Il y a trois jours, je suis entrée dans le fournil - je suis loin de m'y rendre tous les jours, loin de là... et le sol était jonché de petits morceaux d'un matériau cotonneux d'une étrange couleur verte.
"- Tu as vu dans le Fournil ?
- Oui.
- Tu as vu quoi ?!
- Tout ce que tu as vu, je l'ai vu.
- Les trucs verts ?!...
- De la ouate de cellulose, oui... et le reste.
- Le reste ?...
- Y'a des racines qui sont passées entre les pierres."
ALERTE ! ALERTE ! On savait qu'il faudrait qu'on refasse le dôme du fournil, mais voilà : cela devenait urgent. Encore merci l'hiver très pluvieux ! Car c'est certainement toute cette eau ruisselante qui a eu raison de l'étanchéité du monticule.
Ni une, ni deux, comme nous nous étions déjà renseignés sur la marche à suivre, dès le lendemain : direction le magasin de bricolage ! Un sac de chaux hydraulique, deux sacs de sable, une auge de 25 litres et deux truelles... Nous étions parés pour les deux jours de beau temps prévus à la météo.
Et ce jeudi, le soleil était au rendez-vous. Nous aussi ! Nous avons mis nos plus vieilles fringues, nos bottes, sorti la pelle et les gratoirs... et pris quelques photos. En ce matin ensoleillé, notre tertre ressemblait encore à cela...

De la terre sableuse / argileuse sur presque deux mètres de haut... Une fois la couverture végétale tombée, nous avons commencé à monter deux tas de sable, un de chaque côté, pour évacuer le matériau sans trop l'éloigner... car il faudra le remettre !...

Il nous a falu la matinée pour retirer le plus gros du volume mais aussi... le plus facile ! Car ensuite, des pierres de granit de calibre très variable se sont invitées de manière tout à fait inattendue... Après les différentes recherches que nous avions faites sur internet, ce second dôme en granit n'était pas prévu ! Le fournil ressemblait alors à un hérisson de pierres aux arrêtes dressées de manière chaotique...

Nous avons tout retiré avec soin, continuant à gratter très précautionneusement pour desceller les pierres de la voûte de la terre plus que centenaire : et elles sont venues s'empiler le long de chaque côté du four, pour qu'elles puissent reprendre le mieux possible leur place dans la voûte. Toute l'après-midi, le fournil a ressemblé à une fouille archéologique... Et en fin de journée, nous avons commencé à découvrir le graal !

Nous étions arrivés au dôme de briques réfractaires. Mais nous avons encore passé toute la journée du lendemain, d'abord transits par un vent trop frisquet, puis réchauffés par un grand soleil, à gratter, nettoyer, astiquer... et toujours : gratter le sable, déloger des pierres, entasser, ...
Au passage, nous avons gratté aussi les interstices du mur de soutainement du dôme : retiré les herbes, les lierres, et déscellé les deux ou trois derniers étages de pierres... elles glissaient dangereusement vers le mauvais côté et menaçaient de tomber assez prochainnement : pour l'instant, nous nous sommes contenté de les repositionner plus droites. Elles attendront que le dôme ait été sécurisé pour les remonter dans les règles de l'art en un mur maçonné...
Ce n'est qu'à 16h30 que nous avons estimé l'état du dôme assez propre et dégagé pour recevoir une chappe d'échanchéité. Nous avons pris le parti de laisser quelques unes des très grosses pierres, car le dôme en briques s'appuie lui-même sur des pierres de granit, et il devenait difficile de savoir si ce n'étaient pas des pierres qui participaient au soutainement du dôme...

Après un goûter très nécessaire pour reprendre des forces, nous avons commencé par faire un petit feu de cagettes pour brûler les racines qui avaient osé s'aventurer jusque là... parce qu'après le chantier, il faudra attendre un bon mois avant de refaire du feu, et encore petit à petit, en commençant par de petites flambées...

De 18h30 à 21h, nous sommes passés à la mise en place de la chappe d'étanchéité. Par trois fois, nous avons préparé un mélange de 2,5 sceaux de sable argileux du monticule, 0,5 de sable, et 0,5 de chaux... ajouté un peu d'eau jusqu'à obtenir un mélange bien "gras", et recouvert de cette mixture le dôme précédemment arrosé d'eau et balayé.
Après un bon dîner, nous sommes même retournés à la frontale, dans la nuit noire, ajouter quelques pelletées de terre et couvrir le tout d'une bâche : la météo annonçait de la pluie dès minuit (puis à 02h, puis à 04h, ...) et nous ne voulions prendre aucun risque.
Évidemment, les prévisions météo étant ce qu'elles sont, il n'a pas plu de la nuit... mais elle a bien fini par tomber. La suite du chantier est donc ajournée !