous avons trouvé une petite chauve-souris commune par terre, à l'entrée du chemin communal qui mêne au verger. Vivante, mais visiblement très mal en point. Nous l'avons surnommé "patman" (à cause de ses toutes petites pattes ? Et de la sonorité proche de batman), et avons tenté de joindre par téléphone quelques spécialistes des chiroptères... il existe plusieurs associations en Bretagne qui s'intéressent à leur protection. D'après notre contact, la petite bête était juste léthargique en sortie d'hibernation : il faudrait juste lui donner un peu d'eau, la placer en hauteur, si possible à l'abri, et elle repartirait d'elle-même dans la nuit.

Fournil

Cela n'a pas suffit pour Patman, qui a passé l'arme à gauche après deux nuits.

vendredi 6 avril 2018, 23:21

Opération fournil

Il y a trois jours, je suis entrée dans le fournil - je suis loin de m'y rendre tous les jours, loin de là... et le sol était jonché de petits morceaux d'un matériau cotonneux d'une étrange couleur verte.

"- Tu as vu dans le Fournil ?
- Oui.
- Tu as vu quoi ?!
- Tout ce que tu as vu, je l'ai vu.
- Les trucs verts ?!...
- De la ouate de cellulose, oui... et le reste.
- Le reste ?...
- Y'a des racines qui sont passées entre les pierres."

ALERTE ! ALERTE ! On savait qu'il faudrait qu'on refasse le dôme du fournil, mais voilà : cela devenait urgent. Encore merci l'hiver très pluvieux ! Car c'est certainement toute cette eau ruisselante qui a eu raison de l'étanchéité du monticule.

Ni une, ni deux, comme nous nous étions déjà renseignés sur la marche à suivre, dès le lendemain : direction le magasin de bricolage ! Un sac de chaux hydraulique, deux sacs de sable, une auge de 25 litres et deux truelles... Nous étions parés pour les deux jours de beau temps prévus à la météo.

Et ce jeudi, le soleil était au rendez-vous. Nous aussi ! Nous avons mis nos plus vieilles fringues, nos bottes, sorti la pelle et les gratoirs... et pris quelques photos. En ce matin ensoleillé, notre tertre ressemblait encore à cela...

Fournil

De la terre sableuse / argileuse sur presque deux mètres de haut... Une fois la couverture végétale tombée, nous avons commencé à monter deux tas de sable, un de chaque côté, pour évacuer le matériau sans trop l'éloigner... car il faudra le remettre !...

Fournil

Il nous a falu la matinée pour retirer le plus gros du volume mais aussi... le plus facile ! Car ensuite, des pierres de granit de calibre très variable se sont invitées de manière tout à fait inattendue... Après les différentes recherches que nous avions faites sur internet, ce second dôme en granit n'était pas prévu ! Le fournil ressemblait alors à un hérisson de pierres aux arrêtes dressées de manière chaotique...

Fournil

Nous avons tout retiré avec soin, continuant à gratter très précautionneusement pour desceller les pierres de la voûte de la terre plus que centenaire : et elles sont venues s'empiler le long de chaque côté du four, pour qu'elles puissent reprendre le mieux possible leur place dans la voûte. Toute l'après-midi, le fournil a ressemblé à une fouille archéologique... Et en fin de journée, nous avons commencé à découvrir le graal !

Fournil

Nous étions arrivés au dôme de briques réfractaires. Mais nous avons encore passé toute la journée du lendemain, d'abord transits par un vent trop frisquet, puis réchauffés par un grand soleil, à gratter, nettoyer, astiquer... et toujours : gratter le sable, déloger des pierres, entasser, ...

Au passage, nous avons gratté aussi les interstices du mur de soutainement du dôme : retiré les herbes, les lierres, et déscellé les deux ou trois derniers étages de pierres... elles glissaient dangereusement vers le mauvais côté et menaçaient de tomber assez prochainnement : pour l'instant, nous nous sommes contenté de les repositionner plus droites. Elles attendront que le dôme ait été sécurisé pour les remonter dans les règles de l'art en un mur maçonné...

Ce n'est qu'à 16h30 que nous avons estimé l'état du dôme assez propre et dégagé pour recevoir une chappe d'échanchéité. Nous avons pris le parti de laisser quelques unes des très grosses pierres, car le dôme en briques s'appuie lui-même sur des pierres de granit, et il devenait difficile de savoir si ce n'étaient pas des pierres qui participaient au soutainement du dôme...

Fournil

Après un goûter très nécessaire pour reprendre des forces, nous avons commencé par faire un petit feu de cagettes pour brûler les racines qui avaient osé s'aventurer jusque là... parce qu'après le chantier, il faudra attendre un bon mois avant de refaire du feu, et encore petit à petit, en commençant par de petites flambées...

Fournil

De 18h30 à 21h, nous sommes passés à la mise en place de la chappe d'étanchéité. Par trois fois, nous avons préparé un mélange de 2,5 sceaux de sable argileux du monticule, 0,5 de sable, et 0,5 de chaux... ajouté un peu d'eau jusqu'à obtenir un mélange bien "gras", et recouvert de cette mixture le dôme précédemment arrosé d'eau et balayé.

Après un bon dîner, nous sommes même retournés à la frontale, dans la nuit noire, ajouter quelques pelletées de terre et couvrir le tout d'une bâche : la météo annonçait de la pluie dès minuit (puis à 02h, puis à 04h, ...) et nous ne voulions prendre aucun risque.

Évidemment, les prévisions météo étant ce qu'elles sont, il n'a pas plu de la nuit... mais elle a bien fini par tomber. La suite du chantier est donc ajournée !